« Page:Maupassant - Louis Bouilhet, paru dans Le Gaulois, 21 août 1882.djvu/9 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
Ernest-Mtl: split
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
dans son théâtre, plein cependant de richesses exceptionnelles, une certaine tendance vers une grandeur un peu convenue dont il se fût peut-être débarrassé s’il avait pu, comme bien d’autres, venir à vingt ans sur les boulevards.
montre dans son théâtre, plein cependant de richesses exceptionnelles, une certaine tendance vers une grandeur un peu convenue dont il se fût peut-être débarrassé s’il avait pu, comme bien d’autres, venir à vingt ans sur les boulevards.




Pendant six mois, je le vis chaque semaine, tantôt chez lui, tantôt chez Flaubert. Timide en public, il était, dans l’intimité, débordant d’une verve incomparable, d’une verve nourrie, de grande allure classique, pleine de souffle épique et de finesse en même temps.
Pendant six mois, je le vis chaque semaine, tantôt chez lui, tantôt chez Flaubert. Timide en public, il était, dans l’intimité, débordant d’une verve incomparable, d’une verve nourrie, de grande allure classique, pleine de souffle épique et de finesse en même temps.
Ligne 5 : Ligne 7 :
J’appris un jour qu’il était fort malade. Il mourut brusquement le lendemain.
J’appris un jour qu’il était fort malade. Il mourut brusquement le lendemain.


Et je me rappelle la foule, la foule inconsciente, incapable de subtiles délicatesses, piétinant ses fleurs, écrasant les plates-bandes, broyant les œillets, les roses, tout ce qu’il aimait d’un amour chantant et attendri, pour se presser autour du lourd cercueil de chêne que quatre croque-morts emportaient en déchiquetant, tout le long d’une allée, deux fines
Et je me rappelle la foule, la foule inconsciente, incapable de subtiles délicatesses, piétinant ses fleurs, écrasant les plates-bandes, broyant les œillets, les roses, tout ce qu’il aimait d’un amour chantant et attendri, pour se presser autour du lourd cercueil de chêne que quatre croque-morts emportaient en déchiquetant, tout le long d’une allée, deux