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maladies, tant à cause de leur structure, que des fonctions qui leur sont propres, & qu’ils doivent nécessairement exécuter pour entretenir le mouvement de respiration : ils se ressentent ordinairement beaucoup plus de l’impression d’un air vif & trop froid, que les autres viscères ; aussi s’enflamment-ils plus aisément, & les autres maux dont il sont quelquefois affectés, deviennent le plus souvent incurables. Voyez Catarrhe, Pthisie, Pulmonie, Suffocation M. AMI.


PURGATIFS. médecine rurale. C’est ainsi qu’on appelle les médicamens qui procurent des évacuations par les selles. On en distingue de trois sortes : on a donné le nom de Laxatifs aux purgatifs doux ; on a appelle Cathartiques, ou proprement purgatifs, ceux qui tiennent un juste milieu entre les laxatifs & les purgatifs violens ; & on a donné à ces derniers le nom de Mocliques ou drastiques.

Les purgatifs en général exercent leur action dans l’estomac & le reste des premières voies : quelque temps après qu’on a été purgé, on commence à éprouver quelques légères nausées, qui n’ont point de durée ; on ressent aussi quelque inquiétude, une certaine anxiété, & quelques douleurs à la région de l’estomac : à toutes ces affections succèdent des rapports, des borborygmes, & enfin des déjections fréquentes.

Mais ce ne sont point encore là tous les effets des purgatifs ; ils agissent sur les fluides, en augmentant la circulation. Le pouls devient plus fort & plus fréquent, & le corps acquiert un plus fort degré de chaleur. On voit assez souvent survenir des moiteurs, quelquefois même des sueurs.

Il est aisé de sentir qu’ils ne peuvent produire de pareils effets, qu’en passant des premières voies dans les secondes : l’expérience a depuis longtemps démontré que les molécules des purgatifs entrent dans le torrent de la circulation : on sait qu’on purge une nourrice pour obtenir de son nourrisson des évacuations plus abondantes par les selles ; ce qui ne peut avoir lieu que par les molécules des purgatifs dont le lait se trouve imprégné. Les purgatifs augmentent les forces, en évacuant une quantité de matières qui les diminuoient en épaississant le sang, & en ralentissant le mouvement de la circulation.

Ils affoiblissent aussi, parce que le diaphragme s’agriffe dans le temps que les malades vont à la selle, & que les muscles du bas-ventre se contractent, ce qui exige des efforts qui ne peuvent se faire qu’aux dépens des forces.

Il est encore prouvé qu’ils attirent & évacuent une grande quantité de matières liquides qui n’étoient point dans les premières voies.

On n’est pas encore parvenu à découvrir la manière d’agir commune à tous les purgatifs, quoiqu’il paroisse que les médecins anciens & modernes y aient beaucoup travaillé. Galien & ses sectateurs croyoient que les purgatifs agissoient par sympathie ou par attraction ; d’autres par antipathie ; les chimistes ont eu recours à la fermentation ; les médecins de l’antiquité admettoient des qualités occultes, ce qui n’expliquoit rien : mais on sait que les purga-