Pauvres fleurs/Madame Henriette Favier

Pour les autres éditions de ce texte, voir Madame Henriette Favier (« De ses discours charmants mon âme sort parée »).

Pauvres fleursDumont éditeur Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 103-104).



MADAME HENRIETTE FAVIER.


De ses discours charmans mon âme sort parée ;
Elle ne touche à rien sans y laisser ses fleurs ;
Comme un peintre qui crée accorde ses couleurs,
Tout s’habille en ses mains d’une grâce ignorée ;
C’est un ange ! elle parle en mots plus gracieux,
Que les mots qu’on entend bégayer sur la terre ;

L’enfant tout nouveau-né la reconnaît des cieux,
Car, ils en ont entre eux l’accent plein de mystère.

C’est un rayon qui passe à travers nos douleurs,
Et que n’a pas éteint le monde avec ses pleurs,
Qui lui fait des regards plus beaux qu’aux autres femmes,
Qu’on revoit dans la nuit, pareils aux saintes flammes,
Brûlantes alentour de nos tristes autels,
Et qui font demander : « Ces yeux sont-ils mortels ? »