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momens de sa vie, moi son ami intime, & qui lui ai fermé les yeux.
momens de sa vie, moi son ami intime, & qui lui ai fermé les yeux.


Il n’a commencé à braver [[w:Jacques Necker|M. Necker]] que quand celui-ci fut très-mal avec [[w:Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas|M. de Maurepas]], & à sa chute, il alla dîner chez [[w:Maximilien Radix de Sainte-Foix|Sainte-Foix]] avec Bourboulon<ref>Antoine Bourboulon (1739-1800), intendant des Menus-Plaisirs, trésorier du comte d’Artois. (''Note wiki'')</ref>, ennemis de Necker, qu’il méprisait tous les deux.
Il n’a commencé à braver [[w:Jacques Necker|{{M.|Necker}}]] que quand celui-ci fut très-mal avec [[w:Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas|{{M.|de Maurepas}}]], & à sa chute, il alla dîner chez [[w:Maximilien Radix de Sainte-Foix|Sainte-Foix]] avec Bourboulon<ref>Antoine Bourboulon (1739-1800), intendant des Menus-Plaisirs, trésorier du comte d’Artois. (''Note wiki'')</ref>, ennemis de Necker, qu’il méprisait tous les deux.


Il a passé sa vie à médire de [[w:Charles-Alexandre de Calonne|M. de Calonne]], qu’il a fini par loger ; de [[w:Charles Gravier de Vergennes|M. de Vergennes]], qu’il n’a cessé de capter, par le moyen d’Hennin<ref>Pierre-Michel Hennin (1728-1807), diplomate, résident de France à Genève à partir de 1765, membre libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. (''Note wiki'')</ref>, qu’il a ensuite mis à l’écart ; il lui a substitué dans son amitié Renneval, dont il s’est servi pour faire faire un traitement très-considérable à M. d’Ornano, nommé pour présider à la démarcation des limites de France & d’Espagne<ref>Le comte François Marie d'Ornano (1726-1794) pour la France, et don Ventura de Caro (v. 1740-1809) pour l’Espagne dirigèrent la commission Caro-d’Ornano (1784-1792) qui tenta vainement d'arrêter la frontière entre les deux pays en Pays Quint, en Pays de Cize, et au-delà. (''Note wiki'')</ref>.
Il a passé sa vie à médire de [[w:Charles-Alexandre de Calonne|{{M.|de Calonne}}]], qu’il a fini par loger ; de [[w:Charles Gravier de Vergennes|{{M.|de Vergennes}}]], qu’il n’a cessé de capter, par le moyen d’Hennin<ref>Pierre-Michel Hennin (1728-1807), diplomate, résident de France à Genève à partir de 1765, membre libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. (''Note wiki'')</ref>, qu’il a ensuite mis à l’écart ; il lui a substitué dans son amitié Renneval, dont il s’est servi pour faire faire un traitement très-considérable à M. d’Ornano, nommé pour présider à la démarcation des limites de France & d’Espagne<ref>Le comte François Marie d'Ornano (1726-1794) pour la France, et don Ventura de Caro (v. 1740-1809) pour l’Espagne dirigèrent la commission Caro-d’Ornano (1784-1792) qui tenta vainement d'arrêter la frontière entre les deux pays en Pays Quint, en Pays de Cize, et au-delà. (''Note wiki'')</ref>.


Incrédule, il fait maigre les Vendredi & Samedi à tout hasard. Il s’est fait donner 100,000 liv. du Roi, pour payer les dettes de son frère, & a eu l’air de faire de son propre argent, tout ce qu’il a fait pour lui, comme frais pour son logement du Louvre, &c<ref> Louis {{rom-maj|xvi}} avait alloué de fortes sommes d’argent à ses deux frères, Monsieur (le comte de Provence, futur Louis {{rom-maj|xviii}}) et le comte d’Artois (futur Charles {{rom-maj|x}}), lourdement endetté. ''Cf''. ''Le Livre Rouge, ou Liste des Pensions Secrettes sur le Trésor Public'', Imprimerie Royale, 1790, p. 154-157. (''Note wiki'')</ref>. Nommé tuteur du petit Bart…, à qui sa mère avait donné cent mille écus par testament, au préjudice de sa sœur, Mad{{e}}. de Verg…, il a fait une assemblée de famille, dans laquelle il a engagé le jeune homme à renoncer à son legs, à déchirer le testament. Et à la première faute de jeune homme qu’a faite son pupille, il s’est débarrassé de la tutelle.
Incrédule, il fait maigre les Vendredi & Samedi à tout hasard. Il s’est fait donner 100,000 liv. du Roi, pour payer les dettes de son frère, & a eu l’air de faire de son propre argent, tout ce qu’il a fait pour lui, comme frais pour son logement du Louvre, &c<ref> {{roi|Louis|{{subst:uc:xvi}}}} avait alloué de fortes sommes d’argent à ses deux frères, Monsieur (le comte de Provence, futur {{roi|Louis|{{subst:uc:xviii}}}}) et le comte d’Artois (futur {{roi|Charles|{{subst:uc:x}}}}), lourdement endetté. ''Cf''. ''Le Livre Rouge, ou Liste des Pensions Secrettes sur le Trésor Public'', Imprimerie Royale, 1790, p. 154-157. (''Note wiki'')</ref>. Nommé tuteur du petit Bart…, à qui sa mère avait donné cent mille écus par testament, au préjudice de sa sœur, Mad{{e}}. de Verg…, il a fait une assemblée de famille, dans laquelle il a engagé le jeune homme à renoncer à son legs, à déchirer le testament. Et à la première faute de jeune homme qu’a faite son pupille, il s’est débarrassé de la tutelle.