Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/374

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un peu sur le jaune, porte le nom de terre de patna ; on en fait des pots, des bouteilles, des carafes que l’on nomme gargoulette, si minces & si légères, que le souffle même les fait rouler çà & là. Les Indiennes en sont friandes, surtout pendant le tems de leur grossesse ; & lorsque ces vases sont imbibés de la liqueur qu’ils ont contenue, & qu’elles ont bu cette liqueur, elles mangent avec plaisir & avidité ces vases de terre, auxquels elles attribuent beaucoup d’excellentes qualités. On fait en Espagne des vases presque semblables que l’on nomme bucaros.

4o. Le bol verdâtre qui ne doit sa couleur qu’au cuivre qu’il renferme ; il est facile de voir qu’il ne faut jamais employer ce bol intérieurement. Bien loin d’être un remède, il deviendroit un vrai poison.

5o. On trouve enfin un bol noir dans le comté de Berne, qui contient du bitume.

Tels ont été les bols les plus connus. Comme ils ne sont qu’une terre argileuse, ferrugineuse, on pourroit assurer que toutes les argiles colorées par ce métal sont plus ou moins bols ; ainsi nous renvoyons au mot argile pour avoir des détails plus étendus sur la nature de cette terre. M. M.


BOMBEMENT, BOMBER. Tout terrain plus élevé dans le milieu, en dos d’âne, en bahut, que sur les côtés, est bombé. On bombe le terrain des plates-bandes dans les grands jardins ; elles ont plus de grâces, & les eaux pluviales ont un écoulement des deux côtés. On bombe le terrain d’une allée par la même raison, ainsi que celui d’un champ, lorsqu’on laboure en table, ou en billon. (Voyez ces mots)


BON CHRÉTIEN. (Poire de) Voyez ce mot.


BONDON, BONDONNER. (Voyez Bouchon)


BON-HENRI. (Voyez Planche 7, pag. 244) M. Tournefort le place dans la seconde section de la quinzième classe, qui comprend les fleurs apétales, à étamines, dont le pistil devient une semence enveloppée par le calice, & il l’appelle chenopodium folio triangulo ; M. von Linné le nomme chenopodium bonus Henricus, & le classe dans la pentandrie digynie.

Fleur. Le calice B tient lieu de corolle ; il est concave, découpé en cinq folioles concaves, ovales, membraneuses à leurs bords ; les étamines au nombre de cinq, sont alternativement placées avec les découpures du calice B, & le pistil D est divisé en deux.

Fruit. Semences E, en forme de rein, renfermées dans le calice C.

Feuilles, triangulaires, en fer de flèche, très-entières, lisses, portées sur de longs pétioles, élargis par le bas, & qui embrassent la tige.

Racine A, épaisse, jaunâtre, ligneuse.

Port. Les tiges d’un pied & demi de hauteur, quelquefois droites, quelquefois couchées, nombreuses, cannelées, creuses, un peu velues ; les fleurs naissent au sommet, disposées en espèce d’épi, & les feuilles sont alternativement placées sur ces tiges.

Lieu. Dans les champs incultes,