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midi. En hiver, il aura plus chaud, & jouira d’une espèce de printemps, & en été le courant d’air rafraîchira ses appartemens. S’il est voisin de la mer, qu’il tâche de mettre le bâtiment à couvert des vents qui en viennent ; ils entraînent avec eux une si grande humidité, qu’elle pourrit les meubles & pénètre jusque dans les armoires & les placards. Dans les provinces du nord du royaume, l’exposition au soleil levant & à celui du midi est la plus saine ; & dans les unes comme dans les autres, celle du soleil, depuis deux heures jusqu’à son coucher, est fatigante par son excessive chaleur. Dans tous les cas possibles, fuyez comme la peste le voisinage des marais, des étangs & de toute espèce d’eau stagnante, ainsi que les bas fonds, l’air y est mal-sain, & le serein abondant & funeste.


EXTENSION, médecine vétérinaire. C’est l’action par laquelle on étend, en tirant à soi, une partie luxée ou fracturée, pour remettre les os dans leur situation naturelle.

Quant à la maxime de faire l’extension & la contre-extension, voy. Fracture, Luxation. M. T.


Extension du tendon fléchisseur du pied. Médecine Vétérinaire. L’extension du tendon fléchisseur du pied & des ligamens, est assez fréquente dans le cheval. Elle vient de la même cause que la compression de la sole charnue, c’est-à-dire, de l’effort de l’os de la couronne sur le tendon ou sur les ligamens.

Cet accident arrive, 1°. lorsque le maréchal pare trop la fourchette, & que les éponges se trouvent trop fortes & armées des crampons ; alors le point d’appui étant éloigné de terre, l’os de la couronne pèse sur le tendon, & de-là son alongement jusqu’à ce que la fourchette ait atteint le sol.

2°. Lorsque le pied du cheval porte sur un corps élevé ; le pied étant obligé de renverser, & l’os de la couronne pesant alors sur le tendon, celui-ci est obligé de servir de point d’appui au corps du cheval, & de-là sa distension.

En un mot, il est prouvé que l’extension des ligamens vient des grands efforts & des mouvemens forcés de l’os de la couronne.

Des signes de l’extension. L’extension du tendon se manifeste par un gonflement qui règne depuis le genou jusque dans le paturon, par la douleur que le cheval ressent lorsqu’on lui touche la partie, & sur-tout par la claudication qui est des plus grandes. On s’apperçoit encore mieux de cette maladie au bout de douze ou quinze jours, par une grosseur arrondie que nous appelions ganglion, (Voyez Ganglion) qui se trouve sur le tendon, & qui forme par la suite une tumeur squirreuse. Il ne faut pas confondre cette maladie avec la nerferure. (Voyez Nerferure)

Curation. On doit commencer par dessoler le cheval ; (voyez Dessolure) après quoi, il faut appliquer le long du tendon, des cataplasmes émolliens, observant de les renouveler trois fois le jour, & de les humecter de temps en temps, avec de la décoction émolliente. Si au bout de quinze ou vingt jours de ce traitement, on s’apperçoit d’un ganglion limité au tendon, il faut y