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⚫ | ''époques de l’histoire, de faire une constitution''. Cela est encore vrai : l’ère véritable des constitutions complètement écrites et réfléchies ne date que de la fin du dix-huitième siècle. De Maistre enseigne aux hommes cet axiome : ''Toute constitution est divine dans son principe, il s’ensuit que l’homme ne peut rien dans ce genre, à moins qu’il ne s’appuie sur Dieu, dont il devient alors l’instrument''. Je réplique : ''Toute constitution est humaine dans son principe ; l’humanité n’est raisonnable et puissante qu’en s’appuyant sur Dieu, dont elle émane, dont elle est l’image, l’interprète et le ministre''. Un abîme me sépare du théosophe, la grandeur de l’humanité : je ne la veux pas esclave, pas même de Dieu. |
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''époques de l’histoire, de faire une constitution''. Cela est encore vrai : |
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l’ère véritable des constitutions complètement écrites et réfléchies |
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ne date que de la fin du dix-huitième siècle. De Maistre enseigne |
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aux hommes cet axiome : ''Toute constitution est divine dans son principe, il s’ensuit que l’homme ne peut rien dans ce genre, à moins qu’il ne s’appuie sur Dieu, dont il devient alors l’instrument''. Je réplique : |
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L’homme a conquis des puissances dont à son berceau il se trouvait dépourvu : il n’a pas toujours écrit ses pensées et ses droits ; il fut un temps dans la succession des âges où il ne savait ni réfléchir, ni conclure, ni stipuler, ni exiger. Qu’en induire, si ce n’est qu’il a contracté d’excellentes habitudes, dont il manquait auparavant ? Lui ferez-vous un crime de son éducation ? Qu’on est rudement puni quand on dévie du bon sens ! La pente de l’erreur entraîne la raison égarée dans les gouffres de l’absurde ; on y perd la lumière des cieux, on s’y débat, on y pousse des cris impuissans ; et la voix la plus éloquente n’est plus qu’un gémissement funèbre, qui peut encore désespérer les hommes, mais non les consoler et les instruire. Ç’a été le châtiment de de Maistre{{lié}}<ref>''Voyez'' Philosophie du droit, liv.{{lié}}IV, chap.{{lié}}XI. </ref>. |
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L’homme a conquis des puissances dont à son berceau il se |
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trouvait dépourvu : il n’a pas toujours écrit ses pensées et ses |
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ni réfléchir, ni conclure, ni stipuler, ni exiger. Qu’en induire, |
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si ce n’est qu’il a contracté d’excellentes habitudes, dont il manquait auparavant ? Lui ferez-vous un crime de son éducation ? |
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Qu’on est rudement puni quand on dévie du bon sens ! La pente |
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de l’erreur entraîne la raison égarée dans les gouffres de l’absurde ; |
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on y perd la lumière des cieux, on s’y débat, on y pousse des cris |
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impuissans ; et la voix la plus éloquente n’est plus qu’un gémissement funèbre, qui peut encore désespérer les hommes, mais |
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non les consoler et les instruire. Ç’a été le châtiment de de Maistre <ref>Voyez ''Philosophie du droit'', liv. IV, chap. XI. </ref>. |
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La liberté humaine n’a pas toujours eu la conscience d’elle-même : elle a subi l’empire du destin ; elle a été attachée long-temps à un rocher sous les coups de la violence et de la force, ces deux sœurs qui ne se ressemblent pas |
La liberté humaine n’a pas toujours eu la conscience d’elle-même : elle a subi l’empire du destin ; elle a été attachée long-temps à un rocher sous les coups de la violence et de la force, ces deux sœurs qui ne se ressemblent pas{{lié}}<ref> Prométhée d’Eschyle ; ''kratos, bia''.</ref>. Mais enfin, par ses discours la liberté a converti la force ; et avec son secours, elle a immolé la violence. Alors elle peut commencer à respirer et à vivre, ou plutôt à combattre : délivrée du joug immobile, elle devient la proie d’épreuves amères et renaissantes, la fortune ne la gâte pas par des prospérités précoces. La liberté devra tout |
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discours la liberté a converti la force ; et avec son secours, elle a |
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immolé la violence. Alors elle peut commencer à respirer et à |
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vivre, ou plutôt à combattre : délivrée du joug immobile, elle |
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devient la proie d’épreuves amères et renaissantes, la fortune ne |
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