Hachette (p. 61-80).



VI

léontine devient terrible


À peine avait-elle achevé sa phrase, que Giselle ouvrit la porte.

« Ma tante, je viens vous souhaiter votre fête, dit-elle en s’avançant vers sa tante Noémi et lui présentant un magnifique bouquet.

noémi.

Merci, Giselle, de ta visite et de ton bouquet. Il est superbe.

giselle.

Papa me l’a choisi pour remplacer les fleurs que j’ai brisées hier chez mes cousins. Et je suis bien fâchée, ma tante ; je vous en demande bien pardon, ainsi qu’à mon oncle. »

Giselle embrassa sa tante et baisa la main de son oncle.

giselle.

C’est vous que j’ai le plus offensé, mon oncle. Je serais bien contente de vous entendre dire que vous me pardonnez.

pierre.

Je te pardonne de tout mon cœur, ma pauvre Giselle, et je souhaite que ton repentir soit sincère. Est-ce ta maman qui t’a envoyée, ou bien es-tu venue de toi-même ? »

Giselle hésita un instant, et répondit :

« C’est maman, mon oncle ; je n’aurais pas osé venir, si elle ne me l’avait dit.

noémi.

Pourquoi n’aurais-tu pas osé, Giselle ? Tu sais combien ton oncle est bon ! Il t’a pardonné tant de fois, et il aime tant ta maman !

giselle.

Oui, mais il n’aime pas papa.

pierre.

Il ne faut pas croire cela, ma fille ; je suis moins lié avec lui qu’avec ta maman, qui est ma sœur et mon amie d’enfance : mais l’aimer moins ne veut pas dire que je ne l’aime pas. N’as-tu pas aussi des excuses à faire à ta tante Laurence ?

giselle.

Maman ne me l’a pas dit.

pierre.

Mais ton cœur, si tu en as un, doit te le dire. »

Giselle parut indécise ; pourtant elle s’approcha de sa tante Laurence et lui dit avec une répugnance visible :

« Pardonnez-moi, ma tante.

laurence.

Je te pardonne, ma pauvre fille ; et que le bon Dieu te vienne en aide, pour te corriger et regagner notre affection à tous !

giselle.

Mon oncle, puis-je aller jouer avec Georges et Isabelle ?

pierre.

Vas-y, ma petite, et sois sage ; ne les taquine pas ; songe que tu as quelques années de plus qu’eux.

giselle.

Je serai bien sage, mon oncle. »

Giselle sortit. Pierre regarda sa femme et ses sœurs.

pierre.

Que pensez-vous du repentir de Giselle ? »

Noémi sourit et ne répondit pas.

Blanche voulut parler et ne dit rien.

Laurence secoua la tête et dit :

« Je ne le crois ni sincère ni profitable ; elle a obéi à Léontine parce qu’elle a vu qu’elle devait céder. Il paraît que la pauvre Léontine a eu du courage cette fois-ci, et qu’elle a maintenu la pénitence.

pierre.

Cette pauvre Léontine ! Dans quel état je l’ai trouvée hier ! Si elle pouvait continuer ce qu’elle a commencé, Giselle serait tout autre dans peu de mois.

laurence.

Elle a commencé tant de fois et jamais elle n’a persévéré. Giselle parvient toujours à faire ses volontés, et à se faire passer pour une innocente victime de notre cruauté.

noémi.

Il faut dire aussi que le père est si faible pour Giselle, qu’au lieu de soutenir Léontine, il la décourage sans cesse. Avec lui, Giselle a toujours raison.

pierre.

Et toi, Blanche, tu ne dis rien ?

blanche.

Que veux-tu que je dise, mon bon Pierre ? Je vois bien que vous avez tous raison ; mais j’aime beaucoup Léontine, et il m’est très pénible de la blâmer. D’ailleurs, Giselle est si fausse, que… »

Georges interrompit Blanche en ouvrant brusquement la porte.

georges.

Papa, papa, venez vite, s’il vous plaît ; toute l’eau s’en va ; nous ne pouvons pas fermer le robinet.

pierre.

Quel robinet ? Comment est-il ouvert ?

georges.

Le robinet du jardin, papa ; Giselle l’a ouvert ; elle ne peut plus le fermer.

pierre.

Ta bonne n’est donc pas avec vous ?

georges.

Si, papa ; mais elle a emmené Isabelle pour lui mettre d’autres bas ; ils sont tout mouillés.

pierre.

Giselle fait des siennes, à ce que je vois.

laurence.

Comme toujours ; elle ne fait que cela. »

Pierre sortit précipitamment avec Georges, qui courut en avant ; quand ils arrivèrent au robinet que M. de Néri avait fait placer pour arroser les fleurs du jardin, le chemin était inondé. Giselle cherchait à tourner le robinet ; elle l’avait ouvert avec peine ; mais l’eau la gênait pour le fermer ; elle coulait toujours aussi abondamment.

M. de Néri le tourna sans difficulté.

m. de néri.

Pourquoi as-tu ouvert ce robinet, Giselle ? Tu sais que je l’avais défendu.

giselle.

Ce n’est pas moi, mon oncle ; c’est Georges.

georges.

Non c’est toi qui as voulu.

giselle.

C’est pour t’aider, parce que tu le voulais.

georges.

Ce n’est pas vrai. J’ai dit : « Papa défend » ; tu as dit : « Ça ne fait rien ; il ne saura pas. »

giselle.

Tu es un menteur. Tu dis ça pour me faire gronder par mon oncle.

georges.

Non, je ne suis pas un menteur ; c’est toi qui es une méchante. Papa, ce n’est pas moi, c’est Giselle qui ment.

m. de néri.

Giselle, tu as fait une sottise ; au lieu de l’avouer, tu fais un mensonge et une méchanceté ; je ne veux pas que tu restes ici : va-t’en chez toi. »

Giselle devint rouge ses yeux étincelaient de colère ; elle fut sur le point de répondre avec emportement ; mais elle n’osa pas. Elle partit sans dire mot, et alla chercher sa bonne.

la bonne.

Vous voilà déjà prête à partir, Mademoiselle


Giselle cherchait à tourner le robinet.

Giselle ? Je croyais que vous deviez rester longtemps.
giselle, sèchement.

J’aime mieux voir maman.

la bonne.

Partons, alors vous avez eu quelque mauvaise affaire, à ce que je vois.

giselle.

Je n’ai rien eu du tout, et je vous prie de ne pas inventer des histoires pour me faire encore gronder.

la bonne.

Mon Dieu, Mademoiselle Giselle, je n’invente rien du tout ; je ne sais pas pourquoi vous vous mettez en colère. »

Giselle ne répondit pas et se mit en route, suivie de sa bonne, qui avait bien envie de se moquer de l’air furieux de Giselle, mais qui n’osa pas, de peur de la mécontenter et de perdre sa place. Il y avait eu déjà huit bonnes renvoyées par suite des plaintes de cet ange de douceur, et, comme nous le savons déjà, la bonne avait sa mère à soutenir et sa vie à gagner.

M. de Néri ramena Georges à sa bonne ; elle achevait d’habiller Isabelle, et avait beaucoup d’humeur de ces toilettes toujours à recommencer.

m. de néri.

Annette, comment Isabelle s’est-elle mouillée ainsi, et pourquoi les avez-vous laissés jouer avec de l’eau ?

la bonne.

Monsieur sait bien que Mlle Giselle était là ; avec elle, Monsieur doit savoir que tout va à l’envers, il n’est pas possible de se faire obéir : elle vous lance des sottises, et puis elle entraîne les enfants, qu’elle pousse à faire mal.

m. de néri.

Giselle prétend que c’est Georges qui a voulu ouvrir le robinet du réservoir.

la bonne.

En voilà une fameuse invention ! Je pense bien que Monsieur n’y croit pas.

m. de néri.

Non certainement, parce que je sais que mon petit Georges ne ment jamais et que Giselle ment sans cesse. Tu vois, Georges, l’avantage de ne pas mentir ; on te croit toujours, et tu n’es jamais puni injustement.

georges.

Oui, papa, je suis très content ; je ne mentirai jamais.

isabelle.

Oui, papa, très content ; mentirai jamais.

m. de néri.

C’est bien, c’est bien, perroquette ; tu ne sais seulement pas ce que c’est que mentir.

isabelle.

Oui, je sais. Mentir, c’est dire non. »

M. de Néri se mit à rire, embrassa Isabelle et Georges, et retourna chez sa femme et ses sœurs, auxquelles il raconta ce qui s’était passé. Ils se séparèrent pour aller faire leur toilette.

Giselle était rentrée ; elle alla chez sa mère.

« Ma bonne petite maman, dit-elle en l’embrassant à plusieurs reprises, j’ai demandé pardon à mon oncle, à mes tantes, comme vous me l’aviez ordonné, mais je crains qu’ils ne m’aient point pardonnée.

léontine.

Pourquoi penses-tu cela, mon amour ? Ton oncle a été très bon pour toi hier.

giselle, tristement.

Oui, maman ; devant vous il est bon, parce qu’il craint de vous faire de la peine ; mais quand je suis seule, il me parle et il me regarde si sévèrement, que cela me fait peur. Tous là-bas sont sévères pour moi, j’en suis bien triste. Tout à l’heure encore, j’ai aidé Georges à tourner un robinet pour remplir son petit arrosoir ; Isabelle s’est mouillée, en se mettant trop près du robinet mon oncle a cru que je l’avais fait mouiller par méchanceté et il m’a renvoyée. Ce sont eux qui mentent et on croit que c’est moi.

léontine.

Ma pauvre petite chérie ! Ton oncle ne croit pas encore que tu sois corrigée ; mais je lui parlerai ; sois tranquille, ne te chagrine pas. »

Giselle fit semblant de pleurer.

léontine.

Ne pleure pas, mon amour, ne pleure pas, je t’en prie.

giselle, sanglotant.

Mon oncle ne vous croira pas ; il vous dira que j’ai été méchante ; vous le croirez, et vous me gronderez. Je suis si malheureuse quand vous me grondez ! Je vous aime tant, ma chère petite maman ! »

Giselle sanglota de plus belle ; Léontine était désolée ; elle l’embrassait, la serrait contre son cœur, l’appelait son cher ange, son cher amour ; enfin, elle lui promit de la croire, de ne pas écouter son oncle ni ses tantes, et de l’aimer comme auparavant.

Cette promesse arrêta le prétendu désespoir et les larmes feintes de Giselle ; elle embrassa sa mère et lui demanda une récompense pour lui avoir si bien obéi en demandant pardon à son oncle.

léontine.

Quelle récompense veux-tu, ma petite chérie ?

giselle.

Je veux que vous donniez un bal pour m’amuser.

léontine.

Un bal ! Mais, ma chère petite bien-aimée, tu es trop jeune pour aller au bal !

giselle.

Non, je ne suis pas trop jeune ; ma tante de Morlaix a dit l’autre jour qu’elle allait au bal à douze ans et qu’on l’admirait beaucoup.

léontine.

D’abord, douze ans c’est plus âgé que toi qui en as dix. Et puis, ta tante le disait pour prouver qu’elle avait été très mal élevée et qu’elle était ignorante, parce qu’elle n’avait pas eu le temps d’apprendre.

giselle.

Mais moi, je sais déjà beaucoup de choses ; et puis, je ne vous demande pas un bal tous les jours, seulement une fois, ma bonne chère maman ; vous seriez si bonne, je vous aimerais tant.

léontine.

Ma pauvre petite, comment veux-tu que je donne un bal ? Et que dirait papa ? Et pour quelle raison donnerais-je un bal ?

giselle.

Pour me faire plaisir, ma bonne petite maman. Est-ce que vous ne voulez pas faire plaisir à votre pauvre Giselle ?

Quant à papa, il ne dira rien, si vous me laissez faire ; je le câlinerai, je le supplierai, il voudra bien, j’en suis sûre. Voyons, petite mère, est-ce oui ?

léontine.

Pas encore, mon enfant chérie, pas encore ; laisse-moi réfléchir et en parler à… à… à des amis.

giselle.

À des amis ? c’est-à-dire à mon oncle Pierre et à cette vieille tête de gazon, M. Tocambel, répliqua Giselle en s’éloignant de sa mère et en fronçant le sourcil. Si vous leur en parlez, ils diront non, exprès pour me contrarier.

léontine.

Ne crois donc pas cela, mon amour ; ils t’aiment beaucoup et…

giselle, avec colère, tapant du pied.

Je vous dis que non ; ils ne m’aiment pas ; je le vois, je le sais. Et si vous leur en parlez, je ne vous aimerai pas non plus ; vous verrez ça.

léontine.

Giselle, Giselle, quelle peine tu me fais, en me parlant ainsi !

giselle.

Ah bah ! si je vous faisais de la peine, vous m’écouteriez et vous donneriez un bal pour me faire plaisir.

léontine.

Je ne peux pas, mon enfant ; crois-moi, je ne peux pas. »

La porte s’entr’ouvrit, M. de Gerville parut.

« Qu’est-ce qu’il y a donc ? Pourquoi mon cher amour de fille est-elle toute triste ? Et vous, Léontine, vous avez l’air fâché. Est-ce que vous grondez ma Giselle, par hasard ? ajouta-t-il en prenant un air sévère.

léontine.

Non, Victor, pas du tout ; seulement je lui disais que… que…

giselle, se jetant dans les bras de son père.

Oui, papa, mon cher papa. Maman me gronde parce que j’ai envie de danser, que je lui demande de donner un bal, un tout petit bal pour m’amuser.

— Un bal ! reprit M. de Gerville avec surprise.

léontine.

Oui, mon ami, elle me demande un bal. Comment voulez-vous que je donne un bal ? Pour qui et pourquoi ? À quoi cela ressemblerait-il ? ce sera tout à fait ridicule ! Un bal à la fin du printemps, quand personne n’en donne plus.

m. de gerville.

Oh ! ce ne serait pas une raison ; seulement, Giselle est bien jeune…

léontine.

C’est ce que je lui disais tout justement. À son âge il faut travailler.

m. de gerville.

Il est certain, cependant, qu’on ne peut pas toujours travailler ; il faut qu’elle s’amuse quelquefois. »

Giselle lui serre la main.

léontine.

Mais vous savez, Victor, qu’un bal coûte très cher ; que nous sommes un peu gênés, à cause de ce terrain que vous avez acheté et fait arranger en jardin, pour que Giselle ait de quoi s’amuser.

m. de gerville.

Oh ! ceci pourrait s’arranger ; un bal d’enfants ne coûte déjà pas si cher ! »

Giselle lui baise la main.

léontine.

Mais, mon ami, que diraient ma famille et mes amis de cette folie ? car c’en serait une.

m. de gerville.

Parbleu ! ils diraient ce qu’ils voudraient ! Je me moque pas mal de leur approbation ! Faut-il leur demander des permissions ? N’avons-nous pas le droit de faire ce que nous voulons ? »

Giselle se jette à son cou, et l’embrasse avec tendresse en répétant :

« Mon bon, mon cher petit père, c’est vous qui m’aimez ; aussi je vous aime, je vous aime de toutes mes forces !

léontine, avec tristesse.

Et moi, ma Giselle ? Est-ce que tu ne m’aimes pas autant que tu aimes papa ? »

Giselle, toujours attachée au cou de son père, jeta un regard froid et sec sur sa mère, se serra de nouveau contre son père et dit :

« J’aime papa, mon bon, mon cher papa. »

Et elle resta la tête appuyée sur l’épaule de son père, l’encourageant, de temps à autre, d’un baiser ou d’une caresse.

léontine.

Je vous en prie, Victor, ne promettez rien à Giselle avant que j’aie consulté quelques amis.

m. de gerville.

Qui voulez-vous consulter ?

léontine.

D’abord, j’en parlerai à mon frère…

giselle, bas à son père.

Oh, papa ! Mon oncle qui me déteste !

m. de gerville.

L’avis de votre frère n’est rien pour moi.

léontine.

Ensuite à mon vieil ami Tocambel.

giselle, de même.

Celui-là est encore pis que mon oncle.

m. de gerville.

Ce vieux fou, presque en enfance ! Ensuite ?

léontine.

Ensuite, à ma tante de Monclair.

m. de gerville.

Voilà un conseil bien choisi ! Un enragé, un fou et une folle. Ha, ha, ha ! »

Giselle rit aussi avec affectation : « Ha, ha, ha ! »

léontine.

Giselle, je te prie de ne pas rire de ce que je dis ; c’est très impertinent, et je te prie de te taire.

giselle.

Papa rit si bien. Je fais comme mon cher bien-aimé papa. C’est si drôle ce que vous dites. Ha, ha, ha !

léontine.

Giselle, va dans ta chambre, et sois assurée que tu n’auras pas de bal.

giselle.

Je l’aurai si mon excellent et cher papa veut bien m’en donner un. Il est si bon ! je l’aime tant !

léontine.

Victor vous voyez le mal que vous faites, par votre trop grande bonté pour cette enfant. Ah ! Pierre et mon vieil ami avaient bien raison ! Nous la gâtons et nous la perdons. Je vous en prie, Victor, faites-la obéir ; qu’elle sorte. »

M. de Gerville, après quelque hésitation, se leva et voulut poser Giselle à terre pour la renvoyer. Mais Giselle, s’accrochant à lui, l’embrassa, pleura, supplia tant et tant, qu’il finit par se rasseoir avec Giselle sur ses genoux.

léontine.

Giselle, tu as entendu ce que je t’ai dit. Sors, et va dans ta chambre.

giselle.

Papa, papa, au secours ! »

Léontine se leva, parla bas à son mari, prit Giselle qui commençait à s’effrayer de la fermeté de sa mère, l’entraîna loin de son père, et la mena jusque dans la chambre de sa bonne.

« Gardez cette méchante enfant, dit Léontine, et faites-la travailler… si vous pouvez », ajouta-t-elle à mi-voix.

Léontine rentra dans sa chambre ; son mari était triste et pensif. Léontine s’assit près de lui.

« Victor, lui dit-elle, vous avez fait comme moi, mon ami, vous avez faibli ; mais j’ai été soutenue, au moment où je faiblissais, par le souvenir de mon frère, de notre ami dévoué Tocambel, et de leurs sages conseils. Cher Victor, nous perdons notre pauvre Giselle par trop d’amour et de faiblesse nous préparons son malheur et le nôtre. Ô Victor, je t’en supplie, écoute-moi, aide-moi, soutiens mon courage au lieu de l’affaiblir ; retiens-moi quand je faiblis, résiste aux volontés de Giselle, et tous deux écoutons les sages conseils de nos meilleurs amis. »

Victor serra sa femme dans ses bras.

« Je tâcherai, dit-il, je te le promets, mon amie ; je tâcherai. Où est-elle, cette chère petite ? Elle se désole sans doute.

léontine.

Non, elle est tranquille ; elle a senti qu’elle devait céder. Laissons-la déjeuner dans sa chambre.

victor.

Pas avec nous ? Pauvre enfant ! Comme tu deviens sévère, Léontine !

léontine.

Mon ami, elle m’a gravement manqué ! elle a été franchement impertinente, et c’est même ce qui m’a donné du courage… contre elle et contre toi », ajouta Léontine en souriant.

Un domestique vint annoncer qu’on était servi. Ils déjeunèrent sans Giselle.