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et du XVIe. La menuiserie de tous ces buffets est soumise à l’instrument et ne fait que le couvrir ; les panneaux à jour ne remplissent que les vides existant entre l’extrémité supérieure de ces tuyaux et les plafonds, afin de permettre l’émission du son ; quant au mécanisme et aux porte-vent, ils sont complètement renfermés entre les panneaux pleins des soubassements. Il arrivait souvent que, pour donner plus d’éclat aux montres, les tuyaux visibles étaient gauffrés et dorés, rehaussés de filets noirs ou de couleur ; la menuiserie elle-même était peinte et dorée : tel est le buffet des grandes orgues de la cathédrale de Strasbourg. Presque tous les anciens buffets, comme celui de la cathédrale de Perpignan, étaient clos par des volets peints, que l’organiste ouvrait lorsqu’il touchait de l’orgue.

BUIZE, s. f. Vieux mot encore usité en Picardie et qui signifie canal, conduit d’eau (voy. Tuyau de descente).

BYZANTIN (style) [v. Style]. BYZANTINE (architecture) [v. Architecture].

C

CABARET, s. m. Cabaust. Vieux mot qui signifie lieu fermé de barreaux, d’où vient le nom de cabaret donné aux boutiques de débitants de vin.

CAGE, s. f. Désigne l’espace dans lequel est établi un escalier (voy. Escalier).

CAMINADE, s. f. Vieux mot employé pour chambre à feu, chambre dans laquelle est une cheminée.

CALVAIRE, s. m. Il était d’usage, pendant les XVe et XVIe siècles, de représenter les scènes de la Passion de Jésus-Christ dans les cloîtres, les cimetières, ou même dans une chapelle attenant à une église, au moyen de figurines ronde-bosse sculptées sur pierre ou bois, et rangées soit dans un vaste encadrement, soit sur une sorte de plate-forme s’élevant en gradins jusqu’à un sommet sur lequel se dressaient les trois croix portant Notre-Seigneur et les deux larrons. On voit encore un grand nombre de ces monuments, qui datent du XVe ou du XVIe siècle, dans les cimetières de la Bretagne. Beaucoup de retables en bois, du commencement du XVIe siècle, représentent également toutes les scènes de la Passion, en commençant par celle du Jardin des Oliviers et finissant au Crucifiement. Depuis le XVIe siècle, on a remplacé ces représentations groupées par des stations élevées de distance en distance, en plein air, sur les pentes d’une colline, ou sculptées ou peintes dans des cadres accrochés aux piliers des églises[1].

  1. L’idée de présenter aux fidèles les quatorze stations de Notre-Seigneur, depuis le moment où il fut livré par Judas jusqu’à sa mort, est certainement de nature à inspirer les sentiments les plus fervents ; la vue des souffrances supportées avec patience par le fils de Dieu est bien propre à raffermir les âmes affligées : aussi,