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causent l’ardeur d’urine, quelquefois la strangurie. Elles se portent encore au cerveau, dont elles troublent les fonctions d’une manière moins sensible que celles des reins & de la vessie. Malgré ces inconvéniens, elles sont indiquées sous forme de cataplasme dans les espèces de maladies où il est essentiel, 1o. de faire promptement dériver vers une partie quelconque du corps, des humeurs nuisibles ; 2o. de ranimer les forces vitales & musculaires, pourvu qu’il n’existe ni violent délire, ni convulsion considérable.

La manière de faire le cataplasme se réduit à ceci. Prenez, suivant le cas & le sujet, depuis une drachme jusqu’à une once de mouches cantharides nouvellement réduites en poudre ; incorporez-les dans quatre onces de levain ou de farine, mêlées avec suffisante quantité de vinaigre, de manière que le mêlange soit exact & d’une consistance molle. Il doit rester pendant 24 heures sur la portion des tégumens où il est appliqué, à moins que les veilles ne se soient formées avant ce tems.

Les animaux auxquels on donne la feuillée pendant l’hiver, (voyez le mot Bois) sont sujets à avaler des mouches cantharides, sur-tout en mangeant les feuilles de frêne, d’ormeau, &c. Les symptômes dont on vient de parler se manifestent du plus au moins. Si leur activité est si grande étant simplement appliquées à l’extérieur, on doit juger de leurs ravages prises intérieurement. L’estomac s’enflamme, bientôt après surviennent la suppression d’urine, le pissement de sang, des tiraillemens, des tensions, sur-tout dans le bas-ventre. Le camphre, (voyez ce mot) est le vrai contrepoison ; mais il ne faut pas négliger les boissons légèrement acidulées, les boissons mucilagineuses faites avec la graine de lin, ou avec les feuilles de mauve, de guimauve, &c. Si l’inflammation, si le pissement de sang sont bien caractérisés, la saignée est indiquée, & même les bains, si toutefois l’eau n’est pas trop froide.

Les maréchaux composent une emplâtre de mouches cantharides, dans laquelle ils incorporent de l’euphorbe, de la poix, de la térébenthine & autres drogues semblables. Est-ce pour diminuer l’effet des cantharides sur les voies urinaires ? ils n’y parviendront pas.


CAPELET, ou PASSE-CAMPANE, Médecine Vétérinaire. Nous nommons ainsi une tumeur mouvante, & plus ou moins volumineuse, située sur la pointe du jarret du cheval, & qui n’intéresse que le corps de la peau.

Cette tumeur ne porte pas absolument préjudice à l’animal. Elle l’oblige rarement de boiter, à moins qu’elle n’accroisse en volume & en consistance ; pour lors elle gêne les mouvemens des parties où elle siège, & le cheval boite.

Causes. Le travail forcé, les frottemens de la pointe du jarret contre un corps dur, les coups, en sont les causes ordinaires.

Traitement. Le vin aromatique chaud, l’eau-de-vie camphrée, employés en friction, guérissent le capelet dans le commencement ; mais si la ressorption de la lymphe