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{{t3mp|930. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADEMOISELLE DE SCUDÉRY.}}
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{{droite|Lundi [11{{e}} septembre] 1684. |2.5|fs=85%}}
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{{sc|En}} cent mille paroles je ne pourrois vous dire, qu’une vérité, qui se réduit à vous assurer, Mademoiselle, que je vous aimerai et vous adorerai toute ma vie ; il n’y a que ce mot qui puisse remplir l’idée que j’ai de votre extraordinaire mérite. J’en fais souvent le sujet de mes admirations, et du bonheur que j’ai d’avoir quelque part à l’amitié et à l’estime d’une telle personne. Comme la constance est une perfection, je me réponds à moi-même que vous ne changerez point pour moi ; et j’ose me vanter que je ne serai jamais assez abandonnée de Dieu, pour n’être pas toujours toute à vous. Dans cette confiance, je pars pour Bretagne, où j’ai mille affaires ; je vous dis adieu, et vous embrasse de tout mon cœur ; je vous demande une amitié toute des meilleures pour M.{{lié}}de Pellisson ; vous me répondrez de ses sentiments. Je porte à mon fils vos ''Conversations''<ref>{{sc|Lettre}} 930. — 1. Cette circonstance donne la date de cette lettre. {{Mlle}} de Scudéry publia en 1680 les deux premiers volumes de ses ''Conversations'' ; elle les envoya à {{Mme}} de Sévigné, qui était alors aux Rochers. Elle en parle à sa fille dans la lettre du 25 septembre 1680 (plus haut, p. 89). Il parut en 1684 deux autres volumes intitulés ''Conversations nouvelles''. {{Mme}} de Sévigné les portait à son fils, qui était en Bretagne. (''Note de l’édition'' de 1818.)— Cette lettre a été revue sur l’autographe pour l’édition de 1818.</ref> ; je veux qu’il en soit charmé, après en avoir été charmée.<section end="930"/>
{{sc|En}} cent mille paroles je ne pourrois vous dire qu’une vérité, qui se réduit à vous assurer, Mademoiselle, que je vous aimerai et vous adorerai toute ma vie ; il n’y a que ce mot qui puisse remplir l’idée que j’ai de votre extraordinaire mérite. J’en fais souvent le sujet de mes admirations, et du bonheur que j’ai d’avoir quelque part à l’amitié et à l’estime d’une telle personne. Comme la constance est une perfection, je me réponds à moi-même que vous ne changerez point pour moi ; et j’ose me vanter que je ne serai jamais assez abandonnée de Dieu, pour n’être pas toujours toute à vous. Dans cette confiance, je pars pour Bretagne, où j’ai mille affaires ; je vous dis adieu, et vous embrasse de tout mon cœur ; je vous demande une amitié toute des meilleures pour M.{{lié}}de Pellisson ; vous me répondrez de ses sentiments. Je porte à mon fils vos ''Conversations''<ref>{{sc|Lettre}} 930. — 1. Cette circonstance donne la date de cette lettre. {{Mlle}} de Scudéry publia en 1680 les deux premiers volumes de ses ''Conversations'' ; elle les envoya à {{Mme}} de Sévigné, qui était alors aux Rochers. Elle en parle à sa fille dans la lettre du 25 septembre 1680 (plus haut, p. 89). Il parut en 1684 deux autres volumes intitulés ''Conversations nouvelles''. {{Mme}} de Sévigné les portait à son fils, qui était en Bretagne. (''Note de l’édition'' de 1818.)— Cette lettre a été revue sur l’autographe pour l’édition de 1818.</ref> ; je veux qu’il en soit charmé, après en avoir été charmée.<section end="930"/>