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d’eau pluviale, & conserve la fraîcheur au pied de l’arbre. Règle générale, il faut planter l’arbre un peu plus profondément qu’il l’étoit dans la pépinière, & laisser pour le compte de celui qui a fourni les sujets, ceux dont les racines sont écourtées ou trop mutilées. Au mot Plantation, nous entrerons dans de plus grands détails.


AUGE. Pierre ou pièce de bois creusée, dont on fait usage pour donner à boire & à manger aux animaux domestiques. Si le propriétaire ne veille lui-même, s’il ne visite de tems à autre les auges, il est constant qu’elles seront remplies d’ordures, de moisissure, de limon. Tout animal aime à boire & à manger proprement, & sur-tout la mule & le mulet. Les ordures quelconques qui fermentent au fond des auges, principalement dans les grandes chaleurs, vicient la nourriture de l’animal, & agissent sur elle comme le levain sur la pâte. Il est essentiel de les tenir dans le plus grand état de propreté, & de ne pas s’en rapporter aux domestiques, qui négligent ces petits accessoires, ou par faute d’attention, ou parce qu’ils n’en sentent pas les conséquences,


AUGELOT. Les vignerons des environs d’Auxerre, donnent ce nom à une petite fosse carrée qu’on ouvre dans les vignes avant l’hiver, pour y poser ensuite la crocette. Cette méthode s’appelle planter à l’augelot.


AVINER un tonneau. C’est l’imbiber de vin avant de s’en servir. (Voyez le mot Tonneau, où toutes les préparations qu’il exige seront décrites.)


AVIVES, ou Parotides, Médecine vétérinaire. Ce sont des glandes situées à la partie supérieure & postérieure de la ganache, dans l’intervalle qui se trouve entre la tête & le col, au dessous de l’oreille.

Ces parties se gonflent quelquefois dans la gourme, à la suite d’une blessure, d’une piqûre, d’un coup, & sur-tout lorsqu’un cheval venant d’être échauffé par un exercice violent, s’abbreuve d’une eau trop vive ou froide.

Dans le premier cas, la suppuration des glandes est avantageuse. Il faut la favoriser par l’application des cataplasmes émolliens & maturatifs. Dans le second, au contraire, les résolutifs & les spiritueux sont à préférer ; quant au troisième, nous indiquons la saignée. Cette opération doit être même répétée suivant la douleur des avives & la violence des autres symptômes.

Il est une espèce de tranchée que les Maréchaux appellent avives. Dans celles-ci, les glandes parotides ne sont ni engorgées, ni douloureuses, ni enflammées ; nous en avons une preuve dans l’opération pratiquée par les maréchaux sur les chevaux qui en sont attaqués ; ils battent fortement ces glandes & les percent avec une flamme ou la pointe d’un couteau ; si elles étoient vraiment douloureuses, cette cruelle opération, bien-loin de contribuer au soulagement de l’animal, ne tendroit au contraire qu’à le tourmenter vivement, à l’agiter avec force, & à le rendre comme furieux. C’est ce que nous ne voyons pas. Il arrive