« Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome II.djvu/118 » : différence entre les versions

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pas vrai que les sages sont bons en même temps que sages ? » — « Oui. » — « Peut-on appeler bonne une chose qui ne rendrait pas bon ? » — « Non certes. » — « La sagesse, par conséquent, n’est pas seulement belle, elle est bonne. » — « Je le crois. » — « Mais quoi ? Homère, à ton avis, n’a t-il pas raison de dire :</p>
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{{Bloc centré|<poem style="margin:0.5em 0; font-size:90%">La pudeur est une mauvaise compagne pour l’homme indigent<ref>Homère, ''Odyssée'', {{rom-maj|XVII|17}}, 347.</ref> ? »</poem>}}
pas vrai que les sages sont bons en même temps que sages ? »


<p style="text-indent:0">— « Il a raison. » — « À ce compte, la pudeur est à la fois bonne et mauvaise. » — « C’est probable. » — « Mais la sagesse, elle, est un bien s’il est vrai que par sa présence elle rend les hommes bons, sans jamais les rendre mauvais. » — « Ce que tu dis me paraît juste. » — « S’il en est ainsi, la sagesse ne peut être identique à la pudeur, puisque l’une est un bien et que l’autre est indifféremment bonne ou mauvaise. »</p>
— α Oui. » — α Peut- on appeler bonne une cliose qui ne
rendrait pas bon ?» — (f Non certes. » — α La sagesse, par
conséquent, n'est pas seulement belle, elle est bonne. » —
« Je le crois. » — « Mais quoi ? Homère, à ton avis, n'a-


161 a t-il pas raison de dire ;


La pudeur est une mauvaise compagne pour l'homme indigent* ? »


{{Tsp|Troisième définition {{lié|de Charmide}} {{lié|et examen}} {{lié|de cette définition}}.}}
— α II a raison. » — α A ce compte, la pudeur est à la fois
bonne et mauvaise. » — α C'est probable. >; — « Mais la
sagesse, elle, est un bien s'il est vrai que par sa présence elle
rend les hommes bons, sans jamais les rendre mauvais. » —
α Ce que tu dis me paraît juste. » — « S'il en est ainsi, la
sagesse ne peut être identique à la pudeur, puisque l'une est un


<p style="text-indent:0">— « Ton raisonnement, Socrate, me paraît juste, dit-il. Mais voici une autre définition de la sagesse que je te prie d’examiner. Récemment, j’ai entendu dire à quelqu’un que la sagesse consiste pour chacun de nous à faire ce qui le regarde. Vois donc si cela te paraît exact. » — « Scélérat, lui dis-je, c’est de Critias ici présent que tu tiens cette définition, ou de quelque habile homme. » — « D’un autre que moi, peut-être, dit Critias, mais elle n’est sûrement pas de moi. » — « Qu’importe, Socrate, dit Charmide, de qui je la tiens ? » — « Cela n’importe nullement, repris-je ; car nous n’avons pas à examiner qui l’a dite, mais si elle est vraie ou non. » — « À la bonne heure, » dit-il.</p>
b bien et que l'autre est indifféremment bonne ou mauvaise. »


— « Sans doute ; mais si nous parvenons à voir ce qui en est, j’en serai surpris ; car cela ressemble à une énigme. » — « En quoi ? » dit-il. — « En ceci que l’auteur de cette définition, quand il employait ces mots, ''faire ce qui nous regarde'', disait une chose et en pensait une autre. Le maître d’école, à ton avis, quand il lit ou écrit, fait-il une chose qui en vaille la peine ? » — « Sans aucun doute. » — « Se borne-t-il donc à écrire ou à lire son propre nom ? N’est-ce
„ . .. — <c Ton raisonnement, Socrate, me

Troisième ^ . i• -i λ» • • •

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de Cbarmide définition de la sagesse que je te prie

et examen d'examiner. Récemment, j'ai entendu

de cette définition. 1* - 1 ♦ 1 • .

dire a quelqu un que la sagesse consiste

pour chacun de nous à faire ce qui le regarde. Vois donc si

cela te paraît exact. » — « Scélérat, lui dis-je, c'est de Cri-

tias ici présent que tu tiens cette définition, ou de quelque

c habile homme. » — « D'un autre que moi, peut-être, dit
Critias, mais elle n'est sûrement pas de moi. » — « Qu'im-
porte, Socrate, dit Cbarmide, de qui je la tiens? » — « Cela
n'importe nullement, repris-je ; car nous n'avons pas à exa-
miner qui l'a dite, mais si elle est vraie ou non. » — κ A
la bonne heure, » dit-il. ^

— « Sans doute ; mais si nous parvenons à voir ce qui en
est, j'en serai surpris ; car cela ressemble à une énigme. »

d — α En quoi ? » dit-il. — « En ceci que l'auteur de cette
définition, quand il employait ces mots, faire ce qui nous
regarde^ disait une chose et en pensait une autre. Le maître
d'école, à ton avis, quand il lit ou écrit, fait-il une chose qui
en vaille la peine ?» — « Sans aucun doute. » — ce Se
borne-t-il donc à écrire ou à lire son propre nom ? N'est-ce

I. Homère. Odyssée, XYII, 3/17.

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