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arbre ; mais ce cassement n’a lieu communément que pour les arbres à pepins.

Si l’on coupe au lieu de casser, la sève recouvre la plaie, & il repousse une nouvelle branche ou de nouveaux bourgeons, qui forment ce qu’on appelle des têtes de saule, ou des toupillons de petites branches qui défigurent & épuisent l’arbre. Mais quand on casse, ainsi qu’il vient d’être dit, alors les coquilles ou les fragmens qui restent, empêchent la sève de recouvrir, & les sous-yeux s’ouvrent pour donner ou une lambourde, ou une brindille, ou des boutons à fruit.

Casser, c’est encore l’action de supprimer le bout d’une lambourde.

Le cassement a lieu quelquefois à l’égard de certains bourgeons, & des gourmands en bien des occasions ; mais il faut être très-réservé pour l’employer à propos, non-seulement dans ces occasions, mais dans celles dont on vient de parler. Quelqu’un qui casseroit trop, seroit sûr d’avoir une prodigieuse quantité de fruits ; aussi ses arbres seroient bientôt épuisés.


CASSIS, ou Groseillier à fruit noir. (Voyez Groseillier)


CASSOLETTE. Poire. (Voyez ce mot)


CASSONADE. (Voyez Sucre)


CASTOR. Mon intention n’est pas de placer ici l’histoire de cet utile & industrieux animal, ce n’est pas le but de cet Ouvrage. On peut, à ce sujet, consulter le Dictionnaire d’histoire naturelle de M. Valmont de Bomare, & les autres livres de ce genre. J’en parle seulement pour apprendre à mes compatriotes que le castor existe en France. C’est à M. Montet, de la société royale des sciences de Montpellier, & naturaliste très-instruit, que l’on doit cette découverte. Il en a trouvé sur les bords du Rhône, dans la partie de ce fleuve, voisine de Saint-Andeol, sur le Gardon d’Alais, sur celui d’Anduze, & dans la rivière de Vistre. Il est appellé Bièvre, & il est en tout semblable aux castors du Canada ; on en trouve aussi en Dauphiné.

Ces animaux étoient autrefois beaucoup plus communs en Languedoc qu’ils ne le sont aujourd’hui. On prétend que les inondations en ont fait périr un grand nombre. Leur rareté pourroit aussi venir de ce que les riverains du Rhône les détruisent autant qu’ils peuvent, parce que ces animaux coupent & rongent les plantations de saules qu’ils font sur les bords de ce fleuve, & qui sont pour eux d’un grand revenu. Doit-on sacrifier les saules aux castors, ou les castors aux saules ? Il est constant qu’une peuplade de castors rendroit beaucoup plus.


CASTRATION, Médecine vétérinaire. C’est la section des testicules des animaux.

Elle s’exécute de deux manières. La première se fait en jetant l’animal par terre (voyez Abattre) du côté gauche du montoir, en lui prenant avec une corde ou une plate-longe, la jambe de derrière droite, en la lui passant par-dessus le col, afin de pouvoir saisir les testicules. L’opérateur fait d’abord une incision longitudinale au scrotum, le long des cordons spermatiques, jusqu’au corps du testicule ; puis prenant une aiguille