Revue des Romans/James Hogg

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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HOGG (James), romancier anglais du XIXe siècle.


CONTES DU COIN DU FEU. — L’auteur de ces contes est un de ces hommes extraordinaires dont le génie perce tous les obstacles qui s’opposent à son développement. Né en 1772, il ne reçut d’instruction que jusqu’à l’âge de huit ans. Il était d’abord vacher, et ensuite berger à Ettrich. Il est redevable d’un meilleur sort à Walter Scott, qui, s’intéressant au sort de ce poëte, formé uni quement la nature, fit le premier connaître ses productions, et les vendit assez avantageusement pour mettre le berger d’Ettrich à même d’acheter un petit bien. Les Contes du coin du feu renferment un grand nombre de passages d’une beauté sublime ; la partie descriptive y est surtout admirable, et peut-être ne trouve-t-on chez aucun poëte moderne le tableau de la vie d’un berger tracé avec autant de charmes, autant de perfection que dans ces contes.

LES TROIS ÉCUEILS DE LA FEMME (l’amour, la science et la jalousie, traduit par Dubergier), 4 vol. in-12, 1825.

LES TROIS PÉRILS DE L’HOMME (amour, guerre et sorcellerie), traduit par le même, 4 vol. in-12, 1824. — La conception de ces deux romans est puissante, les éléments d’une belle œuvre s’y trouvent ; mais le monde invisible et le monde visible s’y entre-choquent, sans qu’une harmonie mystérieuse les unisse, sans que l’ensemble ait un caractère de grandeur et de simplicité. Hogg est original ; il n’emprunte, il ne détourne, il ne copie rien à personne ; il vit sur son propre fonds. Dans toutes ses fictions on découvre un sentiment d’innocence pastorale et de grâce naïve, dont la Brownie de Rodsbeck est un modèle achevé. Quand il lui plaît de rester simple, personne ne le surpasse. Quelques-uns de ses contes des Nuits d’hiver sont charmants ; son Tondeur de laine est un chef-d’œuvre dans son genre. Il n’est jamais plus grand ni plus poétique que lorsqu’il fait planer sur les scènes champêtres un monde surnaturel rempli d’élégance et de charme.