Traduction par Saint-Germain-Leduc et Aug. Planche.
Librairie de Guillaumin et Cie (2p. 364-379).


CHAPITRE XXXIII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


IV. — Du négoce de monnaie.

§ 1. — Les métaux précieux sont les seules utilités universelles et acceptées parce qu’ils sont les instruments indispensables du commerce.

La seule utilité pour laquelle il y ait demande universelle est la monnaie. Allez n’importe où, vous rencontrerez foule d’individus en quête d’utilités nécessaires pour la satisfaction de leurs besoins ; mais la nature des demandes diffère beaucoup. L’un veut des subsistances, un autre des vêtements, un troisième des livres, des journaux, des soieries, des satins, des maisons, du bétail, des chevaux ou des navires. La foule entière désire des aliments, mais celui-ci veut du poisson, cet autre dédaigne le poisson et veut de la viande. Offrez des vêtements à celui qui est en quête de navires, vous le trouverez pourvu. Placez devant celui qui est en quête de soieries, de satin, ou d’actions de chemin de fer, le plus beau lot de bétail, nous ne le déciderez pas à l’acheter. La femme élégante n’acceptera point de pantalons, tandis que celui qui en porte regardera la pantoufle féminine comme n’ayant nulle valeur. Chez tous ces gens néanmoins, vous n’en trouverez pas un seul qui refuse de donner travail, soin, habileté, maisons, actions, terres, chevaux ou toute autre utilité quelconque en échange contre de la monnaie — pourvu que la quantité offerte dans l’échange lui semble suffisante.

Il en est ainsi de par le monde entier. Le pauvre Africain cherche avec sollicitude la parcelle d’or dans la masse de sable, le Lapon, et le misérable Patagonien — qui sont presque aux antipodes l’un de l’autre, — ont cette similitude qu’ils sont prêts à tout instant à échanger leur travail et ses produits pour l’un ou l’autre de ces métaux. — Chacun d’eux attache à leur possession une plus haute valeur que n’y en attache le plus pauvre mendiant des rues de Paris ou de Londres ; et par la raison que les obstacles qui se trouvent sur la voie de leur reproduction, tout grands qu’ils soient pour le dernier, le sont encore bien davantage pour les deux autres.

Il en a été ainsi de tout temps. Les marchands Madianites achètent Joseph pour tant de pièces d’argent. Rome est rachetée de Brennus pour tant d’or. L’or de Macédoine achète les services de Démosthène ; et trente pièces d’argent payent la trahison de Judas. C’est l’or d’Espagne qui sert à Annibal à passer les Alpes ; comme l’or des colonies américaines-espagnoles a servi à la France à conquérir un si grand territoire du nord de l’Afrique. Les souverains de l’Orient amassent des monceaux d’or en prévision d’accidents à venir ; et les ministres des finances dans l’Occident se réjouissent quand leurs budgets leur présentent un bel approvisionnement de métaux précieux. Tandis qu’il en est autrement, — lorsque, par suite d’une guerre ou d’autres circonstances, il y a déficit dans les revenus : — les plus hauts dignitaires font alors leur cour aux Rothschild et aux Baring, qui font autorité pour la fourniture de numéraire. De même, s’il s’agit de construire des chemins de fer ou des paquebots, fermiers et entrepreneurs, propriétaires et actionnaires s’adressent, chapeau bas, aux Crésus de Paris et de Londres, attendant avec anxiété une bonne réponse, et désireux de se rendre favorable l’homme qui a puissance, au prix de n’importe quel sacrifice.

De toutes les substances dont se compose la terre, il n’en est point d’aussi universellement acceptables que l’or et l’argent. Pourquoi ? Parce qu’ils ont des qualités distinctives qui les mettent en connexion directe avec les qualités distinctives de l’homme, — en facilitant l’extension d’association, et poussant au développement d’individualité. Ils sont les instruments indispensables de société ou commerce. Aussi voyons-nous que la classe qui vit en vertu de l’exercice de ses pouvoirs d’appropriation, s’est emparée d’eux comme fournissant le plus efficace de tous les instruments de taxation.

§ 2. — La proportion de monnaie relativement au montant de commerce augmente dans les pays qui déclinent, et diminue dans ceux qui avancent.

Dans le premier âge de société, lorsque les hommes, pauvres et disséminés, sont forcés de se borner à la culture des sols les moins fertiles, la quantité de numéraire en usage, — toute insignifiante qu’elle soit, — est en proportion considérable à la somme de commerce entretenue. Dans les monts Altaï, une once d’argent suffit pour acheter deux cent cinquante livres de bœuf, ou cent livres de beurre ; et dans les Pampas de Buenos-Ayres, ce qu’on peut acheter de chevaux avec une once d’or se compte par des milliers. L’Hindou vend son mois de travail pour une roupie ; et lorsqu’il a eu la chance d’obtenir une pièce d’or, il l’enveloppe avec soin dans l’espoir de n’avoir jamais l’occasion de la remettre en lumière. Le misérable Lapon enfouit son trésor dans la terre et meurt, — sans avoir confié son secret à personne. En pareil cas, l’utilité du numéraire est faible, mais sa valeur est très-grande. Avec l’accroissement de population et l’accroissement qui s’ensuit du pouvoir d’association, la première s’élève, mais la seconde tombe, et cela en raison d’une diminution constante du coût de reproduction, résultat du surcroît de richesse et de pouvoir de l’homme. À chaque degré du progrès, la quantité d’argent nécessaire est en proportion décroissante au commerce auquel elle doit servir, comme on le voit en comparant la petite quantité qu’on emploie à Londres, Paris, Philadelphie ou New-York, pour effectuer des échanges, qui comptent journellement par millions, avec le commerce borné qui se trouve au Pérou ou dans l’Inde, où —la société étant languissante — chaque échange se doit accompagner de la livraison des espèces nécessaires à son accomplissement. À mesure que vous augmentez la vitesse de l’eau, il en faut moins pour produire un effet donné, et il en est exactement de même pour la monnaie. Là, comme dans toute la nature, la vitesse accélérée du mouvement s’accompagne d’une proportion moindre de la matière employée pour l’effet produit.

§ 3. — La centralisation, en ralentissant le mouvement sociétaire, élève cette proportion.

La centralisation, tant politique que trafiquante, tend à diminuer le mouvement avec augmentation constante de la proportion de numéraire nécessaire et diminution de l’effet — le progrès dans ce sens emporte une communauté vers un état de choses qui ressemble à la barbarie des établissements primitifs. Plus le montant des taxes nécessaires est considérable, plus considérable aussi sera la quantité de numéraire constamment en route vers la trésorerie, et plus il s’écoulera de temps avant qu’elle revienne, — si jamais elle revient — au lieu d’où elle est partie. Plus la distance est grande entre le fermier et l’artisan, plus nombreuses seront les mains par lesquelles la production passe ; il y a là, à chaque pas, accroissement de demande de monnaie pour l’acquittement de frets, commissions et autres charges, et pour l’achat et le rachat de la production elle-même. Chaque surcroît de taxation, et chaque surcroît de la nécessité d’effectuer des changements de lieu tend à diminuer le pouvoir de cultiver des sols de qualité supérieure, et à diminuer la production, — en même temps qu’il exige un surcroît de monnaie et élève constamment la proportion de son montant à celui du commerce.

§ 4. — La décentralisation l’abaisse. L’homme alors gagne en valeur et en liberté.

La décentralisation, ou l’établissement de centres d’action, tend, au contraire, en même temps qu’elle augmente le montant du commerce, à diminuer la quantité nécessaire de monnaie, et à diminuer sa valeur, — tandis qu’elle accroît son utilité. Plus la localisation se perfectionne, moindre sera la proportion de monnaie au montant du commerce, et plus s’accroîtra la facilité d’appliquer les métaux précieux aux divers usages pour lesquels ils furent destinés.

Plus le pouvoir d’association se perfectionne, et plus l’individualité va se développant ; moindre sera la quantité de monnaie nécessaire pour acquitter les taxes ; — moins il faudra de temps pour qu’elle rentre dans la circulation, — et moindre sera la quantité nécessaire pour payer frais et charges, et pour effectuer achats et rachats.

Moins il faut de monnaie pour effectuer les échanges, plus l’accroissement de commerce sera rapide, et plus s’accroîtra la facilité pour soumettre à la charrue les sols de qualité supérieure, avec augmentation constante de la production.

La proportion de la monnaie au commerce, tend donc à décliner avec accroissement constant du pouvoir du commerce, pour commander l’usage du grand instrument dont les services sont si nécessaires.

À chaque degré de progrès dans ce sens, il y a tendance accrue vers la fermeté de valeur. Les fluctuations, dans tous les nouveaux établissements, sont, on le sait, excessives. Aujourd’hui, une pièce d’or d’un certain poids payera un baril de farine ; demain et dans un mois, il faudra deux de ces pièces ; et puis, à la fin d’un autre mois, un baril de la même dimension n’obtiendra qu’un peu plus que le coût de transport[1]. Aujourd’hui la monnaie se loue à 8 ou 10 % ; demain elle commandera 40, 50 ou 60 %.

La tendance de l’or et de l’argent, à la fermeté de valeur, est leur grand titre à servir d’étalons auxquels rapporter la valeur des autres utilités ; et là où le négoce de monnaie est libre d’intervention, ils sont presque aussi parfaits pour ce service, qu’un bâton d’une aune comme mesure de longueur, ou qu’un boisseau comme mesure de capacité. La masse totale de blé, de coton et de sucre, sur le marché, chaque année, étant consommée dans l’année, un manque de récolte peut causer un changement de cinquante, ou même de cent pour cent dans le prix ; tandis que la quantité d’or et d’argent en permanence sur le marché étant des centaines de fois plus forte que ce qui s’en consomme en une année, un déficit complet de la récolte d’un an n’affecterait pas d’1 % le prix.

Néanmoins, les interventions, dans le commerce de monnaie, ont toujours été tellement nombreuses, que, de toutes les choses, c’est la plus sujette à une altération soudaine dans l’offre et la valeur. C’est une aune dont la longueur change perpétuellement, — un litre qui contient parfois trois quarts de litre, d’autres fois six, ou même douze. Pourquoi ? Nous allons le chercher.

§ 5. — La monnaie étant l’instrument indispensable de société, les gouvernements ont toujours gardé la haute main sur son service, comme fournissant la plus productive de toutes les machines de taxation. Phénomènes que présente l’histoire de la Grèce et de Rome.

La centralisation donnant puissance à la classe qui vit en vertu du pouvoir d’appropriation, — le soldat et le négociant, — chaque accroissement de cette classe est suivie d’un surcroît de taxes à lever. Les articles choisis comme sujets de taxation sont toujours ceux de nécessité absolue, — sel, sucre, tabac, et autres choses d’un usage universel. De toutes, cependant, il n’en est pas une aussi indispensable au mouvement sociétaire que la monnaie. Aussi voyons-nous si généralement que les gouvernements en ont pris le maniement pour l’exercer au profit public, ou à quelque profit particulier.

Avec l’accroissement du pouvoir de centralisation dans l’État d’Athènes, nous remarquons accroissement constant de la valeur de la monnaie comparée à celle de l’homme, et accroissement du nombre et de la rapacité des vendeurs de monnaie. Dans plusieurs des républiques et des villes sujettes, les métaux précieux deviennent si rares, qu’il faut recourir à des monnaies de cuivre et de fer, qui circulent à un taux bien au-dessus de leur valeur réelle. Plus tard, la monnaie disparaît presque complètement, — la terre étant alors cultivée par des esclaves, à qui l’usage de l’instrument d’association est complètement refusé.

À mesure que la civilisation grandit à Rome, l’as tombe, par degrés, d’une livre à une demi-once, et le denier d’argent de 153 grains à 184 ; tandis que l’aureus d’or, du temps d’Auguste, qui pesait 147 grains, n’en pèse plus, sous Galba, que 137. Comme ces changements avaient eu pour objet de favoriser les intérêts de la minorité qui dirigeait la marche du gouvernement, ils furent suivis d’un accroissement constant de l’inégalité des conditions et de la valeur des métaux précieux, comparée à celle du travail. Il s’y joignit une élévation du taux chargé, comme intérêt, pour l’usage du peu de monnaie qui circulait parmi un peuple, aux besoins quotidiens duquel il était pourvu par des distributions quotidiennes du trésor public. Brutus, recevant 4 % par mois, est un fait historique ; mais tout exorbitant que fût ce taux, le taux, dans les opérations inférieures de la cité impériale a dû être plus du triple. Plus les gens sont pauvres, et plus fort est toujours le taux d’intérêt. Ce qui explique comment les fortunes colossales s’accumulèrent si vite à une époque où il y avait tant de paupérisme.

§ 6. — Fabrication de monnaie par les monarques européens. Le résultat est de diminuer son utilité et d’augmenter sa valeur. Il s’ensuit déclin de la valeur de l’homme.

Pour trouver la falsification des monnaies portée à son plus haut point, il nous faut étudier l’histoire de date moins ancienne. Philippe le Bel, en France, changea la monnaie treize fois dans le cours d’une année, et plus de cent fois pendant son règne, — le but de chaque changement étant toujours de dépouiller ceux qui avaient besoin de se servir de la monnaie. On faisait rentrer les pièces ayant poids pour y en substituer de légères, et puis celles-ci étaient discréditées, — ceux qui, aujourd’hui, avaient accepté une pièce pour plus, devaient s’en départir demain pour moins que sa valeur réelle. Louis X, Charles IV, Philippe V et Philippe VI, et leurs successeurs, suivirent son exemple ; et, même aussi tard que sous le règne de Louis XVI, nous voyons le directeur de la Monnaie reprocher à ses subordonnés de donner aux pièces un poids tel qu’il empêche le roi « d’y trouver son propre profit. Un fait qui montre l’énorme taxation prélevée par cette constante manœuvre pratiquée sur la circulation monétaire, c’est qu’à la Révolution il aurait fallu soixante six livres pour représenter la quantité d’argent qui, dans l’origine, avait été contenue dans une.

Ce mode de procéder amenait nécessairement la thésaurisation de la monnaie, — ce qui détruisait son utilité, tandis que sa valeur augmentait. Plus qu’aucun autre pays en Europe, la France s’est distinguée par les exactions de ses vendeurs de monnaie, tous gens dont les opérations tendaient à accroître l’empire des accumulations du passé sur les travailleurs du présent. De là vint qu’il n’exista que si peu de crédit, — que le taux, pour l’usage de la monnaie, a été si régulièrement exorbitant, — et qu’une hideuse misère fut la compagne de tant de magnificences. Centralisation, splendeur, pauvreté et faiblesse, sont compagnes intimes ; — c’est un fait dont la vérité est attestée à chaque page de l’histoire, et surtout dans les pages qui racontent l’histoire de France et l’histoire d’Espagne ; dans le dernier de ces pays, l’altération graduelle de la monnaie continue jusqu’en 1786.

Telle fut aussi la marche des affaires en Écosse : — la monnaie du royaume y subit falsification telle que la livre d’Écosse ne représente aujourd’hui que le trente-sixième de son poids originel.

Jusqu’à l’époque d’Édouard III, la livre anglaise contint une pleine livre d’argent d’un certain titre bien constaté. La poursuite de la gloire et des guerres incessantes forcèrent cependant ce monarque à adopter des procédés frauduleux pareils à ceux que pratiquaient depuis si longtemps ses voisins de l’autre côté du canal, et une fois commencée, la pratique se continua jusqu’à ce qu’au bout de deux siècles, la livre eût perdu deux tiers de son poids primitif. Moins belliqueux que ceux de France, les monarques d’Angleterre se trouvèrent moins souvent réduits à la désagréable nécessité d’altérer la monnaie comme moyen de dépouiller leurs sujets, en même temps que ceux-ci, — jouissant de plus de liberté, — étaient moins disposés à se soumettre à de telles exactions.

La monnaie étant à la société ce que l’aliment est au corps, — la cause de mouvement, — la vitesse de circulation est aussi nécessaire dans l’une que dans l’autre ; et plus elle est grande, plus est parfait le pouvoir d’association, et plus est certain le progrès. Pour qu’il y eût vitesse de circulation, il était indispensable qu’il y eût fermeté de valeur. La centralisation arrêtait le mouvement, pour que la taxation pût être accrue. Plus de fois on parvenait à faire que la monnaie de France passât dans le trésor de Philippe le Bel et en ressortit, et plus il avait d’occasions fournies de mettre en action le principe du trafiquant, d’acheter l’argent au meilleur marché et de le vendre le plus cher.

§ 7. — L’établissement des banques eut pour objet d’affranchir la monnaie de la domination des gouvernements. Banques de dépôt d’Italie, d’Allemagne et de Hollande.

Ce fut cet état de choses qui conduisit à la création de la banque d’Amsterdam, la première institution de ce genre de quelque importance, établie exclusivement pour favoriser le commerce, — celles précédentes de Venise et de Gênes étant plutôt consacrées au maniement des affaires de l’État qu’à celle des particuliers. Elle, au contraire, s’attacha entièrement à la garde fidèle de la monnaie confiée en dépôt, — en garantissant aux propriétaires que des quantités équivalentes de métaux précieux seraient toujours tenues à leur disposition. Pour le fidèle accomplissement de ses devoirs, les États généraux de Hollande donnèrent sécurité à la face du monde ; en conséquence de quoi, la banque devint aussitôt le centre du monde monétaire, — faisant de la ville où elle fut établie le principal marché européen pour les métaux précieux. La monnaie sortit des cachettes particulières et reçut utilité ; mais, avec le surcroît de quantité sur le marché, sa valeur tendit à baisser, au grand avantage de la terre et du travail. Hambourg, Nuremberg et Rotterdam s’empressant de suivre le bon exemple, les pays arrosés par le Rhin, le Weser et l’Elbe se trouvèrent ainsi pourvus de places de dépôt sûres pour la monnaie, et de facilités de l’échanger libre de la taxation des souverains de France et d’Allemagne.

Le procédé tout entier était une mesure de résistance au pouvoir arbitraire. Le monde en fut redevable à l’action de petites communautés indépendantes, chez lesquelles était largement développé ce principe d’association qui accompagne toujours la diversification d’emplois et le développement de la faculté individuelle. Nulle part en Europe, les tendances dans ce sens n’étaient aussi prononcées qu’en Hollande et dans les pays adjacents, alors les sièges manufacturiers du monde. Les matières premières étant à haut prix, tandis que les produits fabriqués étaient à bon marché, les premières affluaient fermement à mesure que s’écoulaient les derniers. Le travail étant ainsi partout économisé, le capital grossissait très-vite, — facilitant la culture des sols de qualité supérieure, et mettant leurs occupants à même d’en tirer des tonnes de subsistances, tandis qu’en Angleterre, les rendements qu’obtenait le travail se mesuraient par boisseaux seulement. C’était le lieu propre où organiser la résistance à un système qui donnait aux rois et aux princes pouvoir absolu sur le plus important de tous les instruments de société.

§ 8. — Établissement des banques d’escompte. Elles diminuent la valeur de la monnaie, en augmentant son utilité.

Comme ce n’était là encore, cependant, que de simples banques de dépôt, — tout l’accroissement de circulation qui en résultait se bornait à sécurité accrue et facilité plus grande de transport. Une fois placée là, la monnaie y eût pu rester des siècles, tout aussi inutile à la communauté que si elle eût été enfouie dans une cave à moins que le propriétaire n’eût volonté de s’en servir. Au degré suivant, nous rencontrons les banques d’escompte. Pour comprendre leur effet sur la circulation, supposons que tous ceux qui ont de la monnaie dans les caves d’Amsterdam ont été induits à avoir volonté de s’en servir d’une manière qui leur soit profitable, et, dans ce but, à avoir accepté des certificats de stock, capital d’établissement, — changeant ainsi leur situation de créanciers de l’institution pour en devenir propriétaires. L’effet instantané serait de diminuer la circulation de tout le montant de capital, représenté par la quantité de monnaie pour laquelle les dépositaires renoncent à leur pouvoir de transfert ou d’usage quelconque. Cependant la banque se trouvant investie du pouvoir auquel ils ont renoncé, le volume de la circulation est rétabli à l’instant où elle accepte d’autres personnes leurs effets, pour un montant égal, en échange des mêmes sommes inscrites au crédit sur ses livres.

Le montant apparent de circulation serait à présent restauré ; de plus, le montant réel serait matériellement augmenté, et par la raison que le tout a passé dans les mains des hommes d’entreprise, qui payent intérêt pour son usage, et sont soucieux d’obtenir non-seulement cet intérêt, mais aussi un profit, comme compensation de leurs services. Avant cela, beaucoup de numéraire était nécessairement possédé par de petits capitalistes ou des capitalistes lointains, — à qui leur position sociale ou la distance permettait mal de juger du caractère des sécurités qui pouvaient être offertes, et qui, par conséquent, préféraient le laisser à la banque inactif et sans produire. Combinant maintenant avec des hommes d’un savoir varié, qui habitent la ville où le numéraire est placé, ils obtiennent sécurité, — chacun des directeurs étant engagé à supporter sa part de la perte qui peut advenir, et par conséquent intéressé directement à voir que le numéraire soit sûrement placé. Cet autre pas du progrès accompli, il en résulte accroissement du degré d’utilité dans la monnaie et diminution de sa valeur, — avec décroissance constante de la proportion avec le commerce qu’il entretient, et du taux d’intérêt.

§ 9. — Les opérations des banques d’escompte vont s’élargissant.

Jusqu’ici, comme on voit, la banque a négocié sur son capital seulement, ne faisant simplement que passer au crédit de particuliers les espèces ou le lingot placés dans ses caves par les différents propriétaires du stock. Si elle s’en tenait là, les dividendes sur son stock seraient au-dessous du taux ordinaire d’intérêt, puisqu’elle ne bénéficierait que de l’escompte sur ceux à qui elle a prêté le capital, et qu’elle a de grands frais d’administration. Toutefois, l’expérience apprend aux directeurs que, bien que tous les individus qui ont emprunté leur monnaie aient l’intention de s’en servir, la volonté ne leur en vient pas à tous, à la fois, au même instant, — A, B et C, ayant des sommes considérables à leur crédit le jour où D et E et F désirent emprunter davantage, et ceux-ci à leur tour ayant de la monnaie en excès le jour où les premiers ont besoin d’emprunter ; — et que de fait, bien que tout leur capital produise intérêt, il en reste constamment une grande quantité dans les caves. Sur quoi, il est pour eux évident qu’ils peuvent parfaitement, sans compromettre leur propre sécurité, ni celle de ceux avec qui ils traitent, prêter moitié de la somme qui est ordinairement dans leurs mains — étendant leurs affaires à un quart, ou un tiers au-delà du capital actuel, et de la sorte obtenant un surcroît d’intérêt suffisant pour payer les dépenses de l’établissement et faire face aux pertes accidentelles. Il y aura avantage pour leurs clients, parce que cela permettra à la banque de les exonérer de la commission prélevée d’ordinaire pour garder leur monnaie, la transférer ou faire leurs payements. Il y aura avantage pour la communauté, parce que cela augmentera l’utilité du stock de monnaie et activera le mouvement sociétaire, avec tendance croissante à un accroissement ultérieur et accéléré de l’approvisionnement de métaux précieux, et à un abaissement du taux d’intérêt.

Maintenant de quoi se compose la circulation ? Tout homme qui a de la monnaie en poche ou en caisse et aussi tout homme qui a un crédit inscrit à la banque — aura faculté d’acheter aussi bien avec l’un qu’avec l’autre. La circulation alors se composera de la monnaie qui circule, et des débets de la banque à ses clients, ce qu’on appelle généralement les dépôts — dont le montant s’est accru par l’opération que nous venons d’indiquer, jusqu’au point précis d’extension où ces débets dépassent la monnaie qu’elle a coutume de garder dans ses caves, en vue de faire face aux demandes que peuvent tirer sur elle ceux envers qui elle est débitrice.

§ 10. — Les banques de circulation commencent avec la banque d’Angleterre.

Des dernières années du dix-septième siècle, date l’origine de l’établissement monétaire dont l’influence a dépassé ce que le monde ait encore vu, la banque d’Angleterre — autorisée à recevoir des dépôts, à faire des escomptes, à émettre des billets de circulation au moyen desquels la propriété individuelle qu’elle a dans ses mains peut se transférer sans même qu’on ait à prendre la peine de passer à la banque, ou de tirer un mandat, comme il le fallait faire dans les autres banques — précédemment fondées. Il y eut là une grande amélioration tendant à augmenter l’utilité de la monnaie, à diminuer sa valeur et à abaisser beaucoup le taux à demander, comme intérêt, pour son usage. La banque à peine établie, cependant, nous voyons les propriétaires obtenir une loi, portant que quiconque désirait placer de la monnaie en dépôt serait limité dans son choix entre de simples particuliers d’une part, ou leur grande banque de l’autre. Comme la banque d’Amsterdam, elle dut fournir le plus haut degré de sécurité, et l’objet de la loi fut d’empêcher d’appliquer le principe d’association à former tout autre établissement qui le pût fournir aussi — en forçant ainsi en réalité tous ceux qui cherchaient sécurité, à s’adresser à une seule banque. La centralisation ainsi établie en matière de négoce de monnaie, comme elle l’avait été pour le négoce avec le Levant, les Indes Orientales et d’autres pays, une simple corporation assume l’autorité entière d’une circulation, à administrer au bénéfice de quelques particuliers intéressés dans son stock.

De capital travaillant elle n’en a point ; —le montant tout entier, 1.200.000 liv. st., ayant déjà été versé au gouvernement et dépensé par le gouvernement qui en paye l’usage par une certaine redevance annuelle. Tout son négoce est basé sur la propriété d’autrui dans ses mains, placée là par ceux qui désirent sûre garde pour leurs fonds ou par ceux qui se servent de ses billets, et c’est très généralement le cas.

Comme plus elle a de débets, plus elle a pouvoir de prêter, et plus s’élèvent ses dividendes, un intérêt s’est produit à l’instant en antagonisme avec celui de la société dans laquelle elle fonctionne. Tout ce qui tend à diminuer la sécurité ailleurs, tend à augmenter la nécessité de recourir à un grand établissement qui ne donne point d’intérêt à ses créanciers. Il y a plus, tout ce qui tend à diminuer la facilité d’association, tend également à augmenter la difficulté de trouver des modes satisfaisants de placement, — et par là s’accroît la quantité de monnaie qui gît improductive pour ses propriétaires, dans les caves de la banque pour être employée ou non, au choix des directeurs et pour le profit de la banque seule. Si ceux-ci ont vouloir d’en user, ils ont pouvoir d’augmenter le volume de la circulation. — Cela fait, ils peuvent, par un autre exercice de leur vouloir, retirer cette quantité et par là produire ces oscillations dont notre époque a vu tant d’exemples — les crises financières étant devenues si fréquentes qu’on s’y attend à des périodes certaines et courtes, qui ont presque la régularité des changements de saison.

§ 11. — Comment les expansions et les contractions des banques affectent le mouvement sociétaire.

Pour édifier ceux qui n’ont pas suivi l’opération d’une extension, il convient de montrer ici comment cela se pratique. Supposons d’abord une situation d’affaires où chaque chose est au pair, — la monnaie s’obtient sur bons effets à un taux convenable d’escompte et sur hypothèques au taux ordinaire d’intérêt ; tandis que ceux qui ont moyens disponibles trouvent à obtenir de bons placements qui leur donnent le taux ordinaire de profit. — L’offre journalière de monnaie et de valeurs se balance. Dans cette situation des affaires, les directeurs de la banque, — sachant qu’il y aura avantage à augmenter leurs placements, jusqu’à la somme d’un autre million, — achètent pour cette somme des bons de l’échiquier ou d’autres valeurs. À l’instant l’équilibre est rompu, — une demande de valeurs s’étant produite en excès sur l’offre ordinaire. Les prix montent, — quelque infortuné capitaliste est tenté de vendre — dans l’espoir qu’il y aura demande moindre le lendemain et qu’alors les prix tomberont, ce qui lui permettra de racheter à un prix inférieur. À la fin du jour ses valeurs ou autres titres sont devenus la propriété de la banque — lui et les autres qui se sont unis pour fournir le million désiré sont inscrits au crédit sur ses livres pour la somme entière. Son argent n’étant plus placé, il se présente le lendemain sur le marché comme acquéreur ; mais malheureusement pour lui, il y retrouve la banque qui se présente dans la même capacité. La première tentative a donné de très heureux résultats, — les dépôts de la banque ont augmenté et à la fois ses placements. Ce succès l’enhardissant à répéter l’opération, elle achète un autre million avec le même résultat. La banque obtient les valeurs et les propriétaires reçoivent crédit sur ses livres ; et plus elle contracte ainsi de dettes, plus on lui suppose de moyens à sa disposition. Au second million, les prix ont encore monté, au troisième ils montent de plus belle et de la sorte à chaque million qui succède. La monnaie semble surabonder parce que les heureux possesseurs de ces millions de valeurs sont en quête de placements avantageux ; tandis que la surabondance réelle consiste uniquement en débets contractés par la banque. Les prix progressant de jour en jour, et le surcroît rapide de fortune engendrant l’esprit de spéculation, on crée de nouveaux stocks dans le but d’employer l’énorme montant du surcroît de numéraire. On projette de nouveaux chemins de fer, on prend des engagements considérables — car on entrevoit une prospérité sans bornes. Des hommes qui devraient être à cultiver du blé sont mis à détruire les vieilles routes qui feront place aux nouvelles, ou à bâtir des palais pour les fortunés spéculateurs. On a donné des ordres immenses pour le fer, la brique, la charpente, les prix s’élèvent rapidement et l’Angleterre devient une bonne place pour vendre, mais une mauvaise pour acheter. Les importations augmentent et les exportations diminuent. Le lingot sort, la banque est forcée de vendre les valeurs. La baisse des prix vient paralyser les affaires. Les routes à demi faites ne se peuvent achever. Des gens, par dizaines de mille, s’aperçoivent que leur propriété a disparu, et la banque — échappée avec difficulté à la ruine qui est son œuvre — se réjouit du résultat de ses opérations et se prépare à recommencer à la première occasion. C’est là l’histoire de 1815, 25, 36, 39 et 47, toutes époques auxquelles la banque — ayant fabriqué « des dépôts » en monopolisant des valeurs — est tombée dans l’erreur de croire que l’accroissement de sa propre dette, était l’indice d’un surcroît actuel de monnaie. Chaque fois que cet établissement achète une valeur — qui est toujours le représentant de quelque placement déjà existant — l’individu de qui elle achète voudra sans nul doute user des moyens mis à sa disposition, pour créer quelque nouvelle espèce de placement — personne ne permettant volontiers à son capital de rester oisif et stérile. Si cet achat se fait avec la monnaie des autres, l’effet inévitable sera d’élever les prix et de stimuler le dernier possesseur de la valeur acquise à redoubler d’activité pour se pourvoir d’un nouveau placement. Cela fait, il demandera, soit directement, soit indirectement, payement en espèces, et alors il faudra se départir de la valeur pour pourvoir aux moyens de payement. Les prix doivent alors tomber parce que le créditeur de la banque s’est efforcé de trouver emploi pour un capital qui n’a point d’existence réelle sous toute autre forme que celle d’un chemin de fer, d’un canal ou quelque autre travail public, ou d’une dette déjà créée et non susceptible d’être employée à créer d’autres routes et canaux ; et de la sorte tandis que la partie en dehors de la banque, a cherché à placer ses fonds, la banque elle-même a acquis l’évidence qu’ils sont déjà placés et qu’on tire intérêt pour leur usage. La double action ainsi produite a pour conséquence infaillible l’enflure et la spéculation qui seront nécessairement suivis de panique et de ruine.

§ 12. — Grand pouvoir des banques pour le bien ou le mal. Les monopoles de banque, comme ceux de France et d’Angleterre, donnent à quelques individus un pouvoir sur le mouvement sociétaire, pouvoir en comparaison duquel celui qu’ont exercé les anciens souverains est insignifiant.

Nous n’avons donné ce rapide aperçu que pour montrer les effets naturels et infaillibles d’accorder à des particuliers, un monopole d’autorité sur les mouvements du grand instrument, dont l’approvisionnement convenable est si indispensable au mouvement régulier et suivi de la machine sociale À propos de Philippe le Bel, changeant à plusieurs reprises le poids de la monnaie à l’usage de ses sujets, il est de mode aujourd’hui de flétrir de pareils procédés par la censure la plus énergique ; et pourtant les difficultés qui en résultent sont insignifiantes, comparées à l’effet d’extensions et de contractions comme celles dont nous parlons. Les changements du monarque affectaient les marchands et le peuple de Paris et de quelques villes et cités ; mais quant à la grande masse des échanges du royaume, ils n’étaient nullement sentis, — le travail à cette époque se donnant généralement pour la nourriture et le vêtement, comme aujourd’hui dans les États-Unis du Sud, au Brésil et à Cuba. Aujourd’hui néanmoins le cas est très-différent, — la société au mouvement lent du temps des Valois ayant fait place à la société au mouvement rapide du temps des Bourbons et et des Bonaparte, avec un pouvoir correspondant pour le bien et pour le mal. Bien dirigés, la locomotive et son train peuvent accomplir plus de bien que le cheval et le chariot auquel il est attelé ; mais mal dirigés, le passage à la destruction est beaucoup plus certain.

Une banque est un instrument de grand pouvoir, soit pour le bien, soit pour le mal. Bien dirigée elle tend à produire régularité de mouvement et certitude de résultat ; et c’est alors que les facultés latentes de l’homme se développent, — que l’agriculture passe à l’état de science, — que le commerce augmente, — et que les hommes gagnent en liberté. Mal dirigée, elle tend à produire l’irrégularité de mouvement, — stimulant par là le penchant que l’homme a pour le jeu, et le reportant à cet état de barbarie où il devient de plus en plus l’esclave de la nature et de son semblable.

Le fait que ces derniers effets se soient produits est depuis longtemps évident, et quelques économistes en ayant vu la cause dans le pouvoir d’émettre des billets de circulation, on a essayé d’y porter remède sous forme de restrictions de l’exercice de ce pouvoir. Loin cependant d’obtenir par là l’effet désiré, cette instabilité s’est accrue à chaque restriction plus forte, comme l’a prouvé toute l’expérience de la Grande-Bretagne et des États-Unis. — Les oscillations dans la valeur de la monnaie, depuis qu’a été rendue dans un pays la loi de Robert Peel, et que dans l’autre on a adopté la politique du général Jakson, ont été plus fortes qu’on ne les avait jamais vues en temps de paix.

Il en devait arriver ainsi, et par la raison que la politique des deux est directement contraire à tout ce que, raisonnant à priori, nous attendrions devoir être vrai ; et à tout ce que, à posteriori, nous trouvons avoir été vrai. Tous les articles tendent à se mouvoir vers les lieux où ils reçoivent le plus haut degré d’utilité. C’est là une proposition simple dont la vérité est prouvée par toute l’expérience. Le billet de circulation donne au porteur un droit de propriété sur une certaine somme qui gît dans les caves d’une banque, — en même temps qu’il lui donne pouvoir de changer à volonté la propriété y incluse, et sans la plus légère dépense de travail. Il en est de même aussi avec l’établissement d’un lieu de dépôt sûr pour la monnaie dont la propriété peut se changer au moyen de mandats. Le billet au porteur et le mandat augmentent le degré d’utilité des métaux précieux ; et c’est pourquoi la monnaie tend à couler vers les places où billets et mandats sont le plus en usage, — passant dans l’Amérique, des États du Sud et de l’Ouest vers les États du Nord et de l’Ouest, et de l’Amérique vers l’Angleterre, le pays où la facilité de transfert a toujours été la plus complète.

Tels sont les effets d’un surcroît d’utilité introduit dans la monnaie. Quand toutefois le règlement de la circulation est placé dans les mains de particuliers, et que leurs profits grossissent par l’adoption de mesures qui détruisent la stabilité et la régularité, c’est directement l’inverse de cela qui se voit. Par des extensions impropres de leurs opérations, ils diminuent l’utilité de la monnaie dans les mains de son possesseur, — le forçant ainsi à chercher ailleurs l’emploi qui lui en est refusé à l’intérieur. Cela fait, ils augmentent son utilité dans leurs mains propres en élevant le taux d’intérêt ; et il se trouve ainsi qu’un instrument du pouvoir, le plus considérable pour le bien, est transformé en la cause du plus grand mal. Mieux vaudrait, comme nous l’avons déjà dit, que la force explosive de la poudre à canon et l’immense pouvoir de la vapeur fussent demeurés inconnus que si leur usage exclusif eut été assuré à quelque nation du monde ; et mieux vaudrait que l’art et le secret de conduire une banque fussent restés inconnus que d’en allouer plus longtemps le monopole à quelque compagnie de particuliers. Plus qu’aucune autre, le négoce de monnaie veut la liberté, et pourtant, plus qu’aucun autre, il a été entouré de restrictions ayant pour but le bénéfice de quelques hommes favorisés, dont les mouvements ont toujours tendu à donner aux accumulations du passé autorité accrue sur les travaux du présent. C’est la voie vers la barbarie ; et c’est parce que les banques anglaises tendent dans ce sens que les journalistes anglais et les propriétaires d’esclaves noirs dans la Caroline ont été amenés à trouver, dans les mesures qui visent à protéger le capitaliste contre le travailleur, la route la plus sûre vers la civilisation la plus parfaite[2].

  1. Voir précéd., p. 140.
  2. Voir précéd., Vol I, p 235.