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{{corr|voisius|voisins}} — qui profitent du calme relatif pour traverser la rue et venir échanger avec nous quelques propos. C’est aussi l’heure où nous ravitaillons le garde-manger. Grâce à une longue et sage prévoyance, nous avons pu amasser quelques provisions. Elles sont enfermées dans une espèce de cellule placée sous l’escalier et qui prend jour sur la cour. {{Mlle|Reine}}, particulièrement préposée à sa surveillance, en perd le repos. À chaque intrusion de foule ou de soldats dans la cour, elle tremble que la malencontreuse fenêtre ne trahisse tout ! Aussi l’a-t-elle soigneusement aveuglée avec des bouts de planche et des débris de journaux. Que deviendrions-nous, en cas de pillage, avec cinq femmes malades ou anémiées et un enfant dans la maison !… |
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voisius — qui profitent du calme relatif pour |
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quelques propos. C’est aussi l’heure où nous |
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{{Mlle|Reine}}, particulièrement préposée à sa |
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Lorsque minuit, a sonné son dernier coup ; lorsque toutes portes sont closes et toutes lumières éteintes à tous les étages de la maison, le grand et difficile travail du ravitaillement commence. Vêtues comme si nous nous disposions à sortir — en prévision d’une rencontre inopinée dans l’escalier — ; munies d’un sac à provisions dissimulé sous le {{tiret|man|teau}} |
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Lorsque minuit, a sonné son dernier coup ; |
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d’un sac à provisions dissimulé sous le man- |