Poésies de Schiller/À Emma
Poésies de Schiller
À EMMA.
Mon bonheur est passé dans les nuages, dans les nuages sombres d’un horizon lointain. Mes regards ne voient plus qu’une belle étoile qu’ils contemplent encore avec amour ; mais, comme toutes les étoiles, celle-ci n’est qu’une lumière de la nuit !
Si tu étais plongée dans le long sommeil ; si la mort te fermait les yeux, ma douleur te posséderait encore, tu vivrais pour mon cœur. Mais, hélas ! comme tu jouis encore de la clarté du soleil, tu ne vis pas pour mon amour.
Les doux désirs de l’amour peuvent-ils, Emma, être passagers ? Ce qui s’éteint, ce qui meurt, est-ce l’amour ? Sa flamme céleste peut-elle disparaître comme un bien terrestre ?