Reclus - Correspondance, tome 1/11
À Élie Reclus, en Irlande.
Sur ces entrefaites moi avoir reçu 8 livres, 8 shellings de Lady Gosford, je ne sais si par suite de tes instructions ou non. En tout cas, cela vient à propos, bien que :
Eût vécu le rat goutteux.
Ne ferai-je pas bien de t’envoyer 2 ou 3 pounds (livres st.) pour t’acheter des bottes et des culottes ?
De plus, dois-je payer le tailleur ou D ? (le tailleur 50 sh., D. 40), ou bien veux-tu que j’envoie 100 francs à R. ? J’attends ta réponse.
C’est bien. Continue, ô homme ! ça te fait 2 600 fr. ou plus par an. Je ne m’oppose nullement à ce que, du coup, tu paies nos dettes et nous fasses vivre dans la joie.
À nous deux, si tu restes où tu es, cela nous fait plus de 7 000 francs par an.
Quels aristocrates !
Si je puis, je vais tâcher de traduire quelque bouquin : cela nous sera utile de toutes manières.
Je pense que tu restes là-bas, car M. Haldane m’a dit hier que probablement tu t’étais décidé à rester.
Oui, tu le dis, de grandes choses se préparent ; tout était mal commencé, comme certains corps qui sont amorphes tant que la chaleur n’est pas suffisante, mais qui deviennent cristallins par quelques degrés de plus ; ainsi la vie d’amour et de liberté n’était pas assez puissante pour transformer la société jusqu’à aujourd’hui ; mais les gouvernements font tabula rasa de tous nos rudiments tronqués, afin qu’ensuite nous puissions tout recommencer sur une nouvelle échelle.
Salut, homme qui vois.