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Les nouvelles extérieures, sauf celles du théâtre de la guerre, ont offert peu d’intérêt durant cette quinzaine.
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L’Angleterre a commencé ses élections, et l’Espagne ne tardera point à faire les siennes, car on s’y occupe sérieusement d’une prochaine convocation des ''Cortès''.


Ces mesures décisives sont-elles prises à l’insu du roi ou contre son avis ? on ne sait. Sa santé paraît bien tout-à-fait rétablie : il sort chaque jour et se promène en voiture ; mais il ne trempe nullement dans la révolution qui s’accomplit sous ses yeux ! il ne met pas le bout du doigt à cette pâte libérale. Il veut laisser à la reine la responsabilité du bonheur et de la liberté de l’Espagne. Le peuple de Madrid, dont on craignait quelque peu l’opposition apostolique, ne se mêle pas non plus de sa régénération. Il regarde, spectateur indifférent. Il laisse faire. Il a seulement de l’esprit et des bons mots comme à son ordinaire. Il appelle maintenant le roi Ferdinand{{lié}}{{rom-maj|vii|7}}, Ferdinand{{lié}}{{rom-maj|viii|8}} ''{{lang|es|por su resureccion}}'', à cause de sa résurrection.


Quant à nous, nous avons décidément tiré l’épée du fourreau, et Dieu sait maintenant quand elle y rentrera.
Les nouvelles extérieures, sauf celles du théâtre de la guerre, ont
offert peu d’intérêt durant cette quinzaine.


Ce n’est pas un jeu cette fois. Ce n’est pas comme à la bataille du Pont-Royal. Vainement la Prusse a voulu retenir le bras de notre armée et garantir le roi de Hollande. Notre artillerie n’a tenu compte de cette velléité d’intervention et de dévouement, et voici que depuis huit jours elle bat sérieusement en brèche la citadelle d’Anvers, qui tiendra probablement moins long-temps contre nos bombes, que le persévérant monarque néerlandais contre les protocoles de la conférence. Nos batteries ne plaisantent point à vrai dire. Ce sont des plénipotentiaires qui visent droit au but, et jettent bas l’obstacle, au lieu de le tourner. Chacun de leurs coups porte. Nul de leurs boulets ne se perd ou ne s’évapore.
L’Angleterre a commencé ses élections, et l’Espagne ne tardera point
à faire les siennes, car on s’y occupe sérieusement d’une prochaine convocation des ''Cortès''.


Le ministère n’a pas commencé avec moins de bonheur le siége de la chambre et du budget.
Ces mesures décisives sont-elles prises à l’insu du roi ou contre son
avis ? on ne sait. Sa santé paraît bien tout-à-fait rétablie : il sort chaque
jour et se promène en voiture ; mais il ne tiempe nullement dans la révolution
qui s’accomplit sous ses yeux ! il ne met pas le bout du doigt à
cette pâte libérale. Il veut laisser à la reine la responsabilité du bonheur
et de la liberté de l’Espagne, Le peuple de Madrid, dont on craignait
quelque peu l’opposition aposloiiquc, ne se mêle pas non plus de sa régénération.
Il regarde, spectateur indifférent. Il laisse faire. Il a seulement
de l’esprit et des bons mois comme à son ordinaire. Il appelle
maintenant le roi Ferdinand VIV, Ferdinand VIII ''por su resureccion'',
à cause de sa résurrection.


Ayant ouvert la tranchée, le pistolet au poing, et formé par les bureaux sa ligne de circonvallation, la doctrine s’est logée d’abord dans l’adresse, et de ce chemin couvert elle a emporté déjà trois douzièmes provisoires et l’impôt direct. On assure d’ailleurs que les ministres assiégeans ont des intelligences dans la place, et qu’avant peu le surplus du budget leur sera livré, ou sera enlevé d’emblée par leurs alliés sur l’opposition.
Quant à nous, nous avons décidément tiré l’épée du fourreau, et Dieu
sait maintenant quand elle y rentrera.


Toutes ces grandes opérations stratégiques se sont poursuivies sans préjudice de nos distractions et de nos plaisirs habituels.
Ce n’est pas un jeu cette fois. Ce n’est pas comme à la bataille du Pont-Royal.
Vainement la Prusse a voulu retenir le bras de notre armée et
garantir le roi de Hollande. Notre artillerie n’a tenu compte de cette
velléité d’intervention et de dévouement, et voici que depuis huit jours
elle bat sérieusement en brèche la citadelle d’Anvers, qui tiendra probablement
moins long-temps contre nos bombes, que le persévérant
monarque néerlandais contre les protocoles de la conférence. Nos batteries
ne plaisantent point à vrai dire. Ce sont des plénipotentiaires qui
visent droit au but, et jettent bas l’obstacle, au lieu de le tourner. Chacun
de leurs coups porte. Nul de leurs boulets ne se perd ou ne s’évapore.
Le ministère n’a pas commencé avec moins de bonheur le siège de la
chambre et du budget.


{{M.|Eugène}} de Pradel, par exemple, nous a donné comme à l’ordinaire ses soirées d’improvisations.
Ayant ouvert la tranchée, le pistolet au poing, et formé par les bureaux
sa ligne de circonvallation, la doctrine s’est logée d’abord dans
l’adresse, et de ce chemin couvert elle a emporté déjà trois douzièmes
provisoires et l’impôt direct. On assure d’ailleurs que les ministres assiégeans
ont des intelligences dans la place, et qu’avant peu le surplus du
budget leur sera livré, ou sera enlevé d’emblée par leurs alliés sur l’opposition.

Toutes ces grandes opérations stratégiques se sont poursuivies sans
préjudice de nos distractions et de nos plaisirs habituels.

M. Eugène de Pradel, par exemple, nous a donné comme à l’ordinaire
ses soirées d’improvisations.