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meure ou en pépinière, dès que l’on ne craint pas les gelées tardives, & elle reprend facilement à la transplantation. La tige principale jette beaucoup de rameaux, & ces rameaux poussent de manière qu’ils forment une tête large, arrondie, & chargée de fleurs ; de manière que chaque pied forme une belle masse dans les plates-bandes.

La belle de nuit paroît redouter la lumière du grand jour. Dès que le sommeil (voyez ce mot) commence à gagner les autres plantes, celle-ci s’éveille, s’épanouit, & elle étale la bigarrure & la vivacité de ses couleurs, toute la nuit, jusqu’à ce que le soleil, le lendemain, fasse briller ses rayons ; mais si pendant la journée, le ciel est couvert de nuages, la fleur reste épanouie. Cette plante, une fois mise en terre, demande peu de soins, quelques arrosemens de tems à autre, & à être sarclée. Dès que la semence est mûre, elle se détache du calice ; on peut attendre, pour la ramasser, que la terre en soit couverte. La graine est à l’abri de toutes les injures du tems.


BELLE DE VITRY. Pêche. (Voyez ce mot)


BELLE GARDE. Pêche. (Voyez ce mot)


BELLISSIME. Poire. (Voyez ce mot)


BENNE. Mesure. (Voyez Banne)


BENOITTE, ou Galiote, ou Herbe de Saint Benoit. (Pl. 6, pag. 197) Elle tire son nom de benedicta ou herbe bénite, à cause des grandes propriétés qui lui ont été attribuées par les auteurs anciens. M. Tournefort la place dans la septième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces régulières, en forme de rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences disposées en manière de tête ; & il l’appelle, d’après Bauhin, caryophyllata vulgaris. M. Linné la classe dans la polyandrie polyginie, & la nomme geum urbanum.

Fleur, composée de cinq pétales B, disposés en rose, de la grandeur du calice D, d’une seule pièce, mais découpée en cinq parties aiguës. Les étamines sont au nombre de vingt ; elles entourent un pistil formé par soixante ovaires, qui forment le fruit E. En C, on voit le calice avec les ovaires.

Fruit E. Les ovaires deviennent autant de capsules qui renferment des semences rondes, armées de pointes longues, nues, courbées en hameçon.

Feuilles ; les unes partent immédiatement de la racine, & les autres des tiges. Les inférieures sont portées par de longs pétioles, & communément au nombre de cinq ou de sept ; celles d’en-bas très-petites, & les trois du sommet rapprochées, mais séparées entr’elles, quoique la gravure les représente réunies. Celles des tiges sont moins volumineuses ; celles du sommet n’ont point de pétioles, & sont divisées en trois lobes. Toutes sont découpées en manière de scie dans leurs contours.

Racine A, pivotante, fibreuse, roussâtre.

Port. Tiges d’un pied de haut,