Dans le boudoir rouge.


Des baisers longs comme des messes !…
D’abord, doux et plaintivement,
Nous adressons au Dieu clément
Nos repentirs et nos promesses.

Ensuite, le cœur fort contrit,
Nous chuchotons, du bout des lèvres,
Les prières folles et mièvres
Que notre Idéal nous apprit.


Puis les orgues se font entendre
Et donnent l’absolution ;
Le baiser tout à l’heure tendre
Se permet de la passion.

Ton baiser s’appuie à mon âme
Et la secoue à la briser,
Mon baiser devient homme et femme,
Je te possède en ce baiser.

Ô la Procession Céleste
De jolis désirs implorants !
Devinant nos regards errants
Dieu se retire et Satan reste.