Poésies (Poncy)/Vol. 1/Image (1)

PoésiesI (p. 63).

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Lorsque la nuit aux yeux des promeneurs des bords
Dérobe nos vaisseaux, on voit dans leurs sabords

Briller de rougeâtres lumières.

Elles passent au loin comme les feux follets,
Comme ceux qu’à travers les fentes des volets,

On voit, le soir, dans les chaumières.


Et l’on dirait alors que tout l’enfer marin,
S’éveillant en sursaut de son sommeil d’airain,

Sort embrasé du fond des lames,

Et que mille démons, dansant sur les flots noirs,
Curieux et moqueurs, s’en viennent tous les soirs,

Nous fixer de leurs yeux de flammes.