Imprimerie l’Union (p. 60-65).


LA TOILETTE


Toilette ! mode ! deux petits mots tout courts : mais qui occupent pourtant large place dans la vie ! celle de la femme surtout ! Sa toilette d’abord se compose de tant de détails : puis, la mode change si souvent…

Sans être coquette, une femme est tenue de soigner sa toilette. C’est un art véritable que de savoir s’habiller ! Savoir distinguer, choisir, ce qui va à sa figure, à l’ensemble de sa personne ; ce qui convient à son âge, à son rang, à sa condition.

Une chrétienne ne doit pas se vêtir en païenne ; ni une femme intelligente, comme une insensée !

« La mode est une fée capricieuse qu’on ne peut suivre qu’à distance ». « Elle est une déesse à laquelle on ne doit pas trop sacrifier ».

On trouve dans certain vieux livre, qui parle un langage doux et fort, justes réponses à la question : « Pourquoi s’habille-t-on ? »

— Pour se couvrir ; pour se préserver des intempéries des saisons, tant des atteintes du froid que des ardeurs du soleil.

— Pourquoi s’habille-t-on ?

— L’habit est l’enveloppe du corps humain, lequel est le temple du Saint Esprit, et la demeure de l’âme.

Les vêtements sont un abri, un préservatif contre les convoitises et les passions. L’homme déchu, ayant perdu son vêtement d’innocence, cherchait en vain à fuir le regard de son Créateur ; il voulut cacher sa honte, il comprit la nécessité de se couvrir !

— Pourquoi s’habille-t-on ?

— La présence de Dieu et des anges, le respect de soi-même et des autres, en seraient une des nécessités premières ; la décence, la modestie, le sentiment de l’honneur et de la dignité personnelle en font une obligation !

Les vêtements réhaussent les charmes naturels ; le choix judicieux des modes adoptées révèle le bon goût et donne une apparence plus avantageuse.

Les mêmes modes ne sauraient convenir également à tous genres de personnes. Il faut éviter de porter des vêtements trop étroits, moulant de trop près les formes du corps, qu’ils doivent plutôt dissimuler.

Les couleurs criardes, trop voyantes, et les surcharges de garnitures sont contre le bon goût.

Les bijoux sont de riches parures, qui conviennent mieux aux dames qu’aux jeunes personnes, pour qui, ils semblent un peu lourds.

La grâce printanière de la jeunesse vont mieux que tous les artifices ; elle n’a besoin, pour être charmante, que d’un vêtement simple et modeste. Une jeune fille peut, sans doute, porter quelques bijoux délicats ; mais elle évite, dit-on, d’être montée comme une chapelle antique, ce n’est pas de son âge.

Une jeune fille bien élevée, évite de porter des toilettes plus riches que celles de sa mère.

La mode est changeante ; mais il importe de toujours conserver dans sa tête, assez de lucidité d’esprit pour comprendre le sens étymologique des mots, qui désignent chaque partie des vêtements. Ainsi, on se souviendra, qu’un collet de robe, en est la partie qui entoure le cou, et qu’il doit être placé au bon endroit… que les manches servent à couvrir les bras, et que, si on a le moyen de se procurer un habit complet, on ne doit pas sortir à moitié-vêtu !…

C’est une erreur de croire que les tissus transparents couvrent suffisamment ; tandis qu’ils supposent une jolie robe de dessous, riche et élégante, qu’on veut laisser voir.

Bien que la chose ne date pas d’hier, et que personne ne puisse l’ignorer, faudra-t-il dire, ici, que le pantalon est un vêtement masculin ?… et qu’une jeune fille vraiment honnête et respectable, consciente de son honneur et de sa dignité, ne se montre pas, dans un tel accoutrement !… Ce serait d’une grave inconvenance, réprouvée par la pudeur. Elle ferait rougir ses compagnes ! Les jeunes gens, en contact avec elle, la traiteraient en camarade, et sans lui témoigner le respect et les égards dus aux personnes de son sexe.

La modestie est la plus belle parure d’une jeune fille. « Que votre modestie soit connue de tous ! »[1].

Les vêtements de dessous doivent être l’objet d’un soin particulier. Il vaut mieux avoir moins de robes et de chapeaux et être abondamment pourvue de lingerie.


La manière de se coiffer est d’une grande importance ; chacun adopte le genre qui va le mieux à sa figure.

La chevelure est à la femme, une auréole, un diadème plein de grâce ! Si une belle chevelure est souvent l’encadrement d’un joli visage, elle ombrage aussi, fort avantageusement, celui que « dame nature » semble avoir moins favorisé de ses dons.

L’ondulation naturelle de la chevelure, sa charmante irrégularité, vaut mieux que tous les artifices de la plus habile coiffeuse.


L’usage des parfums doit être discret et modéré. On les choisit plutôt doux et de bonne qualité. On emploie beaucoup les petits sachets parfumés, dissimulés çà et là dans les tiroirs, entre les pièces de lingerie, qui s’imprègnent d’agréable senteur, tout en se préservant de la présence désastreuse des insectes malfaisants.

Les poudres de toilette font partie du nécessaire de toilette ; elles enlèvent le luisant de la peau et donnent à la toilette un air achevé. On a soin de n’employer que des produits de qualité supérieure, et encore faut-il en user sobrement.

Les poudres à bon marché sont très nuisibles au teint et causent des rides précoces. Les maquillages sont de mauvais ton et ne dénotent pas des principes de bonne éducation.

  1. St Paul