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CORRESPONDANCE.

Je me mets aux pieds de Votre Majesté impériale avec la plus sensible reconnaissance et le plus profond respect.

Le vieux Malade de Ferney.
8424. — À STANISLAS-AUGUSTE PONIATOWSKI,
roi de pologne.
À Ferney, 3 décembre.

Sire, Votre Majesté m’a honoré de trop de bontés pour que je ne mêle pas ma voix à toutes celles qui font des vœux pour votre conservation et pour votre bonheur. Ma voix, à la vérité, n’est que celle qui crie dans le désert[1], mais elle est sincère ; elle part du cœur. Et quel cœur en effet ne doit pas être sensible à tout ce qui intéresse votre personne ! il faut être barbare pour ne pas vous aimer ; il faut entendre bien mal ses intérêts pour ne vous pas servir. Mais la vraie bonté et la vraie vertu triomphent de tout à la fin.

Permettez-moi de faire les vœux les plus sincères pour votre félicité, dont vous êtes si digne.

Je suis, avec la plus parfaite reconnaissance et le plus profond respect, etc.

8425. — À M. PHILIPPON[2].
4 décembre.

Je commence, monsieur, par vous faire mon très-sincère compliment. Vous serez dans votre patrie l’avocat général des gens de bien et des gens sensés, encore plus que du bureau des finances.

Je ne me souviens point du tout d’avoir demandé à M. Muller les oreilles du grand inquisiteur. La réponse du pape est fort jolie ; mais il doit trouver, au fond, la prétendue demande très-indiscrète, et le cardinal inquisiteur ne doit pas trouver bon qu’on demande ses oreilles sur les frontières de la Suisse. J’ai écrit à M. le cardinal de Bernis[3] pour le supplier de s’informer bien exactement de la vérité de cette plaisanterie : il est bon de

  1. Isaïe, XL, 3 ; Jean, i, 23.
  2. Voyez lettre 8148.
  3. Lettre 8417.