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VÉNALITÉ.

ressuscita le gentilhomme ; mais ce fut uniquement pour se faire donner quittance. Et il n’est point dit qu’il ait donné seulement un pot de vin au vendeur, lequel s’en retourna dans l’autre monde sans avoir ni bu ni mangé.

On agite souvent la grande question si l’on peut absoudre un vampire qui est mort excommunié. Cela va plus au fait.

Je ne suis pas assez profond dans la théologie pour dire mon avis sur cet article ; mais je serais volontiers pour l’absolution, parce que dans toutes les affaires douteuses il faut toujours prendre le parti le plus doux :

Odia restringenda, favores ampliandi.

Le résultat de tout ceci est qu’une grande partie de l’Europe a été infestée de vampires pendant cinq ou six ans, et qu’il n’y en a plus ; que nous avons eu des convulsionnaires en France pendant plus de vingt ans, et qu’il n’y en a plus ; que nous avons eu des possédés pendant dix-sept cents ans, et qu’il n’y en a plus ; qu’on a toujours ressuscité des morts depuis Hippolyte, et qu’on n’en ressuscite plus ; que nous avons eu des jésuites en Espagne, en Portugal, en France, dans les Deux-Siciles, et que nous n’en avons plus.


VAPEURS, EXHALAISONS[1].


VELLETRI ou VELLITRI[2].


VÉNALITÉ[3].


Ce faussaire dont nous avons tant parlé[4], qui fit le Testament du cardinal de Richelieu, dit, au chapitre iv, « qu’il vaut mieux laisser la vénalité et le droit annuel que d’abolir ces deux établissements, difficiles à changer tout d’un coup sans ébranler l’État ».

  1. Ce qu’on lisait sous ce titre dans les Questions sur l’Encyclopédie, neuvième partie, 1772, forme la seconde section de l’article Air. (B.)
  2. Les éditeurs de Kehl avaient placé sous ce mot un morceau que Voltaire avait, en 1766, publié à la suite d’Octave et le jeune Pompée, et qui était intitulé du Gouvernement et de la Divinité d’Auguste. Voyez ce morceau sous ce titre, dans les Mélanges, année 1766.
  3. Questions sur l’Encyclopédie, neuvième partie, 1772. (B.)
  4. Voyez les notes, tome XVII, page 211, et ci-dessus, page 430.