Poésie (Rilke, trad. Betz)/Chants de l’aube/Parfois elle sent

Traduction par Maurice Betz.
PoésieÉmile-Paul (p. 73).

PARFOIS ELLE SENT…

Parfois elle sent : La vie est grande,
plus sauvage que des fleuves qui écument,
plus sauvage que la tempête dans les arbres.
Et doucement, lâchant les heures,
elle abandonne son âme aux songes.

Puis elle s’éveille. Une étoile brille
en silence au-dessus du calme paysage,
et la maison a des murs tout blancs.
Alors elle sait : La vie est inconnue et lointaine,
et elle joint ses mains qui vieillissent.