Imprimerie l’Union (p. 69-71).


LE SALUT


Le salut est un témoignage de civilité déférente que nous échangeons avec nos parents, amis et connaissances.

Les femmes saluent par une légère et gracieuse inclinaison de la tête et du buste. Une jeune personne qui salue une dame âgée doit s’incliner avec un air de déférence.

Un homme encore jeune ne salue pas un vieillard comme un camarade, ni un supérieur comme un compagnon de collège, ni un inconnu comme un ami.

Un bon chrétien ne manque jamais d’enlever son chapeau et de saluer, chaque fois qu’il passe devant une église : il agira de même, en passant devant un Calvaire — la Croix du Chemin — toujours en honneur dans nos belles paroisses campagnardes.

Tout catholique doit tenir à saluer respectueusement les prêtres, les religieux et les religieuses.

Un homme, même âgé ou considérable, salue le premier un homme plus jeune ou inférieur, si celui-ci est accompagné d’une femme.

La femme salue la première ; mais l’homme s’arrange de manière à faire son salut à peu près en même temps.

D’homme à homme, de condition égale, le salut se fait d’une inclinaison de tête en portant la main droite au chapeau.

Quand un homme salue une femme ou une personne supérieure, il incline la tête en se découvrant.

Quand deux amies, étant ensemble sur la rue rencontrent une autre dame, que l’une des deux premières seule connaît, elles doivent saluer toutes deux.

Un Monsieur, passant dans la rue, peut saluer une dame assise à sa fenêtre ; mais ne saluera pas de sa fenêtre, une dame qui passe dans la rue.

Un Monsieur, qui parle à une dame, tient son chapeau à la main, à moins d’être invité à se couvrir ; ce que la dame ne manque pas de faire, dès le commencement de l’entretien, si elle a du savoir-vivre.

Si vous voulez absolument ne pas saluer quelqu’un, tâchez de porter la vue ailleurs ; car, si les yeux se rencontrent, il faut s’exécuter. Ne pas vouloir rendre un salut est inhumain et prouve un grand orgueil.

Quand deux hommes se rencontrent, le plus jeune salue le premier. S’il s’agit de deux dames, elles agissent de même.

Si un couple vient à rencontrer une jeune femme, non accompagnée, le Monsieur et la dame qui sont ensemble, saluent les premiers.

On est dispensé de saluer les personnes que l’on rencontre sur la rue le soir ; mais si l’on est salué, il faut accepter le salut et y répondre.

Si un salut nous est adressé par erreur, il vaut mieux y répondre, quand même ; mais avec un air indifférent, sans laisser voir de la surprise ou de l’étonnement.