Reveille-matin des François/Lettre duc de Guise
onſeigneur, m’eſt ant de bon heur tom
bee entre les mains une copie eſcrite à
main, intitulee le Reueille-matin des
François, en forme de Dialogue, & ayant bien
conſideré à part moy, les deuis & propos, que
Euſebe Philadelphe, qui s'en dit l'autheur, fait
tenir aux interlocuteurs : Il m'a ſemblé que ie
ne pouuois faire de moins, pour mon deuoir, que
de vous l'enuoyer par ce gentilhomme preſent
porteur : & vous dire là deſſ us, ce que ie penſe e-
ſt re expedient pour la grandeur de voſt re mai-
ſon, & le bien de voſt re ſeruice. Ie ne doute
point Monſeigneur, que quelque Huguenot de-
ſp ité pour les maſſ acres, exercez ſur les freres,
(qu'on appelle,) n'ait esbauché ceſt e copie:
& ne doute non plus qu'il deſire le renuerſe-
ment de la maiſon de Valois, que ie le voy ſans
rien flater, ny dißimuler, dire tout ce qu il ſcait
de leur vie, & de la forme de leur gouuernemẽt.
il y a ſi longtemps que ceſt e maiſon vous occupe
vn ſi beau Royaume, qu'elle le gourmande, au
lieu de le gouuerner : le deſt ruict , & ruyne, au
bleſſe & du Peuple, ſont d’autre part tellement
alienez, de ceſt e maiſon, & ſi fort enaigris con-
tre ſes deſp ortemens, Ils ſont par le contraire ſi
deuots enuers vous, & tant aff ectionez à voſt re
maiſon, qu’il ſemble bien qu’il n’y fit onques ſi
beau, qu'il y faict maintenant.
Du party des Catholiques, voſt re excellence
a autant d'occaſion de s’en aſſ eurer, comme
s'il les tenoit tous, par maniere de dire, dans ſa
manche : Surtout maintenant, que tous eux re-
gardent, pour l’abſence du Roy de Poloigne, ſur
vous, que ſeul ils croyent, & par le nom du-
quel ils iurent, comme de leur Liberateur : Quãt
au party des Huguenotz, ce traict é monſt re aſ-
ſez en diuers paſſ ages, le plaiſir qu’ils prendro-
yent à vous voir reprendre ce que de droit vous
appartient. Et combien que pour quelques re-
ſp ets de l’hiſt oire, il s’auiſe de marquer des cho-
ſes que les voſt res ont exploité par le paſſ é au de
ſauãtage de leurs aff aires, le temps, (vray cyrur
gien des playes les plus deſeſp erees,) a tellemẽt
penſé ces coups, qu’il ne parle que par acquit, &
comme en paſſ ant de ces choſes : traict ant au re-
ſt e ſi rondement de vos droict s, & de vos pre-
tenſions, qu’on ne peut mieux deſirer : Que s’il
ſe met à parler de vous en particulier, il fait
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Cela eſt doncques reſolu que ces deux par- |
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Pag.1.lig.28.liſez n’eſloigner.pag.43.lig.10.les liſez ſes.pag.44.
lig.penult.ferdinand. liſez Charles pag.63.lig. 20.Cegier, liſez
Legier.