Cours d’agriculture (Rozier)/GERMANDRÉE ou PETIT CHÊNE

Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 277-278).


GERMANDRÉE ou PETIT CHÊNE. M. Tournefort la place dans la quatrième section de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce en gueule & à une seule lèvre ; il l’appelle chamædris major repens. M. von-Linné la nomme teucrium chamædris, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. À quatre étamines, dont deux plus longues & deux plus courtes ; la corolle est un tube B cylindrique à sa base, recourbé vers le milieu. On ne remarque à son extrémité qu’une lèvre inférieure, la place supérieure est occupée par les étamines. La lèvre est divisée en cinq parties C, ou la corolle est représentée ouverte par le milieu du tube. Le pistil est placé au dessous des étamines & attaché au fond du calice D ; le calice d’une seule pièce, à cinq petites découpures aiguës.

Fruit. Quatre semences E, obrondes dans le fond du calice qui ne tombe point à la maturité.

Feuilles, ovales, découpées, crénelées à leur circonférence, portées par des pétioles. Il y a une germandrée à grandes ou à petites feuilles, ce qui ne forme qu’une variété.

Racine A, fibreuse, traçante.

Port. Tiges de neuf à dix pouces de hauteur, quarrées, couchées sur terre, velues ; les fleurs comme disposées autour des tiges en manière d’anneau, ordinairement quatre à quatre, portées par des pédoncules, & elles naissent des aisselles des feuilles qui sont opposées deux à deux.

Lieu. Les bois, les coteaux secs & arides ; fleurit en juin & juillet, suivant le climat.

Propriétés. Les feuilles ont une odeur foible, peu aromatique, & un goût amer. Les fleurs ont une odeur aromatique & douce, une saveur médiocrement amère. On préfère les feuilles aux fleurs, elles excitent légèrement le cours des urines… ; elles sont indiquées dans la plupart des maladies de foiblesse… ; dans les fièvres intermittentes, particulièrement dans la fièvre tierce… ; dans les pâles couleurs… ; l’asthme pituiteux… ; la toux catarrale, lorsque l’irritation est calmée… ; les maladies causées par les vers contenus dans les premières voies… ; la suspension du flux menstruel par l’impression des corps froids & avec foiblesse… ; le rachitis… ; les coliques venteuses sans disposition à l’inflammation… ; en un mot, toutes les fois qu’il faut donner du ton & du ressort.

On donne les feuilles sèches depuis demi-drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie, dans six onces d’eau, Pour l’animal, la dose d’une poignée en infusion dans une livre de vin blanc, ou de cidre, ou de bière.