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du pied, &c. obligeant la muraille de s’éloigner de la chair cannelée. Elle est quelquefois aussi la suite d’une fourbure. (Voyez Fourbure.)

Loin de s’attacher à détruire la fourmilière, en mettant en usage le galbanum dissous dans le vinaigre & le soufre, nous conseillons, au contraire, de bien râper la muraille jusqu’au vif, & de panser la plaie avec la térébenthine mêlée avec l’onguent de pied, jusqu’à parfaite guérison ; c’est-là le seul moyen d’y remédier radicalement.


FOURRAGE. Sous cette dénomination on comprend toute espèce d’herbe, de feuilles & de grains qui servent à nourrir les chevaux, les bœufs, les moutons, les cochons, &c. soit pendant l’été, soit pendant l’hiver. Voyez ce qui a été dit à ce sujet aux mots Bétail, Foin, & ce qui fera dit au mot Prairie.


FRACTURE, Médecine rurale. On entend par fracturé une solution de continuité dans une partie osseuse, tendineuse ou ligamenteuse. Nous ne parlerons point de celles qui intéressent les parties molles, mais seulement de celles qui surviennent aux parties dures, telles que les os.

Les fractures se divisent en simples, en composées & en compliquées.

La fracture simple est celle où il n’y a qu’un os cassé ; la composée est celle où il y a plusieurs portions du même os cassées en même temps, & on entend par fracture compliquée, celle qui est toujours accompagnée des plaies, de carie, d’ulcère, quelquefois même de gangrène ; ces accidens demandent alors un traitement particulier ; on divise encore les fractures en complètes & en incomplètes ; les fractures complètes sont celles où l’os est entièrement cassé, les incomplètes sont celles où il y a encore une portion d’os qui est intacte.

Les fractures peuvent être en travers, obliquement, longitudinalement. C’est aussi pour cette raison qu’on les a encore divisées en transversales, en obliques & en longitudinales.

Les fractures sont plus ou moins dangereuses, selon la nature de l’os fracturé, la situation, la longueur, la figure, la grosseur & le volume des portions fracturées, & selon les parties plus ou moins essentielles qui avoisinent la fracture.

Le premier effet des fractures est la lésion de toutes les fonctions qui dépendoient de l’intégrité de l’os. L’action des parties voisines qui peuvent être blessées ou comprimées par les fragmens de l’os fracturé, éprouvent un dérangement, un trouble notable. Il est aisé de voir que la variété des maux qui surviennent après une fracture, peut-être très-grande, & qu’elle dépend de l’os fracturé, de sa situation, &c.

Les autres effets sont la tumeur, la difformité de la partie fracturée, le tiraillement, l’irritation, la tension, l’inflammation, les douleurs les plus vives, l’impuissance de pouvoir exécuter de soi-même certains mouvemens, de marcher, si la lésion de continuité est à la jambe. La contraction des muscles, le racorniment du membre intéressé, le dérangement des muscles de leur place ordinaire, la mauvaise configuration.

On compte encore parmi les effets