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que celle que rendent les malandres, les solandres, les crevasses, &c. (Voyez ces mots suivant l’ordre du Dictionnaire.) Si l’on cherche à tarir l’écoulement de ces ulcères, sans remonter à la source & sans avoir fait le moindre effort pour corriger les dépravations de la masse, c’est exposer l’animal à des reflux funestes ; on a vu par l’expérience que des malandres desséchées trop tôt ont été suivies de crevasses ; nous avons traité au long de cette maladie, qu’on appelle fic ou crapaud, (voyez Fic, Crapaud), elle est d’autant plus grave que l’humeur ne refluant pas au-dedans, mais se portant sur les parties déclives, les pervertit toujours de plus en plus.

XVIII.

Par le moyen des injections, on porte les remèdes dont nous avons parlé dans des lieux, où on ne pourroit pas les faire pénétrer autrement.

À l’égard des collyres secs très-propres à cicatriser les ulcères de cornée, (Voyez Œil) on ne doit jamais les souffler, ainsi qu’on le pratique communément à la campagne, dans l’œil de l’animal, attendu qu’après un ou deux jours d’une semblable opération, il redoute l’abord de l’homme, & devient plus ou moins féroce, & plus ou moins intraitable ; il faut les appliquer légèrement sur la partie avec le doigt.

XIX.

Différences de qualités d’Ulcères qui surviennent le plus communément dans la pratique, & que l’on trouvera par ordre alphabétique dans le corps de l’ouvrage.

Les ulcères bénins sont ceux qui surviennent à la suite d’un dépôt de gourme, tels qu’aux glandes parotides, maxillaires, sublinguales, en dedans de la cuisse, proche le fourreau, au toupet, à la suite de la maladie de la taupe, au garot, sur les reins, au poitrail, aux pieds, à la suite de l’enclouure d’un clou de rue, qui n’a attaqué que la sole de chair, ou de la brûlure de la sole.

Les ulcères calleux sont ceux dont nous venons de parler ; quand ils ont été maltraités, négligés, ou qu’il y a un vice dans le sang, & auxquels on peut encore ajouter l’ulcère des barres, les cors, la malandre, la solandre, la mule traversine, l’ulcère provenu d’un javart, l’ulcère survenu à la suite d’une enchevêtrure.

Ils sont sinueux & fistuleux, quand l’ulcère des barres va jusqu’à l’os, quand l’escarre du cors est tombée, & qu’il y a quelque portion tendineuse des muscles intéressans d’attaquée ; lorsque la malandre & la solandre sont profondes, que la mule traversine, l’enchevêtrure ont été jusqu’aux gaines des tendons ; toutes les fois que le bourbillon du javart a été profond, & qu’il a attaqué le tendon ou ses gaines ; à ceux-ci, on peut encore ajouter les fistules des avives ou parotides de dessous la mâchoire, de la lacrymale, de la saignée du col, de la taupe, du garot des reins, de l’avant-cœur au cartilage du sternum, du plat de la cuisse, de l’anus, des bourses ou du scrotum, du javart excorié improprement dit, de l’enclouure, dont la matière a soufflé à la couronne, de celle qui a attaqué l’os ou le tendon de la bleime, de la seime, de la fourmillière & du croissant à la suite de la fourbure.