Maradan (4p. 38-65).


CHAPITRE XLI.




Une vie tranquille et réglée, se joignant à la salubrité du climat, avait assoupi pendant quelque temps les maux de la maréchale ; mais tout-à-coup des symptômes plus alarmans que les premiers se déclarèrent. Les médecins, embarrassés, attribuaient son état à cette cause banale, nommée maladie de nerfs. Cela ne paraissait donc pas fort inquiétant, et la maréchale, ne souffrant pas beaucoup, continuait d’agir à-peu-près comme si elle eût été en parfaite santé, et s’abusait, ainsi que ses amis, sur sa situation.

Il y avait trois mois qu’elle était à Nice lorsque le fameux docteur T… y arriva. Tout le monde s’empressa d’aller le consulter ; madame de Saint-André ne fut pas des dernières. L’habile médecin l’écouta très-attentivement, et ne put s’empêcher de manifester une sorte d’impatience contre ceux de ses confrères qui avaient traité sa maladie si légèrement. Il indiqua un tout autre régime, et obtint la confiance de madame de Saint-André. Il la méritait sans doute… Mais que n’était-il venu plus tôt !

Palmira, sans prévoir précisément un grand malheur, était effrayée de l’importance que le docteur T… apportait à l’état de son amie. Elle le secondait parfaitement ; la garde, les femmes de chambre, étaient moins exactes, moins utiles près de la maréchale que miss Delwine, qui se réveillait fréquemment la nuit pour aller la soigner ; mais les secours réunis de l’art et de l’amitié échouèrent contre le fatal décret de la nature. Des accidens nouveaux et terribles augmentaient tous les jours, et les évanouissemens du lendemain étaient plus longs que ceux de la veille. Ses amis, ses gens, commencèrent à désespérer. Palmira tombait dans des accès de colère, lorsqu’elle entendait prononcer le mot de danger. Cette idée était si horrible, qu’elle ne pouvait se fixer dans son imagination.

Un matin cependant, qu’elle avait laissé le docteur avec sa malade, elle fut glacée de terreur quand elle l’en vit sortir avec un air profondément triste : elle vola chez la maréchale, et lui trouva le teint coloré, les yeux plus animés qu’à l’ordinaire. Celle-ci la serra contre son cœur, non sans une émotion visible ; puis, avec le plus aimable sourire, elle lui dit : Le bonheur, qui n’a pas cessé d’accompagner ma vie entière, s’est éloigné le plus tard possible ; c’est à lui, sans doute, que j’ai dû si long-temps l’illusion qui m’a empêchée d’envisager ma maladie comme mortelle.

Grand Dieu ! s’écria Palmira, frappée comme d’un coup de foudre, et quel est l’homme barbare, insensé, qui a osé prononcer un tel jugement ? Il est seulement plus éclairé que les autres, ma chère Delwine : voici une demi-heure, à-peu-près, que, remarquant l’air sombre, embarrassé, de M. T…, j’ai exigé de lui la vérité quelle qu’elle puisse être… et il me l’a avouée. Dans ce moment, les sanglots de Palmira lui firent perdre un peu de sa fermeté ; quelques larmes parurent sur le bord de ses paupières ; et, renversant sa tête sur le sein de son amie, celle-ci continua : Il est très-possible, m’a-t-il ajouté, que la nature opère une crise salutaire… Si non, peut-être, dans cinq ou six jours… Ah ! n’achevez pas, interrompit Palmira. La maréchale essuya elle-même ses yeux, chercha à la calmer ; ensuite se félicita de conserver sa tête, ses plus saines facultés. Le docteur m’a recommandé aujourd’hui, continua-t-elle, un très-grand repos ; mais, demain matin, je veux absolument que mon homme d’affaires et quelques autres personnes recueillent mes volontés. Tu souscriras à tout, n’est-ce pas Delwine ? Tu daigneras accepter les dons d’une amie, d’une mère ?

Le désespoir de Palmira la suffoquait ; craignant de trop affecter la malade, elle se retira dans son appartement, et y fut plus d’une heure véritablement hors d’elle-même. En commençant à se remettre un peu, elle s’apperçut que l’une de ses fenêtres était ouverte, et qu’un homme, appuyé sur le balcon de la maison en face, la regardait attentivement : elle l’avait déjà entrevu la veille, il lui avait même semblé que cette figure n’était pas entièrement inconnue à sa mémoire ; mais, ne pouvant se rappeler où elle l’avait rencontré, elle ne s’y était pas arrêtée long-temps. Fatiguée, cette seconde fois, de l’espèce de curiosité qu’il mettait à l’examiner, elle ferma la croisée et ne tarda pas aller rejoindre madame de Saint-André, dont le calme, la douce gaieté contrastaient d’une manière bien étonnante avec les alarmes et la tristesse de ceux qui l’environnaient. Elle s’occupa beaucoup de la désolée Palmira, et la conduisit insensiblement à un sentiment d’espoir qui n’existait plus au fond de son ame. Elle desira l’entendre jouer du piano : cette complaisance coûta cruellement à miss Delwine ; mais il fallut bien céder. La maréchale l’en remercia dix fois ; puis l’entretint beaucoup de M. de Saint-André, de ses amis, de Paris, de différentes choses enfin, qui toutes l’intéressaient ou l’amusaient : elle en vint même à parler de ses plans favoris pour l’avenir. Palmira cherchait à la croire, et l’écoutait avidement. Elle vit bientôt où elle voulait en venir, car elle dit après un moment de silence : Mais si quelque événement m’empêchait d’être de moitié dans ces arrangemens, je me plais à me représenter miss Delwine en possession d’une de mes terres qui, bien qu’elle ne soit pas la plus considérable, est la plus agréable suivant mon goût. Ma chère Delwine appellerait alors auprès d’elle sa bonne tante, madame de Saint-Pollin, et oublierait, dans une vie paisible et assurée, qu’elle était peut-être réservée à de plus brillantes destinées. Demain matin j’aurai besoin de votre signature ; j’ose espérer que vous me la donnerez aveuglément.

Palmira baisa la main de sa généreuse amie. Les médecins revinrent et ne la trouvèrent pas plus mal que le matin. Ils l’invitèrent à essayer de se rendormir. Je serai complaisante, répondit-elle, si miss Delwine veut bien l’être aussi. Depuis quelques nuits elle ne me quitte pas : j’exige qu’elle se retire dans son appartement, et reprenne des forces nouvelles pour me soigner demain. Oui, demain, ajouta-t-elle, nous passerons encore une agréable journée. Palmira, avec contrainte, se rendit à ce desir ; cependant elle ne pouvait se détacher d’auprès de madame de Saint-André qui l’éloignait par égard d’amitié, mais qui la rappela plusieurs fois pour l’embrasser encore. Enfin, le docteur T… obtint qu’elles se sépareraient : il déclara aussi que, pendant quelques nuits, il coucherait dans le cabinet de sa chambre.

Cette mesure tranquillisa l’esprit de Palmira, qui excessivement abattue de sa déchirante journée, s’endormit sans cesser de pleurer. Vers les cinq heures du matin, elle fut réveillée par un grand mouvement qui se fit dans la maison, et par ces cris affreux : Elle se meurt ! elle se meurt ! Palmira, presque nue, court chez la maréchale, et la trouve expirante, entre les bras de son médecin et de ses femmes, sans pouvoir parler. Elle reconnaît miss Delwine, serre sa main, et termine sa vie angélique. Un dépôt près du cœur, arrivé à son dernier période, venait de l’étouffer à la suite d’un évanouissement.

Palmira tombe sans connaissance à ses côtés. On la reporta chez elle. Elle resta plus de trois heures dans cet état. En reprenant ses esprits, son désespoir lui fit sentir qu’elle avait perdu sa mère une seconde fois. Ce n’était pas sa malheureuse situation, que madame de Saint-André n’avait pas eu le temps de changer, qui l’excitait ; elle se disait seulement : Je ne la verrai, je ne l’entendrai plus ! Sa douleur était au comble. Elle exhala ses gémissemens, n’ayant près d’elle, que sa simple et bonne Henriette, et ne voulant recevoir ni le médecin ni autre personne : Elle ne voulut pas davantage prendre de nourriture et de repos. Le lendemain matin, entendant sonner cinq heures, elle tressaillit d’horreur, se rappelant la manière dont elle avait été réveillée la veille. Il lui semblait qu’un nouveau malheur allait fondre sur sa tête. Elle eut pitié de sa faiblesse. Qu’ai-je à redouter encore ? s’écria-t-elle ; j’ai perdu mon unique parente, mes protecteurs (peut-être, pensa-t-elle, aussi Abel), ma fortune ; j’ai épuisé toutes les fatalités.

Un peu plus tard, elle pensa qu’une course matinale apporterait quelque soulagement à ses souffrances ; elle se leva, et, passant devant l’appartement de la maréchale, elle eut le courage d’y entrer, et de s’agenouiller devant le lit funèbre ; elle proféra cette invocation : Ombre chérie, unis-toi à celle d’Élisa pour protéger ma douloureuse jeunesse !… Hélas ! ce n’est plus parmi les vivans que je dois chercher des amis.

En sortant de ce triste lieu, elle rencontra les gens de madame de Saint-André. Elle s’apperçut bien, au changement de leurs manières avec elle, que sa noble amie ne leur donnait plus l’exemple des égards et des soins. Il est certain que Palmira n’était pas autant aimée d’eux que sa bienfaisance et son penchant à obliger pouvaient le faire présumer. Ils avaient l’ingratitude de méconnaître, ces deux qualités essentielles qu’ils avaient souvent éprouvées, pour se plaindre entre eux de son air froid et fier, et s’offusquer de la considération dont elle jouissait près de madame de Saint-André.

Palmira si susceptible, forma aussitôt la résolution d’abandonner la maison dès l’instant que les précieux restes de la maréchale en seraient partis. Ils devaient être transportés à Paris dans l’église de Notre-Dame, et déposés ensuite dans le caveau de la famille Saint-André. Un prêtre et une partie des domestiques devaient escorter le convoi, et les autres serviteurs rester à Nice jusqu’à la levée des scellés.

Palmira était déjà hors du vestibule, et avait pris le chemin du rivage, lorsqu’elle fut appelée par la fille du maître du logis. La première se retourna machinalement, se souciant peu d’une conversation avec cette jeune fille inconsidérée et bavarde. Mon Dieu, miss Delwine, lui dit celle-ci, comme vous voilà pâle et abattue ! au lieu de songer à courir, vous feriez mieux d’entrer chez nous, et de prendre un verre de vin d’Espagne. Je vous remercie, mademoiselle Simony ; mais je veux essayer si l’air me sera favorable ; et Palmira allait continuer sa course.

Alors, mademoiselle Simony, l’arrêtant par le bras, l’assura qu’elle avait quelque chose à lui communiquer, la força de s’arrêter et de l’entendre. J’étais hier au soir, dit-elle, prenant le frais sur notre porte, en songeant bien tristement à la mort de cette aimable madame de Saint-André, quand un monsieur qui demeure dans la maison vis-à-vis, au grand balcon, m’a abordée, et m’a demandé si vous étiez la sœur ou la parente de la défunte. J’ai répondu : oh que non, monsieur. — Et qui est-elle donc cette belle personne ? — Moi, j’ai dit, comme les domestiques me l’ont appris, que vous étiez une demoiselle que madame la maréchale avait prise près d’elle, pour l’amuser par vos talens dans ses momens d’ennui…

Votre conversation avec cet homme m’importe fort peu, reprend Palmira avec impatience ; adieu, mademoiselle Simony. — Mais, miss, écoutez donc le plus intéressant. Ce monsieur a rêvé un petit moment, puis il m’a dit bien gracieusement : Je vous prie d’assurer cette demoiselle de la part réelle que je prends à son affliction, et que si mon expérience, mes connaissances en affaires pouvaient lui être de quelque utilité, je serai trop heureux qu’elle veuille bien accepter mes services : ajoutez-lui aussi que si elle consent à me recevoir, je suis à même de lui prouver très-incessamment ma bonne volonté, et sous différens aspects qui lui conviendront sans doute. Je vous guétais ce matin, miss, pour vous compter tout cela.

Palmira la remercia de cet empressement, si elle avait pu croire qu’il lui serait agréable, mais en même temps elle la pria de faire savoir à cet étranger que ses offres l’avaient étonnée et que leur répétition l’offenserait. Alors elle quitta mademoiselle Simony, oublia son entretien, et songea seulement qu’il y avait bien peu de temps encore qu’elle avait fait cette même promenade avec madame de Saint-André, alors aimante, riante et belle, et maintenant inanimée, et hideux objet de destruction. Après avoir long-temps côtoyé le rivage, elle s’assit sur un pan de rocher dans un lieu écarté, et s’appesantit enfin sur sa situation personnelle et sur les moyens d’en sortir. Elle n’en trouvait aucun. Ce qui lui paraissait le plus convenable aurait été une place près de quelque dame ; mais où retrouver une maréchale de Saint-André, qui jamais ne lui avait fait éprouver un moment de caprice ou d’humiliation ? D’ailleurs, les Françaises qu’elle avait rencontrées étaient reparties ; elle ne pouvait donc se réclamer que du docteur T… qui retournait le lendemain en Suisse ; et faire auprès de lui une aussi prompte démarche, c’était annoncer une crainte de l’avenir, un isolement dans le présent…, et des aveux de cette espèce ne quadraient pas avec le caractère de Palmira.

L’infortunée, depuis un quart-d’heure, abymée dans ses réflexions, ayant la tête appuyée dans ses mains, s’écria enfin à haute voix : Grand Dieu ! que devenir ? — N’accusez pas la providence, puisqu’elle vous envoie d’honnêtes et délicates ressources que vous rejetez, lui dit l’inconnu dont mademoiselle Simony avait parlé, et qui, ayant suivi de loin Palmira, n’attendait que la première occasion de se présenter à ses regards. Celle-ci, le fixant avec fierté, lui répondit : Une exclamation échappée dans ma méditation ne s’adressait nullement à vous, monsieur, et j’ignore si je dois appeler votre conduite persécution ou intérêt.

Mademoiselle, reprit cet homme du ton le plus respectueux, je ne suis point un jeune insensé ; je ne dois pas assurément inspirer de méfiance. Le désespoir où je vous vis plongée, il y a trois jours, excita toute ma sensibilité. La perte de votre amie, et ce que j’ai entendu dire, l’ont encore augmentée. J’ai cherché les moyens de vous la faire connaître, et de vous proposer aussi les mêmes avantages que vous trouviez chez madame de Saint-André près d’une très-respectable dame.

Palmira, surprise de cette ouverture, le considéra alors avec moins de dédain et de hauteur, mais en disant cependant qu’ils étaient trop étrangers l’un à l’autre, pour que lui pût se charger de la recommander, et elle accepter une proposition qui néanmoins, elle ne le dissimulait pas, pouvait lui convenir.

Le nom de la dame de qui j’ai l’honneur de posséder la confiance, dit l’inconnu, est trop illustre pour vous laisser le moindre doute ; oserai-je le compromettre ? Il a dû même parvenir jusqu’à vous, puisque vous êtes née Anglaise. Cette dame est Anglaise ! répète vivement Palmira. — Oui, mademoiselle, mais elle vit en Italie depuis bien des années. C’est la duchesse douairière de la maison de Sunderland.

Palmira, émue au dernier degré, eut l’art de cacher son trouble sous l’extrême attention qu’elle apportait aux discours de l’inconnu, qui, s’en appercevant, continua de parler avec plus d’aisance et d’effusion, en ajoutant : Miladi Sunderland, veuve depuis plus de onze ans, ayant essuyé beaucoup de chagrins en Angleterre, a renoncé pour jamais à sa patrie. Ayant daigné remarquer mon zèle désintéressé dans différentes occasions, elle a bien voulu m’accorder d’honorables distinctions. Une jeune personne que j’avais placée près d’elle, et dont l’unique occupation était de faire quelque lecture et de la musique, que la duchesse goûte assez, cette personne, dis-je, ayant recueilli un héritage considérable, est retournée à Naples vivre au sein de sa famille. Miladi Sunderland a voulu absolument que je dirigeasse encore le choix de celle qui la remplacera. J’ai songé à ma sœur, et je suis venu la chercher ; mais je l’ai trouvée prête à se marier, et décidée à se fixer à Nice.

Si je ramène un trésor tel que vous, mademoiselle, mon voyage aura réussi au-delà de mes espérances. Tout le temps qu’il avait parlé, Palmira, en réfléchissant à la bizarrerie de sa destinée, avoit bien senti que la maison de miladi Sunderland était pour elle l’asile le plus convenable. Enfin, soit par une suite de sa fatalité, soit par un premier rayon de bonheur, elle accueillit avec une sorte de transport l’idée de vivre près de sa plus proche parente. Elle remercia donc le généreux inconnu ; le pria d’écrire de suite à la duchesse, et déclara qu’en voyant une réponse favorable, elle n’aurait plus que de l’empressement à se rendre à Florence.

M. Carloni l’assura que, puisqu’elle exigeait cette formalité, il s’en occuperait le jour même ; qu’il était certain d’avoir cette réponse, courrier par courrier. Il invita Palmira à quitter un asile qui lui retraçait de si tristes souvenirs, et de vouloir bien en accepter un dans la maison de sa mère, jusqu’au moment de son départ pour Florence, espérant que sa sœur serait pour elle une société douce et agréable.

Palmira, sensible à cette nouvelle attention, ne la rejeta pas absolument, mais ne s’engagea pas précisément. Monsieur Carloni, voulant profiter de l’heure de la poste, se préparait à la quitter ; mais il lui dit auparavant en souriant : Je n’ai entendu parler de vous ici que sous le titre de la belle anglaise : quel est le nom de famille que je dois désigner à miladi ?

Palmira, songeant aussitôt qu’il serait peut-être dangereux de donner celui de Delwine, qui pourrait parvenir aux oreilles de sir Abel, et lui rappeler Ermenonville et l’abbaye de…, déclara qu’elle s’appelait miss Eveling, infortunée orpheline, ayant bien des droits à la protection de la duchesse de Sunderland… étant vraiment malheureuse, ajouta-t-elle promptement. Il suffit, reprit Carloni, et d’ailleurs, présentée par moi, elle ne songera même pas à prendre la moindre information. Alors, il salua profondément Palmira, et courut plutôt qu’il ne marchait pour aller écrire la lettre convenue.

Cet homme est réellement obligeant, pensa Palmira, en regagnant lentement la ville ; et plus elle y réfléchissait plus elle était satisfaite du parti auquel elle s’était soumise. Elle s’arrêtait sur-tout, avec une noble fierté, à l’idée que si, au bout de quelques années, le hasard lui faisait retrouver ses amis d’Angleterre, le plus respectable des témoins pourrait leur dire : Votre Palmira a vécu irréprochable.

En rentrant, elle apperçut les apprêts du lugubre départ du char funèbre. Toute autre réflexion cessa, et la journée fut consacrée aux larmes et aux regrets.