Imprimerie l’Union (p. 57-59).


CARACTÈRE


Le caractère est le tempérament de l’âme ; il y en a des faibles et des forts, des bons et des mauvais.

Que faut-il à un bon caractère ? C’est tout indiqué, de la bonté. Oui, la bonté, il n’est pas de vertu plus charmante et plus aimable. Soyez bons ! Soyez-le toujours ! Le Saint Évêque de Genève ne nous affirme-t-il pas qu’il faut l’être un peu trop, pour l’être assez !

La bonté se manifeste extérieurement par la bonne humeur. Une belle et constante égalité d’humeur, avec tous, dans les plus grandes fatigues, au sein des plus vives contrariétés, voilà ce qui s’appelle avoir un bon et riche caractère.

À la bonté, ajoutons la douceur. Être doux, envers le prochain, envers les évènements, indique une grande force d’âme, un grand empire sur soi-même. « Bienheureux ceux qui sont doux ! »

Être doux, c’est ne s’irriter de rien ; c’est à la fois, avoir assez de vertu pour supporter le reproche ou l’injure, tout ce que la malice humaine peut inventer de tyrannique pour l’âme et pour le cœur ; … et c’est avoir assez d’esprit, pour savoir s’amuser des plaisanteries, des taquineries qu’on nous adresse, et qui ne sont pas parfois sans chatouiller l’amour-propre.

La franchise et la droiture sont aussi indispensables à un bon caractère. Être franc, être droit, c’est être vrai ! Rien n’élève plus une âme vers Dieu, qui a dit de Lui-même : « Je suis la Vérité ! »

Oh ! aimez la vérité ! Faites-la rayonner autour de vous ! Faites-en la devise de votre vie entière ! Ne vous laissez pas fasciner par les mirages séduisants et trompeurs, qui attirent et semblent beaux. Restez dans le vrai ! là seulement est le bien ! Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable, dit Boileau.

La vérité est immuable comme son Auteur !

Le bon caractère possède encore beaucoup d’autres qualités, dont la liste serait trop longue à faire ; mais si on y trouve de la bonté, de la douceur, de la sincérité, de l’amour pour le prochain, de la compassion, de la générosité, du dévouement, avec beaucoup d’énergie et d’humilité, tout cela tempère bien des défauts, et on a l’indice d’un caractère noble et élevé ; un caractère fort, qui ne chancelle pas, qui reste grand dans l’adversité, le malheur !

Les grands caractères sont empreints de vertu.

On peut modifier son caractère par une application constante à corriger ses défauts et par la pratique de la vertu, remplaçant les mauvais penchants par de bonnes habitudes.

Quant aux défauts de caractère, ils sont aussi très nombreux. C’est tout un volume qu’il faudrait pour vous prémunir contre chacun. Chose certaine, nous en avons tous, ils nous sont surtout signalés, en temps et lieu, par ceux qui ont charge de notre éducation.

On dit souvent, que nous avons toujours les défauts de nos qualités ; cela est vrai, en ce sens, qu’une qualité, poussée à l’excès, y perd parfois de ses charmes.

Appliquons-nous à avoir un bon caractère ; et quant aux petits défauts qui se montreraient dans celui du prochain, n’y prêtons pas attention. Ce sont de petites ombres au coin du tableau, d’où ressortent avantageusement de belles et précieuses qualités.