Parcs et BoudoirsA. Lemerre (p. 81-82).

Les grandes eaux.


Plutus, Neptune et le Triton
Sont tous déguisés en fontaines ;
Fontaines de plomb, par centaines,
Qu’au loin on croirait en carton.
Aux yeux ahuris de la foule,
L’eau s’élance, coule et recoule.

Feu d’artifice sous-marin,
Cascades d’énormes rosées
Que le soleil rend irisées

En illuminant chaque grain.
L’eau gronde ainsi qu’une lionne
Et l’eau bouillonne et tourbillonne.

Le public ressemble fort peu
Au public des galantes fêtes
Du temps jadis. Céans, les têtes
N’ont perruque sur le cheveu,
Car la Cour a cédé la place
À la grouillante populace.

Qu’importe à Neptune, à Plutus,
Que l’automne succède aux roses
Et l’obscur aux apothéoses !
Il n’est pas de raison non plus,
— J’en appelle aux sieurs Benserade,
Quinault, poètes de parade ! —
Puisque Louis Quatorze est mort,
Pour que Triton crache moins fort.