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turellement au mot Fermentation, que l’on peut consulter.


§. Observations sur la chaleur des fumiers.

Quand on a laissé long-tems les matières animales & végétales accumulées les unes sur les autres, & exposées au grand air & à toutes les influences de l’atmosphère, leurs principes constituans agissent bientôt, se décomposent, se combinent ensemble, & forment de nouveaux mixtes : mais cette action & cette réaction mutuelles ne peuvent avoir lieu sans la production de la chaleur, qui naît, comme nous l’avons vu (Section III) du mouvement, du frottement, de la pénétration. Cette chaleur, produite par cette vraie fermentation, est quelquefois assez forte pour monter jusqu’au trente-troisième degré. On a su tirer le plus grand parti de cet effet dans l’agriculture & dans la pratique du jardinage. Les fumiers considérés comme produisant de la chaleur, sont employés dans les terres labourables, les vignes, les couches & les réchauds de jardinage ; (voyez ces mots) mais il faut bien faire attention que les fumiers, ou toute substance fermentante, ne produisent de la chaleur que durant le tems de la fermentation, où tous les principes sont en action & en mouvement ; que ce tems passé, le mouvement intestin cesse, & avec lui la chaleur. Rien ne le prouve mieux que les couches de fumier & de terreau. Quand on commence à les employer, elles ont un degré de chaleur assez considérable ; il augmente même, si la fermentation se soutient ; mais il diminue insensiblement avec elle ; & à la fin la couche n’a plus que la chaleur de la terre qui l’environne : six semaines ou deux mois au plus est le tems que dure, dans toute sa force, la chaleur d’une couche. L’humidité s’évaporant, les principes se neutralisant les uns les autres, la fermentation putride achève de détruire tout le fumier, & de le réduire en terreau. Dans ce nouvel état, il est d’un très-grand usage, mais non plus comme échauffant. (Voyez le mot Terreau) On doit donc bien se donner de garde d’employer, pour produire un certain degré de chaleur, du fumier trop consumé, trop avancé : on manqueroit son but ; c’est à l’agriculteur, au jardinier à connoître le point le plus propre aux usages auxquels il destine le fumier. L’habitude & l’observation seront toujours ses meilleurs guides. M. M.


CHALUMEAU, Botanique ; tige des graminées. (Voyez le mot Chaume) M. M.


CHAMÆDRIS. (Voyez Germandrée)


CHAMAPILIS. (Voy. Ivette)


CHAMP. Pièce de terre labourable, qui n’est ordinairement pas entourée de murailles.

Ce mot a une autre acception dans le jardinage & même dans l’agriculture : on dit, semer à champ ou à la volée ; c’est jeter la semence de manière qu’elle se distribue sans symétrie sur la terre labourée.

Les jardiniers disent encore, fumer à champ ; c’est jeter du fumier & en couvrir toute la superficie d’une portion de terrain.


Champ riche d’Italie, Poire. (Voyez ce mot)