Imprimerie l’Union (p. 141-143).


BAPTÊME


Fort heureusement, en notre pays très chrétien, la coutume, d’accord avec les sentiments religieux, veut que l’enfant soit porté au baptême, le plus tôt possible, après sa naissance.

C’est un honneur de tenir un enfant sur les fonts baptismaux, de l’aider à devenir chrétien : c’est le plus grand service à lui rendre. Aussi, faudrait-il avoir de bien graves raisons pour refuser l’invitation d’être parrain et marraine.

Faire retarder le baptême, de plusieurs jours, parce que, Madame ou Mademoiselle, qui a été priée pour marraine, attend d’avoir une nouvelle toilette, serait d’un non-sens ridicule, un peu grave. Songez que l’âme de l’enfant reste sous l’empire de Satan, tant qu’elle n’a pas été purifiée par les eaux du baptême.

Au jour et à l’heure fixés, le parrain se présente chez la marraine ; tous deux se rendent ensuite chez les parents de l’enfant.

La marraine se rend auprès de la mère, lui offre ses félicitations et ses meilleurs vœux, à l’adresse du nouvel hôte de la famille. Elle est enchantée de voir son filleul — qu’elle trouve toujours joli !…

Bien que le choix d’un nom à donner à l’enfant soit souvent laissé au parrain et à la marraine, il semble bien pourtant qu’il appartient aux parents d’exprimer, les premiers, leurs désirs à ce sujet. En tous cas, on se garde bien d’imposer un nom à l’enfant, sans les avoir consultés auparavant. Il faut éviter de donner des noms bizarres, qui ne permettraient même pas à l’enfant d’invoquer un saint patron au ciel.

Pour se rendre à l’église, la dame qui porte l’enfant occupe le fond de la voiture avec le père ; le parrain et la marraine occupent le rebours.

Le parrain paie les frais du baptême, sonneries des cloches, etc. En plus, il est d’usage qu’il offre un cadeau à sa commère, à son filleul, et à la mère de l’enfant.

À sa commère, le plus souvent, il enverra « la traditionnelle paire de gants, » ou autre article à son choix, accompagné de boîtes ou sacs de bonbons.

Au filleul, il offre soit un couvert d’enfant, un gobelet d’argent, etc. ou encore une somme d’argent assez ronde, s’il est riche et qu’il s’agisse d’une famille pauvre.

À la mère de l’enfant, il envoie des boîtes de bonbons. Ces boîtes ou sacs de dragées, offerts à l’occasion du baptême, peuvent être enjolivés de ruban bleu, si c’est un filleul, et de ruban rose, si l’enfant est une fille.

La marraine n’est tenue qu’au cadeau à son filleul, qui peut aussi être une petite pièce d’argenterie réservée à son usage ou encore, une jolie robe longue, un couvre-pieds de berceau, etc.

Il est d’usage qu’à la naissance d’un premier enfant, si c’est un garçon, la marraine soit la mère du père, et le parrain, le père de la mère ; si c’est une fille, cet honneur échoit à la mère de la mère, au père du père.

Le parrain et la marraine prennent ordinairement le souper chez les parents de l’enfant.

Quelques jours après la cérémonie du baptême, le parrain est tenu de faire visite à sa commère. Tous deux doivent une visite à la mère de leur filleul.