Sandoz & Fischbacher (p. xii).


xii

L’Œillet du Poète

à mademoiselle émilie b.

Jeune fille au rire moqueur,
Pourquoi renier la soirée
Où ta main si bien inspirée
Fixa cet œillet sur mon cœur ?…

Bien qu’elle ait perdu la couleur
Dont le ciel l’avait empourprée,
Comme une relique sacrée,
Je garde encor la pauvre fleur.

Dans un écrin d’argent placée,
Elle rappelle à ma pensée
Tes yeux où le bonheur sourit.

Puis tout bas elle vient me dire
Que sans soleil la fleur expire,
Que sans amour le cœur périt.