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liste complète dans aucun genre ; mais voilà, pour la majeure partie, les arbres, arbrisseaux, & arbustes qu’on peut élever en pleine terre, & c’est actuellement à celui qui trace un bosquet à faire le choix qui convient. Je lui indique les matériaux, c’est à lui à les mettre en place.

Il seroit facile de dessiner ici des plans de bosquets, de figurer des allées en patte d’oye, des portiques en charmille, & le tout orné de statues, de pièces d’eau, de cascades, d’eaux jaillissantes ; mais à quoi serviroient ces dessins ? À rien du tout, puisque la beauté du bosquet est relative à son site & à ses points de vue ; c’est donc l’un & l’autre qui doivent être la base de l’entreprise. Accumuler des arbres, multiplier des allées, des ronds, des quarrés, &c. ce n’est point former un bosquet ; il faut, pour qu’il soit pittoresque, qu’il peigne quelque chose, que son ensemble & ses détails soient analogues. Si le site est agreste, s’il est sauvage, le recherché & le symétrique lui sont opposés ; si le bosquet termine un jardin, c’est le cas d’employer toute la coquetterie de la nature, de donner l’essor à l’art, d’unir même l’architecture à la verdure, & la verdure aux fleurs. Aux mots Jardin, Parc, nous entrerons dans les plus grands détails, & ferons connoître toutes les parties qui le concernent.


BOSSE, Médecine vétérinaire. Nous donnons ce nom à un engorgement des glandes comprises entre les branches de la mâchoire postérieure du cochon, avec tension, chaleur & douleur. Cet animal est plus exposé à cette maladie, que tous les autres ; il perd l’appétit, respire difficilement, son col devient très-gros ; il éprouve une chaleur considérable, s’agite, se couche, se lève, & quelquefois meurt le troisième ou quatrième jour.

Le froid subit qu’éprouve le cochon, après une course violente, ou après avoir été forcé de se mouiller dans une eau vive & froide ; des coups portés sur les glandes ; une disposition particulière à l’inflammation ; de l’eau froide prise en boisson, sont les principes qui peuvent donner lieu à cette maladie. Une mauvaise nourriture, de l’eau impure pour boisson, un terrain marécageux la rendent épizootique.

Pour diminuer la vélocité & la quantité du sang vers ces glandes, & empêcher que l’animal ne suffoque, comme il arrive assez souvent, il faut le saigner une fois ou deux, aux veines de la cuisse, ou aux veines superficielles du bas-ventre, exposer la partie malade à la vapeur de l’eau-de-vie & du vinaigre, donner pour nourriture du son mouillé, & pour boisson de l’eau blanche, contenant du sel de nitre ; administrer quelques lavemens émolliens, appliquer sur les glandes tuméfiées des cataplasmes de levain, d’oignons de lys & de basilicum ; n’ouvrir l’abscès que lorsque les duretés & l’inflammation sont considérablement diminuées, & panser l’ulcère suivant la quantité du pus & l’état de la tumeur. Cette maladie étant souvent épizootique, si l’on voit à la campagne un cochon prendre le col gras, & la tuméfaction de cette partie s’accroître, on ne doit pas hésiter de le séparer des autres, de lui donner pour seule nourriture un peu de son