Imprimerie l’Union (p. 139-140).


LES BAISERS PERMIS


Le baiser est le témoignage suprême des grandes affections réciproques. En dehors du cercle familial ; on ne le donne ou l’accorde, qu’à un très petit nombre d’intimes.

Les baisers permis sont ceux qui méritent d’être chantés devant Dieu !… ceux surtout, qui s’échangent au sanctuaire de la famille. Baisers des pères et mères… des enfants,… des frères et sœurs… des aïeuls… des tout-petits !… Baisers accompagnés de sourires ou de larmes !… baisers des jours de fête, d’évènements heureux… baisers du jour de l’an… baisers du revoir… baisers de réconciliation… baisers d’adieu… baisers des mourants !…

Oncles et tantes échangent assez fréquemment ce témoignage d’affection avec leurs neveux et nièces ; entre cousins et cousines, cela devient beaucoup plus distant. Tout dépend, encore une fois, du degré d’intimité ; mais il convient d’y mettre une certaine réserve.

Deux dames amies échangent un baiser ; les jeunes filles, entre elles, se donnent facilement un baiser, en se saluant : ce qui est déclaré être « une délicieuse coquetterie ! » On ne s’embrasse pas entre simples connaissances.

Une petite fille observatrice, demandait un jour : « Est-ce parce que les Messieurs redoutent le contact des barbes en pousse, qu’on ne les voit jamais s’embrasser, entre eux ? » — On lui répondit : Ce n’est pas l’usage.

Il vaut mieux ne pas embrasser les petits enfants, sans en demander la permission aux parents, qui peut-être redoutent ce contact avec les étrangers. On les baise plutôt au front.

Les vieillards seuls, qui jouissent de bien des privilèges, peuvent se permettre de baiser au front une fillette, qui ne dépasse pas sa douzième année.