Rational (Durand de Mende)/Volume 1/Notice historique

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 1p. xi-xxxii).


NOTICE HISTORIQUE


SUR LA VIE ET LES ÉCRITS


DE GUILLAUME DURAND, ÉVÊQUE DE MENDE


SURNOMMÉ LE SPÉCULATEUR


(1230-1296).




§ I.


HISTOIRE DE SA VIE[1].

Guillaume Durand, le célèbre auteur de ce Miroir du Droit (Speculum Judiciale), qui l'a fait surnommer le Spéculateur (Speculator), et du Rational ou Manuel des Divins Offices, naquit, en 1230, à Puymisson, dans le diocèse de Béziers. Il reçut de sa famille, qui était distinguée dans le pays, le bienfait d’une solide et brillante éducation[2]. Livré particulièrement à l’étude du droit canonique et du droit civil, dont la vogue s’était rapidement propagée, depuis un siècle, en Italie et dans le midi de la France, il alla écouter les meilleurs maîtres ; il fréquenta surtout ceux de Montpellier, où les chaires de jurisprudence avaient déjà de la renommée. En 1254, c’est-à-dire à l’âge de vingt-quatre ans, il était clerc de l’église de Narbonne, et, même avant 1251, chanoine régulier de la cathédrale de Maguelone, qui était encore alors une ville, une ville épiscopale éloignée seulement de neuf ou dix lieues de son pays et où il fit ses premières études[3].

Il vint, à l’âge de vingt-cinq ans, assister pendant quelque temps aux leçons de l’Université de Paris, comme il nous l’apprend lui-même[4]. Ce fut dans les écoles de cette ville qu’il connût Jacques Savelli, depuis élevé sur la chaire de Saint-Pierre, sous le nom d’Honoré IV, et qui approuva son élection à l’évêché de Mende[5].

Le désir de se perfectionner dans la science de l’un et de l’autre droit le fit partir, en 1255, pour l’Italie[6], où naguère Etienne de Tournai, Alexandre de Saint-Gilles, Bernard Dorna, étaient allés étudier les lois : où la même pensée attira bientôt Jacques de Révigny, Jean de Moissac, Guillaume de Mandagot ; et où deux illustres professeurs de l’Université de Bologne, Bernard de Parme et Henri de Suze, depuis cardinal d’Ostie, le comptèrent parmi leurs disciples[7]. Il parvint, par les plus honorables épreuves, entre lesquelles il compte l’examen privé[8], alors usité dans cette école, au grade de docteur en droit canonique, et il se fît une telle réputation de savoir et de talent, qu’il fut chargé d’enseigner lui-même le droit à Bologne, et bientôt à Modène. Ce fut pendant son professorat public dans cette dernière ville qu’il rédigea des Commentaires sur le décret de Gratien[9].

En 1265, à l’âge de trente-quatre ans, estimé de plus en plus pour son mérite, occupé dès lors de rédiger son Miroir judiciaire[10] (Speculum Judiciale) il fut appelé[11], par le pape Clément IV, son compatriote et son protecteur, aux fonctions de chapelain apostolique et d’auditeur général du sacré palais. Il fut en même temps pourvu de deux canonicats honoraires, l’un dans la cathédrale de Beauvais, l’autre dans celle de Narbonne[12].

Après la mort de Clément IV, arrivée le 29 novembre de l’année 1286, Durand se trouvait à Viterbe quand les cardinaux procédèrent à l’élection d’un nouveau pape, Grégoire X, qui fut élu après trois ans d’interrègne. Durand, comme attaché à la cour pontificale, assista, en 1274, au concile de Lyon (le quatorzième concile général)[13], où l’on devait aviser aux moyens de secourir la Terre-Sainte et de faire cesser le schisme des Grecs. Déjà connu par ses travaux sur le droit, le chanoine de Beauvais et de Narbonne mérita la confiance des chefs du concile ; car il dit lui-même, plusieurs fois, qu’il fut au nombre des prélats chargés d’en rédiger les actes. Ce fut sous le pontificat de Grégoire X qu’il publia son Speculum Judiciale[14], qu’il dédia au génois Ottoboni de Fiesque, qui mourut en 1276, après avoir été pape quelques semaines sous le nom d’Adrien V, et au moment où il se disposait à élever au cardinalat l’auteur du Speculum[15].

Durand venait d’être pourvu du doyenné de l’église de Chartres (1279), lorsqu’il fut envoyé, en 1280, par les cardinaux réunis en conclave après la mort du pape Nicolas III, aux divers princes, seigneurs et villes d’Italie, pour les inviter à recevoir avec honneur Clémence, fille de l’empereur Rodolphe, fiancée au fils aîné de Charles, prince de Salerne.

Durand, jusqu’alors connu et honoré comme prélat et jurisconsulte[16], avait été chargé, dès la seconde année de Nicolas III (1278), en qualité de légat, d’une part dans l’administration spirituelle et temporelle du patrimoine de saint Pierre ; il continua de se montrer propre à ce ministère difficile pendant tout le pontificat de Nicolas II, celui de Martin IV, en 1281 ; celui d’Honoré IV, élu en 1285 ; et sous Boniface VIII, élu dix ans après. Guillaume Durand, investi de la confiance d’une longue suite de pontifes, acquit la réputation d’un des hommes les plus énergiques et les plus habiles parmi les chefs du parti français qui secondèrent alors les successeurs de saint Pierre dans leurs efforts pour établir leur autorité sur la Romagne et sur la Marche d’Ancône.

Nous ne suivrons pas Durand de Mende au milieu de sa carrière politique et diplomatique. M. Le Clerc a raconté avec un grand intérêt, et toujours appuyé sur des documents certains, cette partie, l’une des plus belles et des plus brillantes de sa vie ; nous nous contenterons donc de renvoyer à son excellent travail.

Les fonctions dont le Saint-Siège chargea Durand ne furent pas seulement spirituelles ; elles devinrent plus d’une fois militaires. Le futur auteur du Rational nous explique lui-même quelle était la nature de sa charge de gouverneur de la Romagne, dont il devint comte eft 1284, après la mort de Jean de Epa.

« Les paroles mêmes de Durand, dit M. Le Clerc, sont trop importantes…… pour ne pas être citées[17] : « Un clerc peut être préposé à la conduite d’une juste guerre, non pour commander directement à des hommes de sang, mais pour répondre aux soldats, fournir l’argent, tenir les traités, rendre les sentences, disposer toutes choses, comme nous avons fait nous-même dans la guerre que l’Église de Rome a soutenue en Romagne contre des cités révoltées. »

C’est à cette époque, et en 1284, que l’auteur du Speculum, qui possédait, dit Cimarelli[18], une riche abbaye dans le territoire de l’Apennin, » fit construire à ses frais, dans la plaine et à la place du fort delle Ripe, détruit par les peuples d’Urbin, acharnés gibelins, le château qui, de son nom, s’est appelle longtemps Castel-Durante[19], jusqu’au moment où le pape Urbain VIII, en 1635, en fit la ville épiscopale d’Urbania, sur le Métro (l’ancien Métaure), à trois lieues d’Urbin.

En 1285, Durand fut appelé, par le vœu du chapitre de Mende, à gouverner cette église ; « la maturité de l’âge, la gravité des mœurs, la science des lettres, » dit la bulle d’Honoré IV, le rendaient digne de ce choix. Comme il était absent de France en ce moment, son sacre fût différé jusqu’au mois de mai de l’année 1287 ; le 16 de ce mois, il reçut l’onction dans l’église cathédrale de Clermont. Trois ans auparavant (1284), il avait publié son Rational des Divins Offices et le Répertoire du Droit canonique (Repertorium juris canonici) enfin, revu complètement son Speculum.

Dans cette nouvelle charge, Durand, défenseur toujours zélé des intérêts spirituels et temporels de Rome, qu’il servait et qu’il défendait de sa plume et de son bras depuis plus de trente ans, Durand meurt dans la capitale du monde catholique, où l’avaient appelé les intérêts de l’Église, le 1er novembre de l’année 1296, âgé de soixante-six ans.

Il fut enterré dans l’église dominicaine de la Minerve, à Rome. Son épitaphe, gravée sur une table de marbre au pied de la tombe de ce grand évêque, est si précieuse par les détails historiques et littéraires qu’elle donne sur Guillaume Durand, que nous allons la traduire tout entière, d’après la leçon d’Echard et de Sarti, plus correcte que les autres[20].

« Ici repose un excellent docteur, l’évéque de « Monde, Guillaume Duranti[21], la règle des mœurs.

Une vertu éclatante, et toute la candeur du pur ce amour, se joignirent en lui à la profondeur des conseils, à la beauté de l’extérieur, à la sérénité de l’ame. Calme au milieu des orages du monde, pieux, grave en paroles, modeste dans sa démarche, il combattit, lion terrible, les ennemis de la foi. Il dompta des peuples indomptés, repoussa les rebelles par le fer, et contraignit les vaincus d’obéir à l’Église. Témoin la Romagne, au temps de Martin IV, se soumettant au sceptre du prélat devenu comte belliqueux ; c’est lui qui a publié le Répertoire du Droit, le Miroir du Droit, le Pontifical des Évêques, le Rational des Offices Divins. Il a instruit le clergé par ses écrits, et l’a dirigé par ses statuts ; il a expliqué aux peuples, par une glose perpétuelle, les constitutions de Grégoire X et de Nicolas, et, aux yeux des étudiants, il en a fait briller les pensées profondes de la plus vive lumière. Cet homme si digne de gloire naquit en Provence, à Puymisson, au diocèse de Béziers. La cour d’un pape illustre l’appela, tandis qu’il se reposait de ses travaux dans son évêché de Mende ; ce Boniface VIII voulut l’élever plus haut, mais l’évêque refusa d’être archevêque de Ravenne. Toujours invincible, il fut comte, et enfin marquis. Revenu à Rome l’an du Seigneur 1296, il y trouve la mort, qui l’a conduit à ce tombeau de la Minerve, pendant la fête du premier jour de novembre (la Toussaint). Voilà pourquoi le prélat jouit maintenant ici de la vie céleste avec tous les saints, et on célèbre pour lui le sacrifice à perpétuité dans cette chapelle. »

Une autre inscription plus courte, tracée sur la tombe même, porte ces mots : Hoc est sepidchrum dni [domini] Guilielmi Durati epi [Duranti episcopi] Mimatensis. Et au-dessous : Johannes filius magistri Cosimati [Cosimato] fecit hoc opus.


§ II.


SES ÉCRITS.


Durand de Mende a réuni dans sa vie toutes les gloires, celle du prêtre et du guerrier, du diplomate habile et du théologien subtil. Doué d’un génie encyclopédique, chacun de ses ouvrages est un traité complet de la matière sur laquelle il écrit ; mais le droit et la liturgie semblent s’être partagé les instants trop courts que ses fonctions lui permettaient de consacrer a l’étude et à la composition. Renfermés dans les bornes étroites d’une simple Notice historique et littéraire, nous passerons rapidement en revue ses nombreux écrits, ne nous arrêtant surtout qu’à l’examen de son Rational, dont nous donnons pour la première fois la traduction.


Speculum Judiciale.

Le premier ouvrage de Durand de Mende est le Miroir Judiciaire ou Miroir de Droit (Speculum Judiciale) ; car c’est ainsi que l’auteur lui-même a plusieurs fois nommé son principal ouvrage de jurisprudence, quoique l’usage ait prévalu de l’intituler : Speculum Juris. Ce titre lui a valu le surnom de Speculator (Spéculateur ou Contemplateur), qu’il a conservé jusqu’à ce jour.

Voici le plan de ce grand traité ; c’est Durand lui-même qui l’indique en ces termes[22] : « Je veux former, dit-il, un Miroir judiciaire, où les juges, les avocats, les notaires, les parties, les témoins et tous les autres puissent voir comment, dans les procès ordinaires et extraordinaires, civils et criminels, et dans chaque point de chaque cause, il leur importe de se conduire pour s’acquitter exactement de leurs devoirs. » Cet immense ouvrage est divisé en quatre livres ; c’est, en quelque sorte, une grande encyclopédie, où toutes les questions du droit sont traitées, développées et présentées sous toutes leurs faces.

On ne saurait dire quelle faveur universelle accueillit ce grand ouvrage ; trente-quatre éditions, faites depuis 1460 environ jusqu’à la fin du seizième siècle, disent assez le succès qu’eut ce livre en Italie, en France, en Angleterre et en Allemagne, où ses nombreux manuscrits enrichissent les principales bibliothèques.


Repertorium Juris Canonici.

Appelé aussi quelquefois Breviarium Aureum ; c’est un Manuel de droit canonique divisé en cinq livres. Les éditions du Repertorium sont nombreuses.


In SS. Lugdun. Concil. Commentarius.

C’est un commentaire sur les constitutions promulguées par Grégoire X au Concile de Lyon, en 1274, et insérées plus tard par Boniface VIII, en 1299, dans le Sexte ou sixième livre des Décrétales. Cet ouvrage n’a eu qu’une édition, donnée, en 1569[23], par Simon Maiolo, jurisconsulte d’Asti, et depuis évêque de Volturara, dans la Capitanate. In-4° de cent sept feuilles de trente-six lignes chaque ; rare.


Rationale Divinorum Officiorum.

Nous sommes arrivés à l’un des plus célèbres ouvrages de Guillaume Durand, à celui qui est intitulé dans les manuscrits et les éditions : Rationale Divinorum Officiorum, le Rational ou le Manuel (Enchiridion) des Divins Offices, qu’il acheva en 1284.

Cet ouvrage, que nous avons voulu traduire, s’ouvre, comme les autres grands ouvrages de l’auteur, par une assez longue préface, où il explique ses intentions et son plan. Il est à remarquer qu’il s’y nomme « Guillaume, appelé évêque de Mende par la seule indulgence de Dieu » (sola Dei patientia) ; la formule, Sanctœ Sedis apostolicœ gratia (par la grâce du Saint-Siège apostolique), n’était pas encore introduite. Plus loin, nous trouvons une pensée hardie, et qui nous explique en deux mots le but et la raison des explications mystiques qui abondent dans son livre : Quod in his (rebus ecclesiasticis) ratione caret, extirpandum : « Il faut arracher des cérémonies de l’Église celles qui n’offrent aucun sens. »

Le but de Durand de Mende, en écrivant son Rational, est d’instruire à la fois le clergé et les fidèles, et de détruire l’effet de cette triste parole du prophète : Sicut populus, sicut sacerdos. Ce que l’on pourrait traduire : « Tel prêtre, tel peuple. »

L’ouvrage, ou plutôt l’encyclopédie liturgique de l’évêque de Mende, se divise en huit livres, subdivisés eux-mêmes en un certain nombre de chapitres, dont nous croyons utile de reproduire ici les titres, pour faire embrasser d’un seul coup d’œil au lecteur l’horizon de l’œuvre de Durand, et lui en faire bien comprendre toute l’importance.

PREMIER LIVRE.

1. De l’église et de ses parties. — 2. De l’autel. — 3. Des peintures, des voiles et des ornements de l’église. — 4. Des cloches. — 5. Du cimetière et des autres lieux saints, et consacrés par la religion. — 6. De la dédicace de l’Église. — 7. De la consécration de l’autel. — 8. Des consécrations et des onctions. — 9. Des sacrements de l’Église.

SECOND LIVRE.

1. Des ministres, des dignités ecclésiastiques et de leurs devoirs. — 2. Du chantre. — 3. Du psalmiste. — 4. Du portier, — 5. Du lecteur. — 6. De l’exorciste. — 7. De l’acolyte. — 8. Du sous-diacre. — 9. Du diacre. — 10. Du prêtre. — 11. De l’évêque.

TROISIÈME LIVRE.

1. Des vêtements ou des ornements de l’église, des prêtres, des pontifes et des autres ministres. — 2. De l’amict. — 3. De l’aube. — 4. De la ceinture ou cordon. — 5. De la stole (étole). — 6. Du manipule. — 7. — De la chasuble ou planète. — 8. Des chausses et des sandales. — 9. Du haut-de-chausses et du voile de tête. — 10. De la tunique. — 11. De la dalmatique. — 12. Du gant. — 13. De la mitre. — 14. De l’anneau. — 15. Du bâton pastoral. — 16. Du suaire ou mouchoir. — 17. Du pallium. — 18. Des quatre couleurs dont l’Église se sert dans les vêtements ecclésiastiques. — 19. Des vêtements de l’ancienne loi, ou de l’Ancien Testament.

QUATRIÈME LIVRE.

1. De la messe et de tout ce qui a lieu pendant la messe, etc., etc. — Cinquante-neuf chapitres sont consacrés par Durand à l’explication de toutes les parties de la messe et des cérémonies qui les accompagnent.

CINQUIÈME LIVRE.

1. Des divins Offices, tant de la nuit que du jour, en général. — 2. Ce que c’est que l’office ; de son institution et de ses parties. — 3. Des nocturnes. — 4. Des matines et des laudes. — 5. De prime. — 6. De tierce. — 7. De sexte. — 8. De none. — 9. Des vêpres. — 10. Des complies.

SIXIÈME LIVRE.

1. Des Offices des dimanches spécialement, et de certaines féries et festivités du Seigneur, et des jeûnes des Quatre-Temps. — Le tout forme cent quarante-trois chapitres.

SEPTIÈME LIVRE.

1. Des festivités des saints. — 2. De saint Fabien et de saint Sébastien. — 3. De sainte Agnès. — 4. De la conversion de saint Paul. — 5. De saint Julien. — 6. De la bienheureuse Agathe. — 7. De la Purification de sainte Marie. — 8. De la chaire de saint Pierre. — 9. De l’Annonciation de la vierge Marie. — 10. Des saints apôtres Philippe et Jacques. — 11. De l’Invention de la sainte Croix. — 12. De la révélation de saint Michel. — 13. De saints Gervais et Protais. — 14. De saint Jean-Baptiste. — 15. De saints Pierre et Paul. — 16. Des sept frères. — 17. De saint Jacques. — 18. Des sept dormants. — 19. De la fête de saint Pierre-aux-liens. — 20. Des Machabées. — 21. De l’invention de saint Etienne. — 22. De la Transfiguration du Seigneur. — 23. De saint Laurent. — 24. De l’Assomption de la glorieuse vierge Marie. — 25. De saint Barthélémy, apôtre. — 26. De la décollation de saint Jean-Baptiste. — 27. De saints Félix et Audact. — 28. De la Nativité de la bienheureuse Marie. — 29. De l’Exaltation de la sainte Croix. — 30. De la fête de saint Mathieu, apôtre et évangéliste. — 31. De saint Maurice et ses compagnons. — 32. De la fête de saint Luc, évangéliste. — 33. De la fête des apôtres Simon et Jude. — 34. De la fête de tous les Saints (la Toussaint). — 35. De l’office des Morts. — 36. Des quatre Couronnés, martyrs. — 37. Du bienheureux Martin, évêque et confesseur. — 38. Du bienheureux André, apôtre. — 39. Du bienheureux Nicolas. — 40. Du vénérable Bède, prêtre. — 41. De saint Thomas, apôtre. — 42. De saints Etienne et Jean, évangéliste, et des Innocents. — 43. Des apôtres. — 44. Des évangélistes. — 45. Des martyrs. — 46. Des confesseurs. — 47. Des vierges. — 48. De la fête et de l’office de la dédicace de l’Église.

HUITIÈME LIVRE.

1. Du comput et du calendrier, et de ce qui s’y rapporte. — 2. De l’année solaire. — 3. Ce que c’est que l’année solaire. — 4. Du mois. — 5. De la semaine. — 6. Du jour. — 7. De l’année lunaire. — 8. Des phases de la lune. — 9. De l’épacte. — 10. De l’embolisme. — 11. Du nombre d’or. — 12. Du terme pascal. — 13. Du cycle.

On voit, d’après cette rapide analyse, l’intérêt immense que renferme l’œuvre capitale de l’évêque de Mende. Si l’on veut juger de son érudition, on n’a qu’à lire l’épilogue qui est à la fin de son Rational, et où il dit que c’est avec le secours de divers autres ouvrages qu’il a composé le sien ; ex diversis aliorum libellis et commentariis. Parmi les écrivains profanes, Cicéron, et parmi les auteurs ecclésiastiques, saint Augustin, saint Jérôme, saint Ambroise, Boëce, Isidore de Séville ; Paul, diacre ; saint Grégoire, saint Venance-Fortunat, le vénérable Bède, Alcuin, saint Pierre-Damien, saint Bernard, la Somme de Guillaume d’Auxerre sur les divins Offices, Jean Beleth, les anciens Rituels, les Chroniques, les Vies des saints, les Constitutions des papes, d’après le Recueil de Gratien, et les cinq livres de Grégoire IX, etc., etc., etc., telles sont les sources intarissables où il a puisé. L’histoire, la légende et le mysticisme forment les trois quarts de cette belle encyclopédie liturgique, le dernier rayon de la symbolique au treizième siècle, que Durand de Mende résumait pour toujours dans un monument impérissable, que le Père Mariana nous semble avoir bien caractérisé en l’appelant « un ouvrage gigantesque, mais savant et pieux ; opus vastum, sed eruditum et pium. » C’est un livre à la fois instructif et édifiant, et qui réunit au plus haut degré les deux qualités que l’on doit exiger d’une œuvre qui a pour titre : Manuel des Divins Offices.

L’ouvrage de Durand (comme on pourra s’en convaincre par la Bibliographie liturgique que nous donnons à la fin de cette traduction) n’était pas le premier que l’on eût écrit sur cette matière si importante ; mais nous croyons pouvoir affirmer qu’il fut le dernier, non pas parce qu’après lui tout fut dit en fait d’érudition, mais il avait résumé à la fin du treizième siècle toutes les pensées et toutes les traditions religieuses les plus pures et les plus brillantes de cette belle époque de foi et de génie. Après Guillaume Durand, la liturgie et les œuvres dont elle fut le thème ne représentent que des recherches savantes et une controverse interminable, qui, comme tout ce qui est dispute et n’est plus foi, aigrit et divise au lieu d’adoucir et de réunir tous les fidèles dans un même foyer d’idées larges et généreuses, comme au temps de l’évéque de Mende. Les quatre-vingt-dix éditions et plus qu’eut le Rational, depuis la seconde moitié du quinzième siècle jusqu’à la fin du dix-septième[24] expliquent assez l’influence de ce livre merveilleux en France, en Italie, en Espagne, en Portugal, en Angleterre et en Allemagne. Les troubles excités par Luther et Calvin ne purent parvenir à arrêter un moment son essor ; car ce n’est pas le livre d’un seul homme, c’est le livre de tous, du savant comme de l’ignorant, de l’homme comme de l’enfant, de tous les âges commode toutes les classes. Voilà le monument qu’après plus d’un siècle d’oubli à peu près général, nous avons voulu faire reparaître aux yeux des fidèles. Les catholiques du dix-neuvième siècle sont les dignes successeurs de ceux du treizième, et, nous n’en doutons pas, ce livre a droit à toutes leurs sympathies religieuses et nationales.

Nous terminerons cette notice par quelques détails sur les autres ouvrages que l’on attribue à Durand de Mende, et qui sont inédits ou perdus.

On a longtemps attribué à Durand de Mende le Traité De Modo generalis concilii celebrandi, qui a été souvent allégué et même publié sous son nom, mais qu’il faut renvoyer au quatorzième siècle, et rendre au neveu du docte prélat, qui en est l’auteur.

Cependant, il eut part au Pontificale, resté manuscrit, espèce de Rituel des évêques, dont il parle lui-même[25], et dont son épitaphe rappelle le titre. Durand de Mende est aussi l’auteur de Constitutions synodales (Constitutiones synodales), dont nous avons perdu le manuscrit et que nous ne connaissons que par les citations qu’il en a faites[26]. Enfin, Pancirole[27] atteste qu’il a vu un manuscrit du Spéculateur, intitulé : Speculum legatorum.

Voilà les quelques documents que nous avons pu réunir sur les ouvrages inédits ou perdus de l’auteur du Speculum et du Rational.

Si nous rassemblons maintenant les jugements des différents siècles sur Guillaume Durand, pour en former un faisceau, nous verrons que Jean Villani, Léandre Alberti, Jérôme de Rubeis, Ghirardacci ne parlent de lui qu’avec un grand respect. Il fut commenté de son temps comme un ancien par des interprètes, tels que Jean d’André et Pierre Balde ; un disciple de ce dernier, Paul de Castro[28], transporté d’une admiration inexprimable pour les œuvres de Durand, s’écriait que le livre du Spéculateur était « un miracle de la nature, et qu’il suffisait pour gouverner toute la terre. » En Allemagne, Trithème[29] le proclame ce le jurisconsulte le plus habile, l’historien le plus attentif de la discipline ecclésiastique ; d’un génie subtil, d’une éloquence brillante. » Valentin Forster[30], après beaucoup d’autres, le regarde comme ayant mérité le surnom de « maître ou de père de la pratique ; magister, pater practicæ. »

En France, Antoine Mornac[31] l’appelait « le grand docteur français, summus doctor gallus ; » et le célèbre canoniste Pierre de Marca[32] le plaçait à côté de Pierre Lombard, le maître des Sentences. Sans parler de l’éloge que Laurière et Secousse[33] font de son Speculum Juris, Leibnitz[34] l’élève bien au-dessus des simples praticiens, en le nommant, avec saint Thomas, saint Bonaventure et Grégoire de Rimini, parmi les philosophes théologiens qui ont démêlé le plus subtilement les lois primordiales de notre nature[35]. Sarti[36] dit que, si l’on recueille ce qui reste de cette illustration presque effacée, on trouvera encore dans ce personnage d’un siècle regardé comme inculte une telle grandeur, que des siècles qui passent pour plus éclairés compteraient bien peu d’hommes vraiment dignes d’être mis en parallèle avec lui. À notre époque, M. de Savigny et M. le comte Beugnot s’accordent à voir dans le Speculum et le Repertorium de Durand, à côté des subtilités d’un esprit abondant et nourri dans la controverse scolastique, beaucoup de méthode, une science réelle et des vues souvent profondes[37]. Ils proclament que ces ouvrages, même aujourd’hui, sont une des sources les plus importantes de ce qu’ils appellent l’histoire dogmatique du droit[38].

Enfin, nous joindrons encore à la longue suite des jugements portés sur les œuvres de Durand celui de Dom Guéranger[39] et de M. l’abbé Pascal[40], sur l’ouvrage qui nous occupe plus spécialement : le Rational des Divins Offices.

« On peut, dit le docte bénédictin, considérer ce livre comme le dernier mot du moyen-âge sur la mystique du culte divin, et, s’il est si oublié aujourd’hui, il ne le faut attribuer qu’à cette triste indifférence pour les formes religieuses qui avait glacé nos pères, jusque-là qu’au dix-huitième siècle on a pu renverser, en France, toute l’ancienne liturgie, et en substituer une nouvelle sa, ns que les populations s’en soient émues… Durand, dit plus haut Dom Guéranger, composa le fameux Rationale Divinorum Officiorum, dans lequel il explique tout l’ensemble de la liturgie, à l’aide des auteurs qui l’ont précédé, en ajoutant ses propres observations… Le livre de Durand est une Somme, il est vrai ; mais tout ce qu’il renferme doit être jugé dans ses rapports avec les traditions de l'antiquité… C’est une compilation des avis émis par les liturgistes qui ont précédé l’évêque de Mende, depuis l’âge des Pères de l’Église. »

« Nous avons de Durand, dit M. l’abbé Pascal, un des plus importants ouvrages sur la liturgie, connu sous le nom de Rationale Divinorum Officiorum, et qui le place parmi les plus illustres auteurs qui aient écrit sur l’Office Divin… Ce livre nous fait connaître l’ordre et l’économie de la liturgie de son temps, et, sous ce rapport, il est d’un grand prix. »

Après ces témoignages, il nous reste à terminer cette Notice en priant Celui sans le secours duquel toute science humaine n’est que vanité et déception, de répandre sur notre entreprise ses bénédictions les plus abondantes, afin que le double but que nous nous sommes proposé, en donnant pour la première fois la traduction de l’œuvre de Durand de Mende, soit rempli dans toute son étendue ; édification et instruction, telles senties deux qualités éminentes de ce beau livre. Puissions-nous avoir le bonheur de les voir dignement appréciées par tous les catholiques. C’est entre les mains de Dieu que nous remettons le succès de cette publication, entreprise pour la gloire de son auguste nom dans les cieux et de sa sainte Église sur la terre.



  1. On peut lire sur cet illustre personnage le beau travail que M. Victor Le Clerc lui a consacré dans le t. XX de l’Histoire littéraire de la France, commencée par les Bénédictins, et continuée par les membres de l’Institut (Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres). Cette savante notice forme 86 pages in-4o (p. 411 à 497). C’est aux précieuses recherches de M. Le Clerc que nous empruntons les quelques détails que l'on va lire sur la vie et les écrits de Durand de Mende. La biographie donnée par M. Le Clerc est le seul et unique monument qui consacre dans notre Histoire littéraire le souvenir de l'un des plus grands encyclopédistes du moyen-âge, et l'on doit être reconnaissant au savant académicien d’avoir su discuter si bien les bases de son travail et démêler enfin le vrai du faux dans les documents si nombreux et parfois si contradictoires dont il a su former un tout parfait avec autant d’érudition que d’intérêt.
  2. D. Vaissette ; Hist. de Langued., t. IV, p. 547-549.
  3. Ibid., t. II, p. 170, 606.
  4. Rational ; Divin Off., 1. VI, ch. 77, no 17.
  5. Du Boulay ; Hist. Univ., Paris, t. III, p. 473, 532.
  6. Sarti ; De Claris archigymn. Bonon. profess., t. I, part. 1, p. 291. — Hist. littér. de la Fr., t. XV, p. 526 ; t. XVI, p. 532. — Sarti ; ibid., p. 126, 127. — Hist. littér. de la Fr., t. XVIII, p. 137. — Sarti ; ibid., p. 245, 407. — Id., ibid., p. 387.
  7. Tiraboschi ; Storia delia lett. Italian., 1. II, ch. 5, ii « 19, t. IV, p. 274
  8. Durand ; Specul. Jud., t. II, fol. 202, no 10.
  9. Savigny ; Hist. du droit rom. au moyen-âge, t. III, p. 153.
  10. Durand ; ibid., t. I, fol. 103, no 3.
  11. Specul., 1. II ; De appellat., § 7, t. Il, fol. 204, no 4.
  12. Ibid., t. II, fol. 206, no 4.
  13. In SS. Lugdun. concil. comment., fol. 6, verso. — Fleury ; Hist. eccl., liv. 86, n° 36. — Hist. littér. de la Fr., t. XIX, p. 318. — Ibid., p. 272.
  14. Specul., t. II, fol. 204, n° 4. — Altamura ; Bibl. dominican., p. 462.
  15. Joann. Andr. in Specul. addition., fol. 2.
  16. Sarti, 1. c, part. I, p. 388-392.
  17. Specul., 1. c, De Dispensat., § 4, n° 57, t. 1, fol. 30 verso.
  18. Leand. Albert., Italia, fol. 288 verso ; Venise, 1561. — Cimarelli, Istoria dello stato d’Urbino, p. 141 ; Brescia, 1642. — Maiolo, I, c. — Ughelli ; Ital. sacra, t. II, col. 881.
  19. Ughelli. 1, c, col. 881.
  20. Echard ; Scriptor. ordin. praedic, 1. 1, p. 481. — Sarti, I, c, p. 393.
  21. On trouve Durand appelé en latin : Guillelmus Durandus, Durandi, Durantes, Durantis ou Duranti ; et en français : Guillaume Durand, Durant ou de Durant, quoique le nom de Duranti lui soit aussi très-souvent donné. Nous avons adopté en latin Durandus, que nous rendons en français par Durand, nom sous lequel il est généralement plus connu. Nous joignons à la traduction de l’épitaphe, donnée par M. Le Clerc, le texte latin qu’il nous en a conservé :


    Hic jacet egregius doctor, praesul Mimatensis,
    Nomine Duranti Guilielmus, régula morura.
    Splendor honestatis, et casti candor amoris,
    Altum consiliis, speciosum, mente serenum,
    Hune insignibant. Immotus turbine mundi,
    Mente pius, sermone gravis, gestuque modestus,
    Extitit infestus super hostes more leonis.
    Indomitos domuit populos, ferroque rebelles
    Impulit, Ecclesise victos’servire coegit.
    Comprobat officiis, paruit Romania sceptre
    Belligeri comitis, Martini tempore quarti.
    Edidit in jure librum, quo jus reperitur.
    Et Spéculum juris, patrum quoque Pontificale,
    Et Rationale Divinorum patefecit. »
    Instruxit clerum scriptis, monuitque statutis.
    Gregorii déni, Nicolai scita perenni
    Glossa diffudit populis, sensusque profundos
    Scire dédit mentes corusca luce studentum.
    Quem memori laudi genuit Provincia dignum,

    Et dedit a Podio Missone diœcesis illum
    Inde Biterrensis. Praesignis curia papae,
    Dum foret ecclesiae Mimatensis sede quietus,
    Hunc vocat : octavus Bonifacius altius illum
    Promovet ; hic renuit Ravennae prœsul haberi.
    Fit cornes invictus simul hinc, et marchio tandem.
    Et Romam rediit Domini sub mille trecentis
    Quatuor amotis annis, tumulante Minerva.
    Subripit hunc festiva dies et prima novembris.
    Gaudia cum Sanctis tenet omnibus inde sacerdos,
    Pro que perpétue datur hac celebrare capella.

  22. T. I, fol. 3 verso, n° 26.
  23. A Fano, chez Jacques Moscardi.
  24. M. Victor Le Clerc, avec une patience d’érudit dont nos annales offrent peu d’exemples, a consacré neuf pages in-4o de son beau travail sur Durand de Mende à réunir les noms des villes et des imprimeurs, ainsi que la date des années auxquelles ont eu lieu les nombreuses éditions du Rational ; c’est un immense service rendu aux savants et aux bibliographes, et dont, pour notre part, nous nous faisons un devoir de le remercier bien vivement. Voy. Hist. littér. de la France, t. XX, p. 480 à 489, y compris quatre pages et demie consacrées à la savante notice des manuscrits de cet ouvrage. « C’est, dit M. Le Clerc en terminant sa précieuse biographie, le grand ouvrage le plus souvent imprimé après les livres saints, pendant le quinzième et le seizième siècles. » Ce livre, qui a longtemps passé pour le premier livre imprimé, fut publié pour la première fois à Mayence le 6 octobre 1459, par Jean Fust (ou Faust) et Pierre Schœffer de Gernsheim, qui, dans la souscription de la dernière page du texte, prennent les titres suivants : Per Johannem Fust, civem Moguntinum, et Petrum Gernssyhem, clericum, diœcesos ejusdem (*). Cette rare édition est en petites lettres de forme ou gothiques, sans chiffres, réclames ni signatures, avec initiales et sommaires en rouge ; grand in-folio de 160 feuilles sur 2 colonnes de 63 lignes ; elle n’a été imprimée que sur vélin, à l’exception d’un petit nombre d’exemplaires où quelques feuillets de papier se trouvent entremêlés. Le prix, dans ces derniers temps, a varié de 1, 050 fr. à 2, 000, 2, 700, 3, 400 fr. (V. loc. cit., Hist. littér. de la Fr., t. XX, p. 485.)



      (*) Une circonstance qui montre l’estime qu’on professait pour le Rational au quinzième siècle ne doit pas être omise : c’est que ce livre est le premier qui, ait été imprimé en caractères de métal à Mayence, en 1459. Il peut être agréable à nos lecteurs de connaître l’avis qu’on lit à la fin de ce volume : Præsens Rationalis Divinorum codex Officiorum venustate capitalium decoratus rubricationibusque distinctus, adinventione artificiosa imprimendi ac caracterizandi absque calami exaratione sic effigiatus et ad Eusebiam Dei industrie est consummatus per JOHANNEM FUST, civem MOGUNTINUM et PETRUM GERNZEIM, clericum diocesis ejusdem, anno Domini millesimo quadragentesimo quinquagesimo nono, sexto die octobris. « On voit par cette inscription, dit D. Guéranger, comment les souvenirs de la science liturgique s’unissent à l’une des plus grandes et des plus glorieuses entreprises de l’humanité. » Voy. loc. cit.



      Il existe une traduction du Rational, la seule que nous ayons en français ; c’est une paraphrase sans goût, faite par Jean Golein, carme, par l’ordre de Charles V, dit le Sage ou le Savant (Sapiens). Ce religieux retranche, ajoute, omet à dessein des passages entiers, dénature le reste; on ne sait enfin quel nom donner à cette perturbation que le bon frère a faite au milieu de l’œuvre si calme et si bien ordonnée de l’évêque de Mende. Jean Golein, peu content d’avoir souvent altéré et retranché, dans l’œuvre de Durand, des paragraphes entiers, s’est cru dispensé de traduire le huitième livre, et voici la singulière excuse qu’il en apporte : « Je laisse la huitiesme [partie] aux astronomiens, qui ont à ce plus saine spéculation. » Cela s’appelle trancher la difficulté, et nous ne savons alors si nous n’aimerions pas mieux la méthode du bon abbé de Marolles, qui essayait au moins de traduire, risque à remplacer la traduction des endroits difficiles par cette phrase naïve qui revient si souvent dans sa paraphrase de Grégoire de Tours : « Ici, je n’ai pas compris. » Ce livre n’est curieux que pour les détails qu’il renferme parfois sur l’état de la liturgie au quatorzième siècle. — A son apparition, le Rational, comme les autres ouvrages de Durand, fut traduit en espagnol, en allemand, et plus tard en italien.

  25. Rational, I. II, ch. 1, n° 38.
  26. Speculum Judiciale, t. I, fol. 147.
  27. Pancirol, in G. Dur.
  28. In I. Properandura, c. de Judic.
  29. Script, eccles., n° 482, p. 120.
  30. Hist. jur. rom., I. III, ch. 18, p. 627.
  31. Ap. Taisand ; Vie des jurisc, p. 175.
  32. Concord. sacerd. et imper., I. VI, c. 10, n° 4 ; I. IV, c. 15, n° 4 ; et Et. Pasquier, l. c.
  33. T. I, p. 90, 262, 268, etc.
  34. Leibnitii opera philoph., éd. de Berlin, 1840, part. I, p. 109.
  35. Videbam summos viros, D. Thomam, et S. Bonaventuram, et Guillelmum Durandum, et Gregorium Ariminensem, et tôt alios eorum temporum scriptores non paucas dedisse primæ philosophiæ propositiones admirandæ subtilitatis, quæ severissime demonstrari possint, etc. V. De vera methodo philosophiæ et theologiæ, édit. précitée des Œuv. de Leibnitz, par J.-Ed. Erdmann ; Berlin, 1840, gr. in-8o, part. I, p. 109.
  36. Ouv. cité, part. I, p. 386.
  37. M. de Savigny ; Hist. du Droit rom. au moyen-âge, t. IV, p. 189.
  38. M. le comte Beugnot ; Edit. de Philippe de Beaumanoir, t. I, p. xvi.
  39. Institutions liturgiques, par le R. P. dom Prosper Guéranger, abbé de Solesmes. 1840 et 1841, 2 vol. in-8o, t. I, p. 335, 356 et 357.
  40. Origines et Raison de la liturgie catholique, etc., par M. l’abbé J.-B.-E. Pascal, 1844, in-4o. V. col. 17, catalogue biographique, etc.