Rational (Durand de Mende)/Volume 2/Quatrième livre/Chapitre 36

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 2p. 227-236).


CHAPITRE XXXVI.
EXPLICATION DU CANON, QUI COMMENCE PAR CES MOTS : TE IGITUR.


Nous avons pensé que c’était ici le lieu d’exposer ou d’expliquer le canon. Le moment nous paraît opportun pour nous efforcer d’exposer tout ce que cette partie de la messe contient. Cependant notre langue faiblit, la parole nous manque, notre îsprit est surpassé, notre intelligence est écrasée. Pourtant, je rapperai à la porte, afin que mon ami me prête trois pains (De pœ., d. i, Opportuna) qui me seront très-nécessaires pour ce repas, savoir : la foi qui demande et reçoit la vie, l’espérance qui la cherche et qui la trouve, et la charité qui frappe à la porte de la vérité et qui la voit s’ouvrir devant elle.

I. Le canon contient onze parties, dont la première est indiquée en tête de ce chapitre. La seconde commence à ces mots : Memento, Domine ; la troisième à Communicantes ; la quatrième à Hanc igitur ; la cinquième à Quam oblationem ; la sixième à Qui pridie ; la septième à Simili modo ; la huitième à Unde et memores ; la neuvième à Supplices te rogamus ; la dixième à Memento ; la onzième à Nobis quoque.

II. D’autres disent que le canon renferme douze parties. La deuxième commence à In primis ; la troisième à Memento ; la quatrième à Communicantes ; la cinquième à Hanc igitur ; la sixième à Qui pridie ; la septième à Unde et memores ; la huitième à Supra, quæ propitio ; la neuvième à Memento ; la dixième à Nobis quoque ; la onzième à Per quem hæc omnia ; la douzième à Oremus, proeceptis salutaribus moniti.

III. Mais, selon d’autres, le canon contient seulement six parties. La seconde commence à In primis ; la troisième à Communicantes ; la quatrième à Hanc igitur ; la cinquième à Supplices, te rogamus ; la sixième à Oremus, proeceptis.

IV. Il en est aussi qui disent que le canon a seulement cinq parties, et en vertu de cette opinion ils terminent chacune de ces parties en ces termes : « Par notre Seigneur Jésus-Christ, » pour donner à entendre par là que la prière des fidèles représente les cinq parties de la passion du Seigneur, ce dont on a parlé à la fin de la préface de cette partie.

V. Le canon commence donc par ces mots : Te igitur, qui en sont la première partie. Igitur se traduit par certainement. En disant ces mots, le prêtre parle à Dieu comme s’il était présent ; ou bien igitur est une continuation de ce qui précède, comme si le prêtre disait : « Tu es le Dieu saint ; donc (igitur), « Père très-clément, très-illustre, au cœur très-large, c’est-à-dire très-miséricordieux, ou bien qui éclaircit l’esprit. » Car l’esprit s’éclaircit lorsqu’il sent que Dieu lui est propice. En prononçant ces paroles, le prêtre s’incline devant l’autel, afin de montrer que Pierre se baissa pour regarder dans le tombeau. Cette inclinaison du prêtre, au commencement du canon, marque encore l’humilité du Christ dans sa passion et aussi le respect avec lequel le prêtre s’approche du mystère de la croix. Ces paroles montrent que, de même que le grand-prêtre de l’ancienne loi tournait son visage vers le propitiatoire, comme on l’a dit dans la préface de cette partie, ainsi notre prêtre doit avoir le cœur tourné vers la clémence de Dieu ; et que, de même que le pontife entrait dans le saint des saints une fois chaque année, couvert du sang d’un bouc ou d’un veau, ainsi le Christ, couvert de son propre sang, est entré une fois dans le saint des saint de l’éternité, après avoir accompli la rédemption ; ainsi le ministre de nos autels entre couvert de sang dans le saint des saints, chaque fois que, portant dans son esprit le souvenir du sang du Christ, il commence secrètement les saints mystères, et il doit non-seulement avoir ce souvenir dans l’esprit, mais encore se munir du signe de la croix (dont on parlera bientôt), parce qu’il raconte la passion du Christ.

VI. Le prêtre dit ensuite : Supplices, c’est-à-dire humiles : « Nous te supplions humblement de recevoir, » c’est-à-dire d’avoir pour agréable ; » et en même temps il baise l’autel en considération de la passion, montrant ainsi par cette action qu’il y compatit.

VII. C’est avec raison que le même jour que la foule acclama les louanges du Christ, savoir, la dixième lune du premier mois, époque à laquelle, d’après la loi, on offrait chez les Hébreux l’agneau figuratif (typicus), Jésus-Christ, le véritable Agneau, entra dans Jérusalem, et que ses ennemis cherchèrent par toutes sortes de ruses à le faire condamner à mort. Trois personnes le livrèrent au trépas : d’abord Dieu, pour notre salut, ce qui a fait dire à l’Apôtre : « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré à la mort pour nous tous. » Ensuite, ce fut Judas qui livra le Christ, comme on lit dans saint Mathieu : « Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer aux Juifs. » Enfin, le Christ fut livré à Pilate par les Juifs, comme on lit en saint Jean : « Ceux de ta nation, et les princes des prêtres, t’ont livré entre mes mains. » La première tradition fut un effet de la grâce, parce qu’il nous aima et se livra pour nous. La seconde fut l’effet de l’avarice, parce que Judas se fit compter par les Juifs trente pièces d’argent. La troisième fut le résultat de la haine. Pilate savait bien que les Juifs lui avaient livré le Christ par un sentiment de haine. Dieu donc nous a livré son Fils en pur don ; Judas, en échange d’un présent ; le Juif, comme un sacrifice sans tache.

VIII. C’est pour marquer cela que le prêtre fait trois signes de croix sur l’hostie et sur le calice, en disant : « Ces dons, ces présents, ces saints sacrifices sans tache, » comme s’il disait : « Nous t’offrons, Père très-clément, ces dons, ces présents, ces saints sacrifices, pour rappeler que Dieu a livré son Fils en pur don, que Judas l’a trahi pour un présent, que le Juif l’a livré comme un sacrifice sans tache : tous trois ont livré le Christ à la mort, à la mort de la croix. » Deuxièmement, on fait aussi ces trois signes de croix en considération de Celui qui est un Dieu en trois personnes, par la puissance duquel a lieu le changement du pain et du vin. Troisièmement, pour figurer la triple union qui se fait en nous quand nous recevons le Sauveur. Quatrièmement, en mémoire des trois crucifiements du Christ ; le premier par le désir de ceux qui le poursuivaient, dont saint Jean dit : « Les princes des prêtres et les pharisiens s’assemblèrent, etc. » Le second crucifiement eut lieu par les clameurs de la foule, dont saint Marc dit : « Ils criaient encore plus fort : Crucifie-le ! » Le troisième crucifiement, ce fut quand on cloua les mains et les pieds du Christ sur la croix, « Ils le crucifièrent, » dit saint Luc. Cinquièmement, ces trois signes de croix marquent les temps qui précédèrent la loi, et que l’on distingue en trois époques, savoir : depuis Adam jusqu’à Noé, depuis Noé jusqu’à Abraham, depuis Abraham jusqu’à Moïse. Pendant ces trois époques, le justes représentèrent le Christ dans leurs sacrifices : Abel en offrant un agneau, Melchisédech en offrant du pain et du vin, et Abraham en offrant son fils. Mais, en disant les trois parole, précitées, on ne dit pas ceci ou cela, mais on loue une seule chose en lui donnant divers noms à cause de sa grandeur ; c’est un don que Dieu nous fait, un présent que nous recevons, un sacrifice que nous offrons. Le Père a donné, le Fils a offert, l’Esprit saint a reçu ; ce qui a fait dire à l’Apôtre : « Le Christ s’est offert à Dieu par l’Esprit saint, comme une victime sans tache. » Chaque personne de la Trinité a donné, offert, et reçu ; mais pour établir une distinction entre les attributs de chacune de ces personnes, on dit que le Père a donné à cause de son autorité, que le Fils a offert à cause de son humilité, et que l’Esprit saint a reçu à cause de sa bonté.

IX. Or, ces sacrifices sont en même temps des dons et des présents : ce sont des dons que Dieu nous a faits pour notre entretien ; ce sont des présents que nous offrons à Dieu pour le louer. Car tout ce qu’on offre sur les saints autels s’appelle à la fois présents et dons ; d’où vient que le Seigneur dit, dans l’Évangile : « Avant d’offrir ton présent devant l’autel, vas te réconcilier avec ton frère. » Daniel dit à Balthazar : « Que tes présents soient pour toi, et fais don à un autre des honneurs de ta maison » (XIII, q. v). On lit ailleurs : « Le Seigneur regarda favorablement Abel et ses présents. » On appelle ces dons et ces présents sacrifices, parce qu’on les sacrifie et parce qu’on les offre pour nos péchés, afin qu’ils nous rendent saints (sacros efficiant). C’est pourquoi le peuple dit, en parlant du pontife, qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés. La répétition des mêmes mots est un exercice de pieuse dévotion et la louange de l’ineffable sacrement que l’on appelle avec justice l’Eucharistie, comme on le dira dans la sixième partie du canon aux mots : Qui pridie, quam pateretur. A proprement parler, on fait un présent à un homme, un don à Dieu. Car on appelle présents les choses que l’on donne ou que l’on reçoit avec les mains. Le mot don se rapporte au pain, dans lequel il y a de la farine et de l’eau, et celui de présent au vin, dans lequel il y a du vin et de l’eau. Les saints sacrifices se composent de dons et de présents, selon saint Augustin : « Nous offrons des dons, quand nous nous offrons nous-mêmes à Dieu, et nous donnons des présents quand nous nous souvenons de ses bienfaits ; nous lui présentons des sacrifices sans tache lorsque nous nous humilions devant lui et que nous le louons. » Voir là-dessus le canon Comperimus (De consec., d. ii).

X. Et remarque que l’on dit au pluriel des dons, des présents, des sacrifices, parce que le pain et le vin, avant d’être consacrés, sont des espèces diverses de substances, et que ces substances sont diverses d’espèces ; mais, dès que la consécration céleste est descendue sur le pain et le vin, quoique les espèces demeurent, cependant les substances sont changées, et, quoique contenant divers éléments, elles ne renferment pourtant qu’un seul Dieu, lequel est contenu sous l’une et l’autre espèces, bien que les deux substances ne se changent pas en lui, comme on le montrera ci-après d’une manière plus détaillée.

XI. On appelle aussi ces dons et ces présents saints et sans tache, parce que le pain et le vin sont rendus saints dans le très-saint corps et dans le sang immaculé du Christ. On ne leur donne pas l’épithète d’illibata dans le sens de choses qui n’ont pas encore été goûtées, mais plutôt dans le sens d’immaculées, parce qu’il faut les offrir avec un cœur et un corps sans tache (sine macula) ; car il faut que le cœur soit pur de toute iniquité, et le corps de toute souillure, avant qu’on les offre tous deux, parce que, comme dit l’Apôtre (De consec., d. ii. Qui cœlare, et c. seq.) : a Quiconque mangera le pain et boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l’homme donc s’éprouve lui-même et qu’il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice ; car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit sa propre condamnation. » On appelle ces dons et ces présents illibata, c’est-à-dire sans tache, à l’exemple de l’agneau pascal immaculé, lequel représente le Christ, qui est sans tache, c’est-à-dire sans rouille. Illibata veut encore dire que ces dons et ces présents sont incorruptibles, non pas que la substance du pain et du vin ne puisse être corrompue, mais parce que le corps et le sang du Fils de Dieu, auxquels les espèces sont déjà changées d’une substance en une autre par la vertu des paroles divines, ne peuvent être corrompues. C’est ce qui a fait dire au Psalmiste : « Tu ne souffriras point que ton Saint soit sujet à la corruption. » Troisièmement, ces dons et ces présents sont dits illibata, pour montrer qu’aucun homme étranger à la foi ne doit en approcher, comme on le dira dans la troisième partie du canon, au mot : Communicantes.

XII. Il y a trois sacrifices dans l’Église, que figurent lei trois sacrifices que l’on offrait dans l’Ancien-Testament comme on l’a dit dans la préface de cette partie.

XIII. Le prêtre dit ensuite : « que nous t’offrons, premièmièrement, etc. » C’est avec raison que le pontife de la loi priait en entrant dans le saint des saints, comme on l’a dit dans la préface de cette partie, et le Christ, avant sa passion, pria son Père de le glorifier et de conserver ses disciples, et même, maintenant qu’il est assis à la droite du Père, il intercède pour nous, de même, notre prêtre, à l’exemple d’Aaron et du Christ, adresse à Dieu ses supplications pour toute l’Eglise, qui se compose des prélats et des fidèles qui leur sont soumis. Quoiqu’un seul prêtre offre un seul sacrifice, il dit cependant au pluriel : « nous offrons » (offerimus), parce que le prêtre ne sacrifie pas seulement en son nom, mais au nom de toute l’Eglise. C’est pourquoi, dans le sacrement du corps du Christ, un bon prêtre n’ajoute rien et un mauvais prêtre ne retranche rien, comme on l’a dit dans la préface de cette partie.

XIV. C’est l’occasion de rechercher ici à qui, pour qui, comment et pourquoi nous devons offrir le sacrifice de l’autel. Nous pouvons clairement tirer ces quatre solutions du canon même. A qui ? A Dieu seul, c’est-à-dire à l’indivisible Trinité. Pour qui ? Pour la sainte Église catholique, c’est-à-dire pour tous ceux qui ont la vraie foi (orthodoxis). Comment ? Dans une foi unique, c’est-à-dire dans la communion des saints. Pourquoi ? Pour les biens du corps, de l’esprit et de l’éternité, et pour tous en vue de Dieu. A qui ? On le voit par ces paroles : « Ils rendent leurs vœux à toi, Dieu éternel, vivant et véritable. » Pour qui ? Les paroles suivantes nous le disent : « Pour ta sainte Église catholique. » Comment ? Le voici : « Participant à une même communion, et honorant la mé moire, etc. » Pourquoi ? C’est « pour la rédemption de leurs âmes, pour l’espérance de leur salut et de leur conservation. » On offre le sacrifice de louanges pour tous les fidèles en général, et en particulier pour certaines personnes, c’est-à-dire pour les prélats, qui, selon l’Apôtre, sont élevés en dignité, et pour les hommes et les femmes qui leur sont soumis, pour les prêtres et pour les assistants, pour nous et les nôtres. Il est fait mention des prélats et de ceux qui leur sont soumis dans ces paroles du canon : « avec ton serviteur, notre Pape, et tous les observateurs de la vraie foi. » Relativement aux hommes et aux femmes, le canon dit : « Souviens-toi, Seigneur, de tes serviteurs et de tes servantes. » Pour les prêtres et les assistants, il est dit : « de tous ceux qui assistent à ce sacrifice et qui te l’offrent. » Pour nous et les nôtres, il est dit : « pour eux-mêmes, et pour tous ceux qui leur appartiennent. » C’est ainsi qu’on doit expliquer ces mots : « que nous t’offrons premièrement, » c’est-à-dire principalement « pour ta sainte Église catholique, » répandue sur toute la surface du globe, mais unie par les sacrements de la foi ; que, c’est-à-dire afin que tu daignes lui donner la paix, pour qu’elle ne soit pas troublée par les hérétiques et les schismatiques, « et la maintenir dans l’union, » elle qui est dispersée au milieu, des infidèles et des païens. Ou bien, on veut dire ici qu’il faut prier pour ceux qui sont désunis entre eux, et l’on ajoute : ce Et daigne aussi la garder des vices et des démons, et la gouverner dans la prospérité et dans l’adversité. »

XV. Il semble pourtant que donner la paix ce soit la même chose que maintenir dans l’union, et que garder soit synonyme de gouverner. Car le Christ donne la paix aux fidèles, quand il maintient leurs esprits dans l’union, afin que, la charité étant répandue de toutes parts sur eux par l’Esprit saint, toute la multitude de ceux qui croient n’ait qu’un cœur et qu’une ame (Extra De sum. Trin., c. ii). Le Christ garde les fidèles, en les gouvernant au milieu des périls de ce monde, quand il leur envoie du secours de son Saint, et que de la montagne de Sion il est leur défenseur. Quoique, dans l’Apocalypse, sept églises soient nommées, cependant il n’y a qu’une colombe dans le Cantique des cantiques. La Sagesse s’est bâti une maison, elle a taillé sept colonnes.

Il n’y a qu’une Église, distribuée en sept ordres ou marquée de sept onctions, à laquelle le Christ même donne la paix, et qu’il mantient dans l’union.

XVI. C’est encore le Christ qui garde et gouverne l’Église, lui qui, pour la gouverner et la défendre, a prescrit à tous les hommes d’être gouvernés par un seul homme, comme tous les membres du corps sont gouvernés par la tête ; c’est pour ce chef suprême que l’on prie, quand on dit : « avec notre Pape, ton serviteur, » paroles que le pape Clément a ajoutées au canon. Car, comme dit le pape Pélage, il est évident qu’ils sont séparés du monde entier, ceux qui, pour quelque dissentiment, ne font pas mémoire, dans la célébration des saints mystères, du Pontife apostolique, suivant la coutume générale ; mais ceux qui n’appartiennent pas au diocèse de Rome doivent aussi prier pour leur pontife, afin de garder l’unité de l’esprit dans le lien de la paix, et c’est pourquoi ils doivent dire les paroles suivantes, savoir : « et avec notre prélat. » Cependant, quand le pontife célèbre en personne les saints mystères, il ne doit pas dire ces mots. C’est par une tradition nouvelle que certains prêtres ajoutent la mention du prélat et du roi, et c’est pour montrer que, quand on prie pour les prélats, on doit aussi prier pour le prince, comme l’enseigne l’Apôtre dans sa première épître à Timothée, chap. ii.

XVII. « Je demande (dit-il) que tout d’abord on fasse des supplications, des oraisons, des demandes et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont constitués en dignité, afin que nous menions une vie calme et tranquille au milieu de tous les exercices de piété et de chasteté » (De consec., d. i. De hymnis, ad fin.), car il y a deux vies, savoir : la vie céleste et la vie terrestre ; la première, par laquelle l’ame vit de Dieu ; la seconde, par laquelle la chair vit de l’esprit ; ainsi, ce sont deux vies bien distinctes.

XVIII. Il y a deux puissances, celle de l’Église et celle du monde, la première qui gouverne l’esprit, la seconde le corps : la première de ces deux puissances est exercée par les clercs, et la seconde par les laïques (xvi d., Duo). Après ces deux puissances, il faut prier pour tous les fidèles qui vénèrent et pratiquent les deux fois, la foi catholique et la foi apostolique, par où l’on voit que les hérétiques et les schismatiques sont exclus de ces prières. Le nom d’orthodoxes est un titre de gloire, parce qu’ils glorifient Dieu en confessant la droite foi.