« Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/122 » : différence entre les versions

 
m →‎Corrigée : Saut de ligne.
 
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
épuisé sur un tabouret et nul n’entendit le dernier merci que murmura sa voix étouffée…
épuisé sur un tabouret et nul n’entendit le dernier merci que murmura sa voix étouffée…


Mais quelques minutes après, les trois frères couraient au grand galop sur la route de Bluthaupt.
Mais quelques minutes après, les trois frères couraient au grand galop sur la route de Bluthaupt.


La neige blanchissait le drap écarlate de leurs manteaux ; chacun d’eux avait passé à sa ceinture une de ces longues épées, pendues naguère dans le ''Magasin de l’Honneur''.
La neige blanchissait le drap écarlate de leurs manteaux ; chacun d’eux avait passé à sa ceinture une de ces longues épées, pendues naguère dans le ''Magasin de l’Honneur''.


Ils allaient le cœur oppressé, la tête ardente ; — leurs éperons s’enfonçaient dans les flancs de leurs chevaux ; — ils n’échangeaient pas une parole.
Ils allaient le cœur oppressé, la tête ardente ; — leurs éperons s’enfonçaient dans les flancs de leurs chevaux ; — ils n’échangeaient pas une parole.


Le bruit du galop de leurs montures s’étouffait sur la neige nouvelle.
Le bruit du galop de leurs montures s’étouffait sur la neige nouvelle. — Leurs chevaux bondissaient, enragés par la douleur. — Ils allaient, précipitant leur course furieuse et glissant dans la nuit comme un muet tourbillon…


De Heidelberg au château de Bluthaupt, il y a seize à dix-huit lieues de France, par la traverse qui mène à Esselbach et à Carlstadt. Cette route, dans toute sa longueur, ne rencontre que le bureau de poste de Mittenberg, La nuit touchait à sa fin, lorsque les trois frères, rendus de lassitude et poussant leurs montures harassées, entrèrent dans le pays montueux et sauvage qui formait comme le noyau de l’ancien domaine de Bluthaupt.
— Leurs chevaux bondissaient, enragés par la douleur. — Ils allaient, précipitant leur course furieuse et glissant dans la nuit comme un muet tourbillon…


La neige ne tombait plus ; mais une nappe éclatante s’étendait sur la campagne à perte de vue. Le ciel avait déchiré son manteau de nuages lourds, et montrait à l’occident la lune agrandie qui se couchait dans un lit de vapeurs roussâtres.
De Heidelberg au château de Bluthaupt, il y a seize à dix-huit lieues de France, par la traverse qui mène à Esselbach et à Carlstadt. Cette route, dans toute sa longueur, ne rencontre que le bureau de poste de Mittenberg, La nuit touchait à sa fin, lorsque les trois frères, rendus de lassitude et poussant leurs montures harassées, entrèrent dans le pays montueux et sauvage qui formait comme le noyau de l’ancien domaine de Bluthaupt.


Otto marchait le premier. Il excitait son cheval fatigué et frappait de la main et des éperons. Jusqu’alors sa monture avait gardé un trot convulsif et saccadé que ne pouvaient point suivre les chevaux d’Albert et de Goëtz.
La neige ne tombait plus ; mais une nappe éclatante s’étendait sur la campagne à perte de vue. Le ciel avait déchiré son manteau de nuages lourds, et montrait à l’occident la lune agrandie qui se couchait dans un lit de vapeurs roussâtres.


Il y avait un espace assez large entre les trois frères. — Mais tout à coup le cheval d’Otto refusa d’avancer et se planta court sur ses jarrets roidis.
Otto marchait le premier. Il excitait son cheval fatigué et frappait de la main et des éperons. Jusqu’alors sa monture avait gardé un trot convulsif et saccadé que ne pouvaient point suivre les chevaux d’Albert et de Goëtz.

Il y avait un espace assez large entre les trois frères. — Mais tout à coup le cheval d’Otto refusa d’avancer et se planta court sur ses jarrets roidis.


Ni la cravache ni les éperons ne purent vaincre cette obstination soudaine. — Otto regarda devant lui. La route ne présentait aucun obstacle
Ni la cravache ni les éperons ne purent vaincre cette obstination soudaine. — Otto regarda devant lui. La route ne présentait aucun obstacle