Imprimerie l’Union (p. 22-23).


LA FAMILLE


De nos temps enfiévrés, où tout se modernise et s’amoindrit, cette fatalité semble avoir pénétré, même, jusqu’au sanctuaire béni de la famille. Pour beaucoup hélas ! ce n’est plus ce doux paradis de l’union fraternelle, où il fait bon vivre en s’aimant, unis par les liens des plus pures et des plus saintes affections !…

On déserte en grand nombre, le plus souvent sans raison le temple de la vie familiale, « la maison paternelle », « le chez nous », que rien ne remplace, nulle part !…

L’esprit de famille diminue !

Fasciné par le mirage extérieur, l’attrait du plaisir ou d’une vie plus facile, en vain on court au loin à la recherche du bonheur, qu’on eût plus aisément trouvé « chez soi », si on avait su en apprécier la valeur et les charmes.

Grâce à Dieu ! ce déplorable état de choses n’existe chez nous, que dans les cas isolés, exceptionnels ! On est resté fidèle à la foi des aïeux, aux traditions anciennes ; et c’est à juste titre qu’on loue l’atmosphère paisible, la douce et joyeuse harmonie de nos foyers canadiens !

Le Père est, non pas un tyran, mais un chef aimé, vénéré, respecté et obéi. Son autorité ferme est douce et bienveillante. Ses désirs sont des ordres et son approbation la plus grande récompense.

La Mère est, à la fois, l’ange et la reine du foyer. Comme la femme forte de l’Évangile, on la trouve sans cesse occupée du bien-être et du bonheur des siens. Elle joint au charme qui attire, la grâce qui retient ; et tous se sentent heureux de vivre auprès d’elle. « Une vraie Mère », ne se remplace jamais !…

Il vient un temps, sans doute, où les enfants doivent se fixer dans la vie ; les membres d’une même famille ne sauraient vivre toujours sous un même toit ; mais alors, comme ils restent unis entre eux ! Éloignés, ils s’écrivent souvent, et les joies du revoir sont pour eux d’un charme infini !

Du petit royaume de la maison paternelle, chacun reste et aime à se dire un loyal et fidèle sujet.