Poésies de Schiller/Dithyrambe
DITHYRAMBE.
Jamais, croyez-moi, jamais les Dieux ne se montrent isolément. À peine suis-je avec Bacchus le joyeux, que voici venir Amour, le riant enfant, et Phébus le superbe. Ils approchent, ils viennent, les êtres célestes. La retraite terrestre est pleine de Dieux.
Dites-moi, comment recevrai-je, moi, enfant de la terre, le chœur céleste ? Accordez-moi, ô Dieux, votre vie éternelle. Quels dons pourrait vous offrir le simple mortel ? Élevez-moi jusqu’à votre Olympe. La joie n’habite qu’auprès du trône de Jupiter. Oh ! donnez-moi la coupe pleine de nectar.
« Héhé ! donne la coupe au poëte, baigne ses yeux de la rosée céleste, afin qu’il ne voie pas le Styx maudit et qu’il croie être un des nôtres. » Elle pétille, elle écume, la boisson divine. Le calme renaît dans l’âme et le regard s’éclaircit.