Pensées d’août/Reposez-vous et remerciez

TROIS SONNETS

imités de Wordsworth


I

REPOSEZ-VOUS ET REMERCIEZ


(Au sommet du Glencroe)[1].


Ayant monté longtemps d’un pas lourd et pesant
Les rampes, au sommet désiré du voyage,

Près du chemin gravi, bordé de fin herbage,
Oh ! qui n’aime à tomber d’un cœur reconnaissant ?

Qui ne s’y coucherait délassé, se berçant
Aux propos entre amis, ou seul, au cri sauvage
Du faucon, près de là perdu dans le nuage,
— Nuage du matin, et qui bientôt descend ?

Mais, le corps étendu, n’oublions pas que l’âme,
De même que l’oiseau monte sans agiter
Son aile, ou qu’au torrent, sans fatiguer sa rame,

Le poisson sait tout droit en flèche remonter,
— L’âme (la foi l’aidant et les grâces propices)
Peut monter son air pur, ses torrents, ses délices !


  1. En Écosse.