Imprimerie l’Union (p. 13-21).


À L’ÉGLISE


En arrivant dans une localité, dans une maison, la première chose à faire, est d’aller rendre ses hommages au plus haut dignitaire de l’endroit. Entrons à l’église ; c’est notre première visite à faire.


« Saluer le Bon Dieu
C’est le Maître du lieu. »
……………………………
……………………………
« Qui dit vrai canadien
Dit aussi bon chrétien. »


L’église, c’est la maison de Dieu ! la porte du ciel ! C’est le temple de la prière ! La plus somptueuse demeure, le plus riche palais de l’univers, ne valent pas la plus pauvre petite église, qui est la résidence du Monarque Immortel, le Souverain Seigneur, le Roi des rois ! Il faut donc y être irréprochable, de tenue, d’attitude et de dignité.

Dans une autre partie, nous causerons plus longuement du mot toilette, nous en parlerons ici, brièvement, comme tenue respectueuse.

La pauvreté des habits n’est jamais une raison de manquer l’office divin ; mais des vêtements propres et modestes sont de rigueur pour paraître à la cour du Roi du ciel. Une élégante simplicité de bon goût, une certaine recherche n’y est pas déplacée : mais pas d’excentricités, de toilettes tapageuses ; c’est inconvenant ! Elles rendent ridicule d’abord, et détournent l’attention des fidèles, qui sont venus à l’église pour prier Dieu, rendre leurs hommages à la Majesté Suprême.

Il semble bien inutile d’insister sur une mise modeste pour paraître dans le saint lieu, assister à la célébration des divins mystères, et recevoir les sacrements. Nos Canadiennes ont trop de vertu, d’honneur, de bon goût, et de simple bon sens, pour s’y présenter vêtues en marionnettes — avec des tissus transparents… — écourtées, décolletées et les bras nus !…

De tels vêtements, qui ne sont de mise nulle part, dans la bonne société, chez des gens de bonnes mœurs, à plus forte raison, ne sauraient être tolérés, dans nos églises, en présence du Dieu trois fois saint. Ce serait la pire, la plus inqualifiable des inconvenances… un scandale !…

Aussi, cela ne se fait pas chez nous ! Si par hasard, vous voyez des personnes, que le caprice des modes infâmes et malséantes aurait asservies, qui osent pénétrer dans l’église, avec une mise inconvenante, alors, pensez, charitablement, que ce sont des touristes incroyants qui visitent le pays.


On entre dans l’église respectueux et recueilli, sans regarder ni saluer personne, par respect pour le Maître qui doit absorber toute notre attention.

Une femme n’entre jamais dans une église, ou chapelle, sans avoir la tête recouverte, au moins d’un voile.

On prend de l’eau bénite et on forme sur soi le signe de la croix.

On présente ordinairement de l’eau bénite à la personne que l’on accompagne à l’église. L’inférieur en offre à son supérieur, un monsieur à une dame, un enfant à sa mère, etc…

La génuflexion se fait (à moins d’infirmité) en ployant le genou droit jusqu’à terre.

La génuflexion est un acte d’adoration, un acte de foi, à la présence réelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ au Saint Tabernacle. On la fait en passant devant le maître-autel où le Saint Sacrement est réservé et non à un autel latéral ou devant une statue quelconque.

En entrant dans une église, et avant d’en sortir, on fait toujours la génuflexion.

La prostration, ou génuflexion à deux genoux. se fait quand le Saint Sacrement est exposé, pendant le salut, au moment de l’Élévation pendant la sainte messe, ou encore pendant la distribution de la Sainte Communion.

En entrant à l’église, l’homme précède la femme dans l’allée ; devant le banc qu’ils doivent occuper, il s’efface pour la laisser passer.

Quand une femme entre ou sort d’un banc, où il se trouve un monsieur, celui-ci s’empresse de sortir dans l’allée, afin de livrer passage à sa compagne ; puis, il reprend sa place.

Au sortir de l’église, c’est la femme qui précède son compagnon.

La place d’honneur est au fond du banc. On l’offre aux visiteurs, aux personnes âgées ou supérieures. Les Messieurs font cette politesse aux dames.

En faisant la quête, on ne fait pas de génuflexion en changeant d’allée, si ce n’est en passant devant l’autel qui contient les Saintes Espèces.

À la quête, l’offrande ou le refus doit être accompagné d’une légère inclination de tête. L’offrande doit être mise discrètement.

Un Monsieur peut offrir de l’argent à sa compagne, pour la quête : mais d’ordinaire, celle-ci a soin de se munir de quelques pièces de monnaie, afin de faire elle-même son offrande.

Un Monsieur qui accompagne une dame à l’église doit lui payer sa place de banc s’il y a lieu.

À genoux, debout ou assis, que votre maintien soit respectueux et irréprochable. Rien qui sente la nonchalance, le laisser-aller.

Il faut se tenir droit ! Si l’on est debout, que ce soit sur ses deux pieds, et sans s’appuyer à la colonne voisine.

À genoux, on s’appuie au prie-Dieu, mais on se tient bien, quand même. Si l’infirmité, la maladie ou une trop grande fatigue, ne permet pas de rester agenouillé convenablement, il vaut mieux s’asseoir. Il n’est jamais permis de se mal tenir.

Assis, il faut encore se tenir droit. On le ferait en présence d’un prince, d’un personnage de distinction, et comme on manque facilement d’égards envers le Bon Dieu !…

Dans l’église, il faut éviter le moindre bruit ; tout ce qui peut distraire ou gêner les autres. Éviter, autant que possible, de tousser, d’éternuer (surtout pendant le sermon).

Il serait de la plus grand impolitesse de bâiller, de consulter sa montre, de témoigner son impatience de quelque manière, en présence d’un prédicateur. Il nous apporte la parole de Dieu, nous lui devons tout notre respect et une attention soutenue.

Il faut encore éviter de faire du bruit avec son chapelet, de le réciter haut, de lire à mi-voix, de jeter le petit banc par terre, de laisser tomber son livre, etc, etc…

Inutile de répéter ici, ce que l’on dit au tout-petit enfant, qui entre à l’église, pour la première fois : qu’il ne faut pas tourner sa tête à droite et à gauche ; ne jamais parler et rire.

On doit faire l’impossible pour se rendre à l’église avant le commencement des offices et n’en sortir que quand ils sont finis ; de même qu’on se ferait un devoir de se rendre à l’heure fixée, pour l’audience d’un grand personnage et que l’on se garderait bien de partir quand il nous parle encore. Arriver en retard indique de la négligence et un manque de foi.

On doit se lever dès qu’apparaît le célébrant. Debout encore à son départ, jusqu’à ce qu’il soit hors de vue.

S’il s’agit d’un évêque, on se lève à son entrée ; on s’agenouille s’il donne la bénédiction.

À l’église, comme ailleurs, il faut éviter de se singulariser. On suit attentivement chaque partie des offices, se levant, s’asseyant ou se mettant à genoux, en même temps que les autres.

Quand l’assistance est nombreuse, règle générale, les hommes communient avant les femmes.

On avance à la Table Sainte, l’un derrière l’autre, en ligne simple, et non deux à deux. Dans les rencontres chacun passe à droite.

Dans certaines églises, il est d’usage de se rendre à la balustrade par le milieu de l’église et de retourner à sa place par une des petites allées (ou vice-versa) ce qui facilite la circulation et évite l’encombrement.

Le même ordre s’observe ordinairement pour la réception des Cendres, la vénération de la Croix ou d’une relique.

Étant peu nombreux pour recevoir la Sainte Communion, il vaut mieux se grouper au milieu de la balustrade afin de ne pas obliger le prêtre à parcourir une trop longue distance.

En quittant la Sainte Table, la génuflexion se fait à un seul genou, même si le Saint Sacrement est exposé. Autrement, cela gênerait la circulation, et du moment qu’une chose devient nuisible ou gênante pour les autres, par le fait même, elle est déplacée et n’a plus sa raison d’être.

On ne fait pas le signe de la Croix avant de quitter la Sainte Table, excepté les derniers, s’ils s’y trouvent encore quand le prêtre donne la bénédiction.

La réception du sacrement de pénitence est un des actes les plus importants de la vie chrétienne ; il faut donc s’y comporter avec tout le sérieux que demande une aussi sainte action, et y observer la plus parfaite bienséance.

Ici encore, il faut éviter le moindre bruit : tout ce qui pourrait troubler la paix, le bon ordre.

Ne pas se tenir trop près du confessionnal, ce qui serait une gêne pour les pénitents, un ennui pour le confesseur, et une grave impolitesse et un manque d’éducation pour ceux qui se le permettent.

Il faut attendre patiemment son tour, sans chercher à passer devant ceux qui sont avant nous. À plus forte raison, ne faut-il pas, à bien dire, aller se battre à la porte du confessionnal. se bousculer, rejeter les autres en arrière, pour prendre leur place.

C’est, au contraire, une délicatesse très appréciable de savoir, à l’occasion, donner son tour à une personne que l’on sait être dans l’impossibilité d’attendre, à un infirme, à une personne âgée ou malade.