Revoil Voyage au pays des Kangarous 1885/ch29

Traduction par Bénédict-Henry Révoil.
Mame (p. 203-209).

CHAPITRE XXIX

Une excellente provision. — Visiteurs pendant la nuit. — Captivité. — Une vieille connaissance. — Le camp des « coureurs des bois ». — Une ambassade à « la ferme des Marguerites ». – Jack dans un nouvel emploi. — Reconnaissance de la femme indigène. – Repentir du convict. – La vie des « coureurs des bois ».


Le lendemain matin, au moment du déjeuner, on s’aperçut que Gérald et Hugues manquaient à l’appel. Une heure s’écoula dans une grande anxiété, lorsque tout à coup on entendit des cris annonçant l’approche des jeunes gens. Arthur et Jack allèrent à leur rencontre et les aidèrent à rapporter un énorme kangarou.

« C’est la même insolente bête qui est venue me défier hier, disait O’Brien. Je l’ai poursuivie jusqu’au milieu d’une forêt à environ trois milles d’ici. Hugues et moi, à force de faire du bruit, nous l’avons enfin fait partir, en lui décochant une volée de flèches. Il en a fallu un bon nombre pour y arriver. Nous avons bien couru, et ce n’est pas petite affaire, par cette belle journée d’hiver du mois de juin, quand le soleil est plus chaud qu’il ne l’est en Angleterre. Allons, Wilkins, aide-nous à dépouiller l’animal : sa peau nous servira à raccommoder nos chaussures.

— Il faut te raconter, mon cher Arthur, dit Hugues à son frère, que, tandis que nous étions dans la forêt, nous avons vu dans le lointain, vers le sud-ouest, une grande colonne de fumée. Serait-ce une habitation de colons ? Gérald eût bien voulu aller se rendre compte de ce qui se passait là-bas ; mais je lui ai conseillé de revenir, dans la crainte que notre absence ne vous inquiétât. Croyez-vous, Wilkins, que nous soyons si près des colons ?

– Non ! ce n’est pas mon avis, répliqua le convict. Nous nous trouvons encore à une fort grande distance ; mais je pense plutôt au voisinage de ces fainéants de moricauds. Ils se rassemblent dans le voisinage des colons, avec l’espoir incessant de les voler.

— Wilkins doit avoir raison, remarqua Max Mayburn. Ce doit être un camp d’indigènes, toujours prêts à attaquer, pour voler le bien qui ne leur appartient pas.

– Allons ! ne nous attardons pas ici. Le kangarou est « déplumé ». La viande est cuite, et nous pouvons l’emporter ainsi, afin de prendre notre second repas lorsque nous aurons faim. »

Et la petite caravane reprit sa marche en traversant des plaines plantureuses, au milieu desquelles ils saluaient les eucalyptus, l’arbre à crin avec ses longues lianes souples et pendantes, le pandanus au feuillage palmé, et le figuier aux racines sortant de la terre.

Ce fut sous un de ces arbres que l’on fit halte pour prendre part aux steaks de kangarou, et Wilkins, à l’aide de bandes de la peau de l’animal et des os de poisson, se mit à réparer les chaussures en mauvais état. Marguerite et Baldabella nattaient des corbeilles et des sacs d’écorce, tandis que Ruth et Jenny écrasaient des grains d’avoine, produit de la récolte de tous les voyageurs pendant la marche du jour.

« Je compte fabriquer un sac avec le reste de la peau du kangarou, objecta Jack ; car il faut emporter une grande quantité de cette avoine sauvage, dans la prévision de nous trouver un de ces jours en un endroit où il n’y en aurait pas. »

Max Mayburn se plaisait à voir ainsi toutes les mains occupées. Il ne regrettait que ses livres, devenus la proie des sauvages illettrés. Par bonheur, sa mémoire suppléait à cette perte, et il pouvait répondre à ses enfants et aux autres compagnons sur toutes les questions qui lui étaient adressées.

Quand la nuit fut venue, on songea à demander au repos l’oubli de la fatigue de la journée. Les pauvres voyageurs, ensevelis dans un profond sommeil, furent réveillés par un bruit insolite, et, aux lueurs du crépuscule, ils purent apercevoir les hideux visages d’une troupe de sauvages, armés de zagaies, qui ordonnèrent à leurs prisonniers de se lever et de les suivre.

Hugues et Gérald voulurent saisir leurs arcs et leurs flèches ; mais Arthur leur enjoignit de ne faire aucune démonstration hostile.

« Nous sommes au pouvoir de ces hommes, leur dit-il ; ce que nous avons de mieux à faire, c’est de ne pas résister et d’entrer en pourparlers. Laissez-moi agir seul. »

Et se tournant du côté du sauvage qui se tenait près de lui, il lui fit comprendre, à l’aide de quelques mots que Baldabella lui avait enseignés, que ses amis et lui étaient pacifiques, et ne demandaient qu’à continuer tranquillement leur route.

Le noir, ainsi interpellé, fit volte-face, comme s’il eût voulu céder sa place à un autre pour répondre aux paroles d’Arthur ; en effet, au grand étonnement de ce dernier, ce fut une personne qui parlait anglais qui s’avança au milieu du cercle.

« Nous écouterons volontiers un projet d’accommodement. Payez-nous, et vous serez libres. »

Ce n’était pas la première fois que les Mayburn entendaient la voix de cet homme. Hugues fut le premier à mettre un nom sur son visage.

« Mais c’est Bill ! s’écria-t-il. Comment se fait-il que vous soyez ici, vous ? M. Deverell se trouve-t-il dans ces parages ? »

L’individu, qui portait encore des haillons de son costume de convict, regarda effrontément le jeune homme et lui dit :

« Vous vous trompez ! je ne vous connais pas.

— Pourquoi feindre ? pourquoi mentir ? répliqua Arthur ; nous savons que vous êtes un convict ayant fini son temps, engagé par M. Deverell à Melbourne. Je suis peiné de vous retrouver en mauvaise compagnie, et je vous engage à vous joindre à nous, afin de nous conduire jusqu’à la demeure de votre maître. Là nous serons à même de vous récompenser libéralement.

— Merci, répliqua le convict, qui ricanait d’un air sinistre. Mais nous ne nous sommes pas quittés bons amis, mon maître et moi, et je n’ai pas la moindre fantaisie de retourner près de lui. M. Deverell se croit trop gentilhomme pour soigner les bestiaux lui-même. Or, comme nous voulions qu’on nous aidât et qu’il s’y refusait, mon frère et moi nous l’avons quitté pour nous établir à notre compte.

— Voilà ce que c’est, dit Davy, qui se montra à son tour.

— Hé quoi ! vous aussi, Davy ! s’écria Max Mayburn.

– Mais oui ! me voilà, dit ce dernier en baissant les yeux. Je vais vous dire comment nous nous sommes enfuis dans les bois. Bill s’était abouché avec une tribu de noirs qui se tenaient sur les confins de la colonie ; moi je ne voulais pas m’en aller ; mais, profitant d’une absence de notre maître, Bill amena les sauvages et me força à leur livrer les bestiaux de M. Deverell. Je fus obligé de m’en aller aussi. Je connais bien tout ce monde-là maintenant, et je vous engage, si vous avez de l’argent, à le leur offrir, car autrement il pourrait vous arriver malheur. Ce sont des bandits, je vous l’affirme, et je m’y connais.

— Mais, mon pauvre garçon, ajouta Max Mayburn, à quoi sert l’argent à ces hommes-là, dans le désert qu’ils habitent ?

— Ça, c’est notre affaire, répliqua Bill. Allons ! ouvrez vos bourses, mes braves gens, et permettez à d’honnêtes coquins comme nous de transformer votre or en flacons remplis d’eau-de-vie.

— Mais c’est une attaque sur les grands chemins, malheureux ! observa Arthur en s’adressant au convict, et vous savez quelle est la loi. Voyons ! je vous en conjure, revenez à de meilleurs sentiments. En somme, nous n’avons pas un centime dans nos poches. Mais nous avons des lettres de crédit sur Calcutta et sur Melbourne. Si nous arrivons dans cette dernière ville, il nous serait possible de faire accepter notre signature contre des sommes en or. Il y a quinze jours, une tribu de sauvages nous a dépouillés de tous nos bagages et de nos armes à feu. Nous ne possédons, hélas ! plus rien. C’est l’exacte vérité. Le plan le plus sage serait de nous laisser aller sans nous faire du mal. Vous et votre frère nous accompagneriez chez notre ami Deverell, et je suis sûr que, par notre influence, il vous pardonnerait à tous deux.

— Pas si bête, répliqua le convict Bill. Allons ! tous vos discours n’aboutissent à rien de bon. Si vous n’avez pas d’argent vous valez de l’argent. Vous allez nous suivre jusqu’à notre campement. Là vous écrirez sous ma dictée, car j’ai toujours avec moi du papier, des plumes et de l’encre c’est mon habitude. Un des noirs, qui baragouine l’anglais, ira porter la lettre à M. Deverell, qui lui remettra ou des marchandises ou de l’argent pour votre rançon. Lorsque j’aurai, dans les mains de l’alcool et des cigares, je vous rendrai la liberté. »

Il était inutile de vouloir faire la moindre objection aux projets des « coureurs des bois ». Les malheureux prisonniers suivirent donc les deux frères, entourés par une troupe de sauvages si nombreuse, que toute tentative de fuite était impossible. D’ailleurs, on leur avait enlevé leurs flèches et leurs arcs. Wilkins seul était parvenu à garder son couteau caché sous son gilet. Au milieu de la route à parcourir, quelques femmes noires se joignirent au cortège, toutes plus horribles les unes que les autres, qui cherchaient à dépouiller les femmes de la caravane Mayburn de leurs vêtements, quelque usés qu’ils fussent.

Marguerite chercha alors des yeux Baldabella, et s’aperçut qu’elle avait disparu, elle et son enfant. Elle se rappela alors que, la nuit précédente, la mère de Nakina s’était couchée plus loin du campement que d’habitude, et elle conclut que la peur de ses compatriotes avait été plus forte chez la sauvagesse que l’amitié qu’elle portait à ses bienfaiteurs. Du reste, aux yeux de la fille de Max Mayburn il valait mieux que Baldabella se fût échappée ; de cette façon, il n’y avait pas d’inquiétude à concevoir à son sujet : elle savait comment échapper à la faim, et elle rejoindrait sans doute ses amis quand ils seraient hors des mains des bandits.

On conduisit les prisonniers à une distance d’environ trois milles, au milieu d’une ravissante vallée où s’élevait un amas de huttes, sur le bord d’un ruisseau limpide. Un troupeau de bœufs paissait dans un gras pâturage, et l’on voyait en compagnie de ces ruminants quelques chevaux entravés de façon à ne pouvoir pas fuir.

Des enfants nus s’ébattaient sur le gazon, criant et riant ; des femmes s’occupaient à casser des noix ou à fabriquer des filets : enfin quelques vieilles mégères, assises par terre, la tête appuyée sur les genoux, humaient l’air et se chauffaient au soleil.

Ce spectacle de la vie pastorale était le premier que les naufragés eussent été à même de contempler depuis leur arrivée en Australie. Il eût flatté particulièrement leur goût s’ils n’avaient pas été prisonniers ; mais la situation de Max Mayburn et des siens était navrante ; car les façons d’agir menaçantes des coquins qui les entouraient et les conduisaient brutalement, comme ils avaient dû le faire du bétail qu’ils avaient volé, les remplissaient de terreur. On conduisit les otages dans une cabane d’écorce située à l’extrémité du village, laquelle était ouverte sur le devant, et excessivement malpropre à l’intérieur.

N’importe ! cet abri les séparait de leurs geôliers : c’était l’essentiel. Tous se laissèrent retomber sur le sol et se mirent à réfléchir sur leur triste situation. Pendant ce temps-là, les noirs et les deux convicts tenaient conseil, afin de savoir quel serait le meilleur parti à tirer de leur capture.

Quelques instants après, le convict Bill se présenta devant les prisonniers.

« Nous avons décidé que l’un de vous se rendrait chez les Deverell avec notre « ambassadeur ». Nous demandons cent livres sterling pour votre rançon en monnaie ayant cours mais si, au lieu d’argent, on ne nous donne que des marchandises et de l’eau-de-vie, nous exigeons la valeur de deux cents livres. Rien n’est plus difficile que de se débarrasser des marchandises dans les bois de ce pays. Je conseillerai à tous ceux qui m’écoutent de ne pas s’écarter de la hutte ; car mes compagnons sont méchants, particulièrement lorsqu’ils ont bu. »

Max Mayburn déclara qu’il se refusait à laisser partir un de ses enfants avec un des coquins de la bande.

« Eh bien ! moi je veux vous rendre ce service, fit O’Brien. Quelle surprise pour nos amis de la « ferme des Marguerites » quand ils verront mon visage hâlé ! Miss Emma, les larmes aux yeux, se hâtera de me demander des nouvelles d’Arthur et de son père, tandis que Deverell s’inquiétera de ne pas voir Marguerite avec moi. »

Arthur sourit, mais refusa de laisser Gérald, — qu’il jugeait trop léger pour entreprendre pareille mission, — s’en aller avec le messager des « coureurs des bois ».

« Dans ce cas, envoyez Wilkins observa Hugues.

– Je ne puis vous rendre ce service, répliqua celui-ci. Je n’aurais qu’à être rencontré par quelques-uns de ces damnés hommes de la police armés de fusils et surveillant les frontières. Ils me prendraient pour un « marron » et tireraient sur moi comme sur un chien. Adieu ma mission, alors je ne pourrais plus vous être de la moindre utilité.

– Wilkins peut vous rendre ici quelques services, dit Jack : je vous prie de me laisser aller. Ces gens-là ne me craignent pas, et je pourrai donner à M. Deverell quelques bons conseil pour tomber sur le dos de ces vagabonds et rentrer en possession de son bétail. D’autre part, monsieur Mayburn, vous connaissez mon industrie : je veux rapidement construire un véhicule pour vous ramener, vous, miss Marguerite et les autres. Voyons ! est-ce dit ?

– Jack raison, mon père, fit Arthur c’est lui qui va partir en mission mais je redoute la rapacité de l’homme qui l’accompagnera lorsque notre excellent camarade reviendra avec la somme demandée.

— Ne crains rien, mon cher Arthur, répliqua Marguerite. M. Deverell donnera à Jack des armes pour se défendre. Je suis désolée de me séparer de cet ami dévoué ; mais j’ai grande confiance en lui, et je suis convaincue qu’il agira au mieux de nos intérêts. Nous prierons Dieu pour qu’il le protège pendant son voyage.

— Dis-moi, Jack, ajouta Wilkins, si tu rencontres là-bas, à la ferme des Marguerites, une brave fille qu’on nomme Susanne Raine, présente lui mes bons souvenirs, assure-la que je l’aime toujours et que je suis devenu meilleur, avec l’espoir d’être un jour un homme respectable. »

On appela alors Bill, pour indiquer le choix fait par les prisonniers ; et, le jour suivant, Jack s’éloigna, après avoir reçu une accolade générale de tous ses amis, qui pleuraient en silence.

Le courageux jeune homme se dirigea vers le sud, en compagnie d’un grand sauvage qui paraissait au fait du trafic avec les colons, car il savait assez d’anglais pour se faire comprendre.

Les pauvres prisonniers étaient privés du secours d’un de leurs meilleurs défenseurs. Confinés dans leur hutte, on leur donnait à manger, comme à des chiens, les restes de la nourriture peu ragoûtante de noirs. Si Davy ne leur était venu en aide, tous seraient morts de soif : chaque nuit le convict « malgré lui » leur apportait un grand seau d’une eau qui leur était indispensable.

Max Mayburn et Marguerite, qui ne pouvaient se décider à goûter au poisson pourri et aux viandes sanglantes qu’on leur donnait pour se nourrir, tombèrent bientôt dans un état de faiblesse qui alarma tous leurs autres compagnons de captivité. Quatre jours s’étaient écoulés depuis le départ de Jack ; et Marguerite, malade et languissante, ne pouvait trouver le sommeil, quand, après minuit, elle entendit gratter derrière la cabane, sur l’écorce qui en composait la muraille. Très alarmée de ce fait, mais pouvant à peine remuer, elle réveilla Jenny, qui dormait à ses côtés. Au même instant, la voix sympathique de Baldabella se fit entendre à travers une fissure de la paroi.

« Miss, bonne miss disait l’excellente créature, Baldabella a parcouru le camp ; ils dorment tous : elle apporte du pain, du poisson pour bon maître et sa fille. »

En effet, à travers l’ouverture que la mère de Nakina avait élargie, elle fit passer aux prisonniers des galettes préparées comme celles de Jenny Wilson, du poisson grillé et un vase contenant du thé chaud, ce qui formait un repas abondant et salutaire.

Quand la bienfaisante négresse eut donné tout ce qu’elle avait apporté, elle murmura encore ces mots :

« Baldabella va fabriquer encore du pain ; elle reviendra la nuit prochaine. Elle prie Dieu de protéger les « visages blancs » ses amis. »

Les infortunés se réjouirent d’avoir secouru la brave femme, qui, cette nuit-là, leur donnait de telles marques de reconnaissance, et exprimait des sentiments si chrétiens et si dignes d’éloges. Les vivres qu’elle avait préparés rendirent des forces à Max Mayburn et à Marguerite ; ils reprirent courage, et songèrent de nouveau à l’heure de la délivrance et à leur réunion à leurs bons amis les Deverell.

Pendant trois nuits consécutives, Baldabella revint avec des provisions qui ravivèrent les naufragés prisonniers : sans elle ils seraient morts de faim, car les sauvages ne se souciaient pas d’autre chose que de toucher la rançon promise. Davy seul apportait aussi, à la faveur de l’ombre, l’eau indispensable aux malheureux, et se plaisait à écouter ceux-ci lorsqu’ils récitaient leurs prières d’actions de grâces.

Le convict se repentait de la vie misérable qu’il avait menée jusqu’alors. Sans la pression de son frère Bill, jamais il n’eût volé, jamais il n’eût été condamné à la déportation, et il n’eût point quitté M. Deverell.

Mais cet esprit faible subissait l’influence fatale de son aîné. Il raconta aux Mayburn la façon dont ils avaient dérobé au maître de la « ferme des Marguerites » un troupeau, un cheval et deux fusils, qu’ils avaient vendus à un voleur pour avoir de l’eau-de-vie. Cela fait, Bill avait entraîné son frère dans les bois, de crainte de la police, et tous deux s’étaient réfugiés au milieu des sauvages.

« Je suis perdu, disait Bill, je le sais bien ; car si jamais les gens du gouvernement s’emparent de moi, je connais le sort qui m’est réservé : une corde au cou et une gigue[1] en haut de la potence.




  1. Sorte de danse écossaise.