Imprimerie l’Union (p. 76-77).


LA POIGNÉE DE MAIN


Franche et sincère, comme le cœur lui-même, la poignée de main est une marque d’estime ou de sympathie échangée entre amis et connaissances.

On donne toujours la main droite.

La femme, même jeune fille, présente la main la première à un homme, même marié. Les inférieurs attendent toujours que le supérieur prenne l’initiative du geste.

Une jeune femme se garde bien de présenter la main à une dame plus âgée, de même qu’un homme encore jeune à un vieillard.

Chez elle, une maîtresse de maison présente la main à tout visiteur, qui franchit le seuil de sa demeure, en guise de bienvenue.

Rencontrant une personne pour la première fois, on ne donne la main, que si l’on occupe un rang plus élevé, afin de mettre cette personne, qui nous est présentée, à l’aise, par notre bienveillance.

On donne encore la main, à la première rencontre, si la personne nous est présentée par un ami commun.

À la fin d’une première entrevue, on ne donne pas la main, à moins que des relations plus tendues ne doivent s’établir entre les deux : ou encore, que cette première rencontre ait provoqué une réelle sympathie réciproque, qui autorise la poignée de main. Il faut alors user de beaucoup de tact et de réserve.

La poignée de main est un geste spontané, qui ne doit être ni trop brusque, ni trop prolongé. On présente la main toute entière.

Il faut éviter de serrer trop fortement la main, surtout s’il s’agit d’une femme ou de personnes âgées. On presse délicatement la main, en la secouant légèrement, puis, on la laisse…

Il serait impoli de retenir, plus qu’il ne convient, la main d’une femme.

La poignée de main a remplacé le baiser de main, geste gracieux de la chevalerie française, non usité chez nous, où l’on attache plus large importance à la réelle sincérité des sentiments qu’aux gestes démonstratifs.