Imprimerie l’Union (p. 48-51).


L’ÉCOLE


L’école, c’est la maison des enfants ! C’est là qu’ils se réunissent nombreux, sous le regard de Dieu et la présidence d’un maître, pour parfaire leur éducation, développer leurs facultés et acquérir un peu de science !

Quelle grande et sublime mission que de former des âmes, de cultiver les qualités morales et intellectuelles, de façonner les caractères, de faire aimer et pratiquer la vertu, d’orienter vers le ciel ceux qui nous sont confiés.

Le premier devoir d’un maître envers ses élèves, nous dirons que c’est celui de l’amour ! S’il n’a pas au cœur le sentiment profond des obligations de sa profession d’instituteur, s’il n’a pas l’amour de l’enfance, le désir de lui faire du bien en se dévouant, s’il n’a pas un idéal plus haut que le mot argent, qu’il abandonne de suite une tâche, à laquelle il s’est cru appelé peut-être, mais pour laquelle il n’est pas fait. Il n’est pas à la hauteur de la position !

Or, pour faire du bien aux enfants, il faut les aimer : et beaucoup !… L’enfant a besoin d’affection ! S’il sent que son maître l’aime, il l’aimera aussi : il se sentira attiré vers lui et lui donnera toute sa confiance.

Le maître accueille toujours ses élèves avec bonté, les traite avec bienveillance, mais avec une distante réserve qui impose le respect. Jamais de familiarités avec eux ! Ce serait un tort irréparable qui diminuerait de beaucoup son autorité.

En classe, le maître est doux et ferme. Il demandera moins, mais une chose commandée sera exigée. Le maître n’a pas seulement la mission d’instituteur, il a encore celle d’éducateur, qui demande infiniment plus de tact et de délicatesse.

Un bon maître se doit tout entier à ses élèves. Il ne néglige rien pour rendre sa classe instructive et attrayante. Un bon maître est un trésor dans lequel on puise sans cesse.

Les élèves doivent à leur maître le même respect et la même soumission qu’à leurs parents.

« Le malheur de bien des élèves est de ne pas voir un ami dans leur maître »[1]. Oui, le maître est votre ami : votre meilleur ami, celui qui vous porte le plus grand intérêt, qui vous veut le plus de bien ! Aimez votre maître ! Vos rapports avec lui auront un cachet d’une valeur morale infiniment douce et salutaire.

On dit parfois : « Le maître est sévère ! » Que cela vous soit une nouvelle preuve de son dévouement et de sa fidélité au devoir. N’est-il pas tenu de dompter votre caractère pour le former ? de vous réprimander de vos défauts, de vous aider à les déraciner, pendant qu’il en est temps encore ? C’est à ce que vous appelez la sévérité du maître, que vous devrez les meilleurs succès de votre vie.

En classe, au parloir, à la salle d’étude, les élèves doivent avoir un maintien digne et naturel. Prévenants pour leur maître, ils sont empressés à lui rendre service avec discrétion ; ouvrir ou fermer une porte, porter ses livres ou cahiers, etc…

S’il se présente des visiteurs, les élèves les reçoivent avec une amabilité gracieuse et aisée.

S’ils rencontrent des visiteurs ou professeurs dans la maison, ils saluent gentiment d’une respectueuse inclination de tête.

Quand le maître ou quelque visiteur entre en classe, les élèves se lèvent aussitôt et ne reprennent leurs sièges que si on les y invite, ils ont soin de ne s’asseoir qu’après le maître ou le visiteur.

Les élèves doivent non seulement tenir tout ce qui est à leur usage en bon ordre, mais ils se gardent bien de détériorer le mobilier scolaire, d’abîmer les murs, etc…

Les élèves surveillent particulièrement leurs conversations du parloir, évitant les cancans et les critiques malveillantes.

Si un professeur entre au parloir, l’élève s’empresse de lui offrir une chaise : mais il se gardera de présenter la sienne, à moins qu’il n’y en ait pas d’autre de libre dans l’appartement.

  1. A. de la F.